Travail trés intéressant, comme toujours, mais quand on voit un Merckx en tête, un Bahamontès seulement 5è et un Valverde n°9, on voit que les stats ne reflètent que trés imparfaitement les dominations et les supériorités réelles des coureurs dans les ascensions.
Des coureurs comme Merckx, et surtout Valverde, ont comme point commun une régularité et une omniprésence, sans qu'ils aient été considérés comme les meilleurs grimpeurs de leur génération. Valverde doit même faire à peine partie du top 10 des montagnards-grimpeurs de sa génération, des coureurs comme Contador, Schleck, Basso, Nibali, etc, lui étant supérieurs.
En fait, pour avoir une VRAIE idée des vérités physiques en ce qui concerne les escalades, il faudrait poser la question aux principaux concernés: les coureurs eux-mêmes. Eux, ils savent parfaitement ce qu'il en est réellement. Et ils diraient certainement q'un Fuente au top (Giro 72 et 74) grimpait mieux que le meilleur Merckx, un Heras et un Simoni au top grimpaient mieux que le meilleur Valverde, un Bahamontès au top grimpait plus vite que personne, un Herrera au top était un top escaladeur quasiment du même accabit que le duo des grimpeurs historiques (Baha-Gaul), un José Maria Jimenez était absolument exceptionnel, l'autre Jimenez, Julio, était encore meilleur, etc.
Mais les grimpeurs les plus redoutables n'étaient pas forcément les plus réguliers ou parmi les descendeurs les plus fiables, ce qui était un réel handicap lors des périodes ou les arrivées au sommet se faisaient trés rares.
Si l'on s'en tient aux conclusions des anciens journalistes (Pierre Chany, Roger Bastide, Jacques Augendre, Jacques Goddet, Abel Michea, Emile Besson, etc), ce sont quasiment toujours les mêmes noms qui ressortent: Gaul, Bahamontés, Fuente, Herrera, Bartali, Coppi, Merckx (période 68-70), Ocana, Robic, Vietto, Binda, Van Impe, Trueba, Jimenez, plus Pantani. En 1995, Pierre Chany mettait d'ailleurs ce dernier au même niveau que Fuente et Jimenez, mais derrière le duo Gaul-Bahamontès.