Les temps d'ascension de l'Alpe d'Huez ces années-là sont vraiment un reflet de la vitesse à laquelle l'EPO s'est généralisé dans le peloton, mais aussi du perfectionnement très rapide des protocoles et des charges ingérées.
Avant la montée de 1994, le record d'ascension appartenait au trio Indurain-Bugno-Leblanc lors de la montée de 1991 en 40'30. A ce moment-là, c'était déjà une formidable avancée par rapport au 41'44 réalisé par Herrera en 1987.
Eh bien, en 1994, Roberto Conti, alors échappée sur l'étape de l'Alpe et grimpeur en second rideau sur cette édition du Tour, allait lui-même battre le temps d'Indurain et Bugno en escalant l'Alpe d'Huez en 40'20
Ce jour-là, ce sont pas moins de huit coureurs qui améliorent le record existant (Pantani, Virenque, Indurain, Leblanc, Poulnikov, Ugrumov, Zülle et Conti donc).
Pantani, en réalisant 37'15, explose même le record de 1991 de plus de trois minutes
Il y a d'ailleurs une scène dans cette ascension de l'Alpe qui symbolise bien ce passage à "l'ère des mobylettes". Lorsque Pantani laisse sur place Pensec qui était échappé, celui-ci en lève les bras au ciel tellement il est sidéré par la vitesse à laquelle il est dépassé ! Bien sûr, Pensec n'était plus dans ses meilleurs années, mais on parle d'un coureur qui avait deux top 10 sur le Tour au milieu des années 1980. Malheureusement, je n'ai pas réussi à retrouver la photo sur internet, peut-être que certains y parviendront mieux que moi, mais l'image résume bien le passage des années 1980 à 1990 en vélo.