Re: Les années 90
MessagePublié :12 déc. 2017, 23:14
(oui, c'est bien "rond point")
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(en fait, c'était trois jours plus tard)Et le lendemain, ce qui devait arriver, arriva. Alex Zulle attaque dès le départ
Mario De Clercq:Les gros bras dès le départ. Une étape de 5 cols ou je ne sais plus combien, il y en avait. Les boeufs sont lâchés et ... Mais en fait, ce n'est pas logique, hein.
Peter De Clercq:On s'est regardé et on s'est dit: "on n'y arrivera pas". [rit jaune] On était tout de suite à l'arrière du peloton
Sammie Moreels:Tu regardes derrière toi. [il fait le mouvement de regarder en arrière et fait non de la tête] Il n'y a plus grand monde derrière toi
Rudi Verdonck:À chaque col, on était de plus en plus loin derrière, hein
Jef Braeckeveldt:Nous n'étions même pas groupés, hein. Nous étions tous disséminés.
Herman Frison:Alors, tu fais tout pour pouvoir les amener dans les délais.
Sammie Moreels:Nous avons roulé derrière la voiture. Nous nous sommes accrochés à la voiture. À la voiture! Pour quand-même nous regrouper tous les cinq.
Peter De Clercq:C'était bien beaucoup si nous pouvions avoir une voiture pendant un kilomètre.
Je doute de ce commentaire. Peter De Clercq a terminé l'étape à 51'41" derrière Zulle. Les délais étaient initialement de l'ordre de 42 minutes. Je doute que Peter ait pu grimper La Plagne en moins de 10 minutes.Tu continue de rouler pendant toute la journée jusqu'à ce que tu arrives au pied de La Plagne et tu es déjà hors-délais
L'abandon de Mario De Clercq:Nous avions calculé que nous pouvions terminer dans les 45 minutes et, selon moi, nous sommes arrivés au pied de La Plagne avec 43 ou 42 minutes de retard et je n'avais pas envie de monter parce que ... et bien déjà je ne le pouvais plus. Je ne pouvais plus.
Un violent orage s'est alors abattu sur La Plagne "et nous étions tellement vidés. Nous n'en pouvions tout simplement plus", disait Herman Frison (bien entendu, les premiers sont arrivés au sec). L'orage fait que les délais ont finalement été reportés à 44'54", ce qui a permis de repêcher Eric Vanderaerden et le Corse Dante Rezze arrivé tous deux à 43'52". Sammie Moreels arrivera à 49'35", le premier des Lotto hors-délais. Herman Frison à 50'41"; Peter De Clercq à 51'41" et Rudi Verdonck à 55'28". Onze coureurs en tout ont terminé hors-délais.J'ai du me rendre compte assez vite qu'on était devant une catastrophe parce qu'on calcule les délais. Quand l'autobus ... j'ai du être en communication avec Jef Braeckevelt en disant qu'il devait être à 10 kilomètres de l'arrivée. Il y a encore x minutes pour rentrer et bon voila donc je savais que c'était terminé.
Rudi Verdonck:J'étais à la maison. Je l'ai vu se produire et le sentais venir et je me suis dit: "rhoo ça, ça va avoir des conséquences". Et ce jour-là, j'étais un peu brisé, je dois dire.
Jean-Luc Vandenbroucke, images d'archives ce jour-là à l'hôtel de La Plagne:Je suis entré dans l'hôtel chancelant. Je suis monté à la chambre où Herman [Frison] et moi logeaient. Je me suis allongé. Il y avait du pus dans ma chaussure [probablement la conséquence de sa grave chute de la première étape], juste pour ensuite, recevoir un savon comme je n'en ai jamais eu.
Jean-Luc Vandenbroucke en 2016:C'est vraiment, pour moi, une triste situation. Une petite catastrophe parce qu'avoir aujourd'hui 5 coureurs hors des délais, c'est inadmissible et je pense qu'il y a beaucoup de coureurs qui doivent se poser des questions.
Et j'étais très fâché, en colère parce qu'en tant que directeur sportif francophone, j'ai du faire face à toute la presse belge. Là, on ne m'a pas fait de cadeau, je pense. Je ne sais plus, je n'ai pas lu les articles. On ne lit pas les articles. Mais en tant que responsable d'équipe, je devais assumer.
Herman Frison:Il a tout de suite menacé de ne pas prolonger notre contrat. On l'a su tout de suite qu'on n'aurait plus de contrat. Pas de dîner, ce soir...
Sammie Moreels:Nous ne sommes plus redescendus. Nous n'avons pas osé venir manger. Nous n'avons pas eu de dîner.
Peter De Clercq:Je sais aussi qu'il a dit qu'on n'était pas professionnel mais bon ... Alors qu'on était vraiment humiliés à ce moment-là.
Interview de Rudi Verdonck à La Plagne dans le salon d'entrée de leur hôtel, à en juger par la voix, le journaliste devait être Michel Wuyts:Nous étions les plus mauvais pour tout le monde. Pour la presse! On ne s'entraînait pas beaucoup.
Mario De Clercq:Ne pensez-vous à pas qu'en de telles circonstances, vous devriez vous consacrer à d'autres choses?
Oui, on en parle.
C'est vrai?
Oui, bien sûr.
Marc Sergeant:C'est ce qui vous blesse le plus. Que vous sachiez que vous pouvez réaliser quelque chose et que vous avez fait beaucoup pour cela mais qu'aux yeux de Jean-Luc, aux yeux de la presse, aux yeux du monde extérieur et des supporters eux-mêmes, nous étions les plus grands guignols sur un vélo.
Jean-Luc Vandenbroucke:On avait créé une atmosphère du style: "cette bande ne vit pas pour leur sport, ils ne font pas ce qu'ils doivent faire", et cetera. Je pense que c'était injuste.
Mario De Clercq:Ce jour-là, je les ai vraiment engueulés, j'étais fâché, fâché, fâché. Mais c'est vrai qu'avec le recul et bien, ils avaient raison.
Le journaliste en question semble avoir été Roger De Maertelaere du Laatste Nieuws qui disait:Peter De Clercq et moi sommes allés manger une pizza, quelque part sur le haut de La Plagne, avec un journaliste.
Jef Braeckevelt:Oui, quand-même, ces garçons. Que pouvaient-ils faire? On leur a dit "tirez votre plan" alors qu'ils étaient presqu'en train de pleurer, ces garçons. Quelqu'un qui est autant dans la misère, il ne va quand-même pas très loin. Avec ça, on a quand-même fait une bonne action dans notre vie.[souriant]
Herman Frison:Bien sûr, ils étaient très peinés et j'ai fait en sorte qu'ils puissent rentrer à la maison aussi vite que possible.
Sammie Moreels:Jef a fait venir un jet privé de Wevelgem et nous sommes reparti le lendemain matin, très tôt, dites, à 5h30, 6 heures.
Peter De Clercq:Quand on était dans l'avion et qu'on pouvait rentrer à la maison, on était aux anges, bien sûr
Herman Frison:Nous avons vidé le frigo box de boissons. On voulait, pour un temps, tout oublier.
On nous montre alors des images de Mario De Clercq en cyclocross avec son maillot de champion du monde et la ferveur du public assez frappante sur ce genre d'épreuves, déjà à l'époque.Lorsque je suis revenu à la maison, j'ai immédiatement plongé dans la piscine tout habillé et j'ai clairement dit à la femme de ma vie: "Jamais ou jamais! Et, maintenant, j'en suis sûr, je ne retournerai au Tour de France. C'est fini.
Rudi Verdonck, Peter De Clercq et Sammie Moreels ont effectivement tous perdu leur contrat chez Lotto à la fin de cette saison 1995. Les deux premiers cités ont couru pour Collstrop en 1996 et Sammie Moreels pour Palmans, tous ont arrêté cette année-là à l'âge de 30 ans. Mario De Clercq a également perdu son contrat chez Lotto et été transféré chez Palmans. Palmans commençant à investir dans le cyclocross, Mario De Clercq a pu se recycler et lancer sa deuxième carrière, bien réussi mais lui-même sera plus tard impliqué dans l'affaire de dopage Landuyt-Versele en 2003. Herman Frison et Marc Sergeant ont pu prolonger chez Lotto et ont arrêté fin 1996 mais ils étaient d'une génération plus ancienne et ont arrêté à un âge où il est normal pour un coureur d'arrêter.Par la suite, Mario a encore bien pu gagner son pain. Mais ces gars-là ont du arrêter et retourner travailler alors qu'ils auraient pu continuer à bien gagner leur vie pendant quelques années encore.
Sammie Moreels:Mais j'ai toujours préféré faire de la route que du cyclocross. Je vais le dire autrement. J'aurais préféré continuer à faire des performances honnêtes sur la route de sorte que je ne sois pas obligé de faire du cyclocross. Pour être honnête! J'aurais préféré de beaucoup. J'aurais préféré faire une carrière à la Peter Van Petegem par exemple, que de devenir un coureur de cyclocross.
Rudi Verdonck:J'étais tellement démoralisé que mon vélo n'allait même plus dans mon coffre. C'était ainsi. Prendre son vélo de courses en courses, je ne le pouvais pas.
Pour vérifier les propos de Rudi Verdonck, Peter De Clercq a bien remporté 3 belles courses d'un jour en 1992 (en plus de son étape du Tour de France) et en 1994 dont "À travers le Morbihan" ces deux années-là.Allez, pourquoi un coureur comme Peter De Clercq a été mis dehors. Il gagnait trois ou quatre semi-classiques par an et pourtant il a aussi été mis dehors alors que c'était un échelon au-dessus de moi, Peter.
J'aurais préféré être coureur cinq ans plus tôt ou avoir eu ma carrière dix ans plus tôt. Je n'aurais peut-être pas vécu tout cela.
Roger De Maertelaere:Malheureusement, ils sont nés à une mauvaise période. Une très mauvaise période. Je pense que si, maintenant, on prend tous ces coureurs-là et on les met aujourd'hui, ils font tous une grande carrière.
(je ne sais pas comment on dit une expression un peu informelle pour "marcher au dopage". Soit vous comprenez)Il y a deux choses qu'on peut leur répondre à ces garçons: "il fallait quand-même le faire, hein" ou alors "Vous n'avez pas réussi. Malgré tout, vous avez réussi à construire un beau palmarès avec un certain nombre de victoires qui peuvent être estimées et vous pouvez surtout avoir la satisfaction de ne pas avoir marché à la sauce, comme on dit
Rudi Verdonck:J'ai couru pour Jan Raas et chez couru chez Lotto. Je n'ai jamais rien vu de tel. Cela ne se faisait pas quand j'étais là. Cela, je peux le dire sur la tête de mes enfants, c'était ainsi. Mais je maintiens: si, par exemple, à l'époque, Lotto avait un médecin qui t'aide et qui t'explique ce que tu dois faire, alors tu fais avec. C'est aussi simple que cela. En tout cas, je l'aurais fait. Je le dis à mon propre discrédit. Je pense que je l'aurais fait, oui.
Ce reportage se termine par des commentaires de Jean-Luc Vandenbroucke probablement interrogé sur la fin de contrat de ses coureurs:Ces docteurs, les Zulle et consorts, ils nous ont volé de l'argent à l'époque, hein. Ils nous ont pris notre boulot, hein. Naturellement, ils sont passés au radar, des années plus-tard mais entre-temps, ils avaient fait construire des villas par-ci, ont des appartements par-là alors que nous avons du arrêté et façon de parler, avons du retourner travailler, hein.
Et oui, c'est triste. C'était un dur moment pour tout le monde. Pour moi, mais pour les coureurs aussi. Surtout que cela a eu comme vous me le dites un effet sur leurs carrières. Je le regrette mais c'est comme ça. Je ne peux plus revenir en arrière.
J'ai l'impression que Maertens est très sous-coté vu ce qu'il a accompli à une certaine période dans l'ombre d'autres monstres. Ce n'est que mon impression ?GATO a écrit : ↑18 déc. 2017, 14:27@Crabtree
Mon post ne va pas contre toi ni tes interventions que je prends grand plaisir á lire.
Suffit de voir qui est mon image pour voir l`immense respect que j`ai pour Eddy Merckx.
simplement contre l`hypocrisie de ce sport.
Quand Freddy Maertens remporte la Vuelta 1977 et 13 étapes puis continue sur sa lancée au giro 77 emportant 7 des premières étapesavant sa chute lors de la 8e B. Personne ne crie au scandale.
Idem quand les francais dominent la fin des années 70 et début années 80. Malgré les articles de Pierre Chany et Francois Terbeen du milieu années 70, on oublie alors de évoquer et parler dopage.
Maintenant on voit la SKY tituber justement aprés un changement de pouvoir ...
Ce qui a troublé pour Maertens c'est la brièveté de sa carrière, 5 années fabuleuse (1974-1978) avec notamment plus de 40 victoires en 1977... puis un trou avec aucune victoire en 79 et 80 avant une renaissance en 1981 (5 étapes du Tour et Championnat du Monde) qui a été salué par beaucoup.Coeur-de-Lyon a écrit : ↑18 déc. 2017, 15:39J'ai l'impression que Maertens est très sous-coté vu ce qu'il a accompli à une certaine période dans l'ombre d'autres monstres. Ce n'est que mon impression ?
Après toutes tes explications, on peut croire que Mario De Clercq a vraiment vécu cette situation Encore merci CabtreeQuand tu vas te coucher le soir et que tu prends ton pouls, tu as déjà tout compris, hein. Parfois, tu es juste content de pouvoir te réveiller le lendemain hein, sur le Tour de France. Oui, c'est ainsi.
J ai pris l exemple de Maertens qui etait certainement un surdoue mais a cette epoque les belges gagnaient tout voir les classiques et les GT.Coeur-de-Lyon a écrit : ↑18 déc. 2017, 15:39J'ai l'impression que Maertens est très sous-coté vu ce qu'il a accompli à une certaine période dans l'ombre d'autres monstres. Ce n'est que mon impression ?GATO a écrit : ↑18 déc. 2017, 14:27@Crabtree
Mon post ne va pas contre toi ni tes interventions que je prends grand plaisir á lire.
Suffit de voir qui est mon image pour voir l`immense respect que j`ai pour Eddy Merckx.
simplement contre l`hypocrisie de ce sport.
Quand Freddy Maertens remporte la Vuelta 1977 et 13 étapes puis continue sur sa lancée au giro 77 emportant 7 des premières étapesavant sa chute lors de la 8e B. Personne ne crie au scandale.
Idem quand les francais dominent la fin des années 70 et début années 80. Malgré les articles de Pierre Chany et Francois Terbeen du milieu années 70, on oublie alors de évoquer et parler dopage.
Maintenant on voit la SKY tituber justement aprés un changement de pouvoir ...
Bien sûr, j’aurais préféré gagner plus de courses, moi-même, mais voir votre équipier triompher, en partie par ton aide, a toujours quelque chose de spécial.
Le drame se produisit lors d’une étape du Tour de France de 1995. Lors d’une grosse étape alpestre avec arrivée au sommet d’un col HC, Rudi Verdonck a terminé hors des délais avec ses équipiers de la Lotto : Herman Frison, Peter De Clercq et Sammie Moreels. C’est pourquoi la presse belge était dans tous ses états. Comme ses équipiers, il a aussi été cloué au pilori par son propre directeur sportif. Rétrospectivement, il semble qu’ils ont mené une bataille inégale contre les tricheurs dopés. Après avoir franchi la ligne d’arrivée, il sembla également que Rudi avait une éraflure après une chute (il s’agit donc sans aucun doute de sa chute de la première étape) qui requérait 10 points de suture à l’hôpital.Une concurrence malhonnête s’était opposé à moi, ça et là (sarcasme).
Avec de gros titres de journaux comme « Comme des voleurs dans la nuit, de retour en Belgique », c’est explicit.Malgré tout cela, les gens en parlent toujours comme d’un grand scandale en Belgique.
Pour Verdonck, la raison pour laquelle « nous n’étions pas assez bon » était rapidement clair.Cela faisait très mal. Cela vous heurte au plus profond de votre âme. Quatre coureurs Lotto ont fini trop tard au sommet de La Plagne et un autre a du abandonner en cours de route. Cela dit, j’avais toujours une bonne excuse (il rit). Je courais avec ma blessure à la cheville mais cela ne comptait pas. Trop tard signifiait tout simplement : pas assez bon. C’est ainsi qu’on payait à la caisse. On présente les choses de façon tellement simpliste.
C’est à ce moment que le directeur sportif Jean-Luc Vandenbroucke détruisit la carrière de Rudi ainsi que celle des autres retardataires.Imaginez que nous sommes au printemps 1995. Nous sommes à un mois du Tour de France et on court Paris-Nice comme préparation pour la grande bataille de l’année [il doit y avoir confusion avec le Dauphiné ?] : le Tour de France. Dans ce cas, je peux comprendre que, dans cette course, je doive laisser partir vingt coureurs en montagne à un moment ou un autre. Ces cabris des cimes grimpent beaucoup mieux que moi et pèsent probablement 20kg de moins. Je suis d’accord pour dire qu’il s’agit là d’une nette différence de talent. En revanche, ce que je ne comprends pas, c’est qu’un mois plus tard, tout d’un coup, je suis lâché par 80 coureurs. Un mois avant, nombre de ces coureurs-là étaient à bout de souffle. Cela, je ne pouvais le croire. Les Russes ont commencé avec le dopage alors qu’ils ne pouvaient pas suivre notre tempo sur les courses de préparation aux classiques. Plus tard, ce n’était plus uniquement les Russes et tous ont été confondus pour dopage. À peu près la moitié du peloton a été contrôlé positif pour substances illicites.
Entre autres, nous étions accusés de ne pas nous entraîner assez dur et de ne pas être en condtion alors que je me suis toujours tué aux entraînements, partout. Pendant des heures, je m’entraînais seul dans les Ardennes pour aborder la nouvelle saison au meilleur de ma forme. Après une course, je faisais un entraînement supplémentaire derrière une moto pilotée par mon grand-père. Il y a assez de témoins. Mais cela ne donne rien.
Je me souviens de m’être accroché à la queue du peloton en compagnie d'Edwig Van Hooydonck, ancien double vainqueur du Tour des Flandres et avoir dit : « Soit on fait comme les autres ou alors on arrête. Nous avons tous les deux décidé d’arrêter le cyclisme professionnel immédiatement.
Et pourtant, on ne peut pas parler d’échec. J’ai également eu de très bons moments dans ma carrière. J’ai couru dans l’equipe du champion du monde d’alors – Gianni Bugno –, ai couru deux championnats du monde et, en fin de compte, j’ai pu exercer un travail qui n’était pas donné à tout le monde. Courir avec Bugno était bien sûr un sommet. Après ma carrière, Nicki et moi avait mis un garçon au monde – âgé maintenant de neuf ans – que nous avons nommé d’après mon ancien équipier et double champion du monde Gianni Bugno. C’est tout simplement le meilleur coureur avec qui j’ai jamais roulé. À mesure qu’il gagnait de plus en plus et, avec le temps, devenait l’un des meilleurs coureurs du monde, l’Italien est toujours resté calme, contrairement à beaucoup d’autres. Il ne s’est jamais plaint. C’est quelque chose que j’ai appris de lui.
J’ai également disputé deux championnats du monde. Cela signifie que j’étais parmi les dix meilleurs coureurs belges du moment (qu’il dit avec une fierté légitime). J’ai essayé d’y aider l’équipe sans aucunement prétendre au statut de vedette.
Je voulais littéralement couper le plus de choses possible dans les cuisines avec mes propres mains parce que je n’avais jamais eu à le faire lorsque j’étais coureur. « On le faisait pour moi, en fait. » Maintenant, malheureusement, cela n’est plus le cas.
Je pense encore souvent que si j’avais couru 5km/h plus vite en ce temps-là, cela ne se serait jamais réalisé. Ne vous méprenez pas, cette affaire que Nicki et moi avons monté est une bien plus belle réussite que ma carrière cycliste ne l’a jamais été. J’aime toujours beaucoup mon boulot, bien sûr. Je me demande seulement ce qu’il serait advenu de moi si le dopage ne s’était jamais introduit dans le sport cycliste.