Certains semblent sur une bonne piste...
5. Louison BOBET
(Coppi photographie Bobet lors de l’ascension de l’Izoard en 1953. Aujourd’hui, les deux champions sont réunis dans une stèle située juste après la Casse Desserte)
Le roi de l’Izoard. L’histoire avait pourtant mal commencé : sur le Tour 1948, le jeune Bobet, qui porte le maillot jaune, y casse son pédalier et ne peut rien face à au récital délivré par Bartali ce jour-là dans l’ascension. Il cède 18 minutes au transalpin et finit ce Tour 4e.
En 1950, bien aidé par Géminiani, il s’échappe à 6 km du sommet et s’impose en solitaire avec pratiquement 3 minutes d’avance sur Kübler et Ockers qui le devanceront tout de même sur le podium final à Paris. Il s’offre également le Grand Prix de la Montagne cette année-là.
En 1953, Bobet signe peut-être son plus beau numéro. Nous sommes dans la dernière étape de montagne et il compte plus de 3 minutes de retard sur Malléjac au général. Dès le col de Vars, il s’échappe avec Lorono. Dans la descente, il lâche l’Espagnol et retombe sur son équipier Deledda positionné en point d’appui. Dans l’Izoard, Bobet poursuit seul et, sous l’œil de Coppi venu en spectateur, creuse des écarts très importants. Il s’impose à Briançon avec près de 5’30 sur Nolten et 6’ sur Lorono. Malléjac finit à plus de 10 minutes. Bobet vient de s’assurer son premier Tour.
L’année suivante, Bobet réalise le triplé sur l'Izoard. Au sommet, il devance d’une minute un tout jeune professionnel, débutant sur le Tour : Bahamontes, et arrive une nouvelle fois en solitaire à Briançon.
En dehors de l’Izoard, c’est sur le Ventoux que Bobet s’est également distingué dans le Tour. En 1951, il s’impose à Avignon au terme de l’étape intégrant la première ascension du Géant de Provence sur le Tour, abordé par le versant de Malaucène.
En 1955, sous un soleil de plomb, il franchit le sommet du Ventoux seul en tête, l’emporte de nouveau à Avignon et profite de la défaillance de Gaul pour prendre un avantage décisif sur le Luxembourgeois dans ce Tour. La montée est également marquée par l’effondrement de Kübler parti trop fort et le malaise de Malléjac qui s’en tirera mieux que Simpson.
Bobet a également brillé dans les montagnes du Giro dont il remporte une étape dans les Dolomites devant Coppi en 1951, année où il gagne également le Grand Prix de la Montagne. Il s’impose sur autre étape dans les Alpes en 1957 mais doit finalement s’incliner au général face à Nencini pour 19 petites secondes.
Sa fin de carrière est marquée par un adieu au Tour à la hauteur de son parcours avec un abandon au sommet de l’Iseran en 1959.