115ème Milan - San Remo
UCI 1.WT - 16 mars 2024
Moi je pense, Pogacar il peut monter plus vite le Poggio que Pierre Latour ne le descendrait.
Lu sur le taupique de la Total Énergie à propos des invitations World Tour 2024
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La plus que centenaire Primavera a une histoire riche et un palmarès prestigieux qui lui confèrent, toujours aujourd'hui, le statut de graal du cyclisme. Son parcours, qui a connu de légères modifications dans le temps, témoigne des évolutions lentes du cyclisme. Conçu comme un exercice de pure endurance et de résistance à ses débuts, il s'est musclé au fil du temps. Le final en bord de mer, longtemps agrémenté des seuls capi, a vu l'apparition du Poggio dans les années soixante, pour contrecarrer ce qui était déjà le déclin des coureurs locaux face aux routiers belges. Puis dans les années 80, c'est la Cipressa qui s'est ajoutée, établissant ce final courru sur les chapeaux de roue que nous connaissons tous. Dans le chaos de ces deux montées avalées à plus de 35 kilomètres/heures de moyenne et de leurs descentes tournoyantes, le début des années 90 faisait encore la part belle aux attaquants, propulsés dans le sillage des motos pour échapper aux sprinteurs. Las, c'étaient les derniers sursauts des audacieux. Bientôt les pièges des lacets de la descente du Poggio et des mésententes à l'entrée de San Remo donneront, peu avant le tournant du millénaire, le pouvoir aux fanatiques de la dernière ligne droite. Définitivement ? Non! Surgis des limbes d'un passé que l'on croyait révolu, émergeant des cendres de l'apocalypse covidienne, les nouveaux mutants du cyclisme total redonnent vie au panache et à l'héroïsme des glorieux anciens! A coups d'attaques supersoniques, ils repoussent les golgoths du sprint loin des gloires de la victoire sur la via Roma. Milano-Sanremo, l'Histoire au présent.
Si le plaisir du suiveur réside dans ces feux d'artifices pétaradants, qui ouvrent la voie pour les plus pervertis à ce genre de vices au fantasme d'un solo Pogacarien dès la Cipressa (voir le Turchino comme ne manquent pas de l'évoquer certains esprits moqueurs), la réflexion du coureur est, elle, bien plus pragmatique : comment, au bout de presque 280 kilomètres d'effort, se retrouver dans la roue de ce Merckx slovène, sans avoir gaspillé trop d'énergie à se placer pour autant, de façon à être capable de serrer les dents pendant cinq minutes jusqu'à la bascule du Poggio?
Mais arrivé là, pour inscrire son nom au palmarès de la prestigieuse Classicissima, c'est relativement simple, il suffira de tutoyer la mort tout en faisant la promotion d'un nouveau matériel coûteux et télescopique (école Mohorichienne), ou bien de planter le gamin à la mèche/ bouffeur de baguette comme un vulgaire van aert des sous-bois (école VanderPoulienne), voir plus prosaïquement de l'aligner propre au sprint (école, espérons-le, Lapportienne).
Le parcours
Cette année la course part de Pavie, au sud de Milan. C'est un peu comme l'an passé, où la municipalité de Milan n'avait pas voulu accueillir le grand départ de la classique la plus prestigieuse partant de la ville. Le kilométrage général de l'épreuve se trouve donc raccourci à 288 kilomètres.
Les difficultés habituelles sont au programme, pas d'innovation type Manie.
Le départ est donné à 10h15 et la Cipressa devrait être abordée vers 16h08 si on est dans l'horaire le plus rapide à 44 km/h (cependant la moyenne de l'an passée était supérieure à 45 km/h).
C'est donc sur 27 kilomètres que se concentre l'essentiel du spectacle, ainsi que le pic d'intensité de la course.
La Cipressa comporte quasiment 4 kilomètres à 5% de moyenne, propices à user les sprinteurs et écarter les plus faibles. La fin de l'ascension est moins raide mais la route se rétrécie avant d'aborder la descente, et la bataille pour se positionner avant le goulet d'étranglement est chose classique :
Le Poggio ne fait que 3700 mètres et la pente la plus raide se trouve à un kilomètre du sommet. Il y a peu, c'est à cet endroit que l'on estimait que les peuncheurs et peunchy-patineurs devaient produire leur effort maximal. Cependant l'avènement de Pogacar a rendu cette affirmation quelque peu caduque, l'important étant d'aller le plus vite possible du pied jusqu'à la cabine téléphonique.
Le temps d'ascension correspond à un test PMA en conditions réelles, néanmoins l'effort n'est pas linéaire et des pics de puissance sont notables au gré des accélérations des différents protagonistes, ainsi que des lacets serrés du pied de la montée, véritable supplice pour les mals placés. Van der Poel a été l'an passé le premier cycliste à franchir la barre des 39 de moyenne dans l'ascension, bien aidé par le derny Pogacar. Qui sera le premier à 40?
http://www.climbing-records.com/2023/03 ... c.html?m=1
Les participants et les favoris
Outre Pogacar et Van der Poel, principales têtes d'affiche, on compte au départ plusieurs anciens vainqueurs de l'épreuve : Kristoff, Démare, Kwiatkowski, Alaphilippe, Stuyven et Mohoric. En l'absence de Van Aert, Laporte emmènera l'équipe Visma qui compte aussi en ses rangs Olav Kooij. Le collectif de Trek, où apparaissent Mads Pedersen et Jonathan Milan, a belle allure. Kueng fait son retour à la compétition, et l'absence de De Lie, à court de forme ou blessé, permettra peut-être à Van Gils de confirmer ses belles Strade Bianche. Ineos qui avait fait sensation l'an passé avec Ganna pourrait remettre le couvert, dans une équipe où Pidcock semble en bonne forme et où Narvaez est à surveiller. Zingle, Cosnefroy ou Gautherat représenteront de leur mieux le contingent français.
Les favoris :
: Van der Poel
Pogacar
Pedersen, Kragh Andersen, Ganna, Pidcock, Laporte, Kooij, Mohoric
Quelques repères historiques
Les débuts héroïques :
La première édition de Milan-San Remo eu lieu le 14 avril 1907 avec une certaine appréhension, car lors de la réunion de départ établi à l'Osteria della Conca Fallata à la périphérie de Milan, le long du Naviglio Pavese, seulement 33 des 62 inscrits sont présents. En effet, le temps est très mauvais, il pleut et il fait très froid. La course est remportée par le Français Lucien Petit-Breton, sous contrat avec Bianchi, qui termine les 281 kilomètres à une moyenne de 26,206 kilomètres par heure. Seuls 14 coureurs terminent l'épreuve.
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La révélation Merckxienne, première de ses sept victoires :
C'est en 1966. Après le Passo del Turchino, 17 coureurs sont échappés, mais ils sont rejoints par le peloton avant le Poggio. Raymond Poulidor, à la recherche d'une deuxième victoire dans l'épreuve, attaque sur le Poggio, mais est rattrapé avant d'entrer dans San Remo. Un large groupe se précipite à l'arrivée sur la Via Roma, mené par le champion d'Italie Michele Dancelli. Le jeune Belge Eddy Merckx, en route pour écrire sa légende, gagne le sprint de quelques centimètres devant l'Italien Adriano Durante, remportant sa première classique internationale. À 20 ans, il devient le plus jeune vainqueur de la « Classicissima ». Selon la légende, sa mère, restée en Belgique, s'évanouit d'émotion devant la télévision.
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La dernière victoire d'un échappée matinal :
Nous sommes sur l'édition 1982. Édition mythique car sans images de la télévision, en raison d'une grève de la RAI, ce qui permet toutes les légendes. Dans le froid de mars, Alain Bondue et Marc Gomez s'extraient du groupe d'échappés matinaux dans la Cipressa, nouvelle venue sur le parcours. Bondue chutera dans la descente du Poggio, permettant à Gomez de triompher en solitaire.
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La dernière victoire après une attaque dans la Cipressa :
On arrive en 1996 et c'est signé de l'illustre Gabriele Colombo (Gewiss-Playbus, décidément certaines équipes écrivent l'histoire du cyclisme comme dirait Plugg Anal... Huy huy huy messieurs). Ils sont sortis à quatre dans la Cipressa, l'inspecteur donc, flanqué des comètes Gontchenkov et Coppolillo, et du déclinant Max Sciandri. Après avoir établi en 9 minutes 19 secondes le record d'ascension de la Cipressa (toujours d'actualité), ils tiendront en respect le peloton jusqu'à l'arrivée, Colombo réglant le sprint du petit groupe. A noter que six ans plus tôt, en 1990, c'est Gianni Bugno qui signa l'un des plus grand exploits du cyclisme en sortant avant la Cipressa et en tenant seul jusqu'à l'arrivée, à la moyenne record de 45,806 km/h
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La dernière victoire au sprint massif :
2016 et c'est du made in France . Victime d'une chute dans la montée de la Cipressa, Arnaud Démare réintègre le peloton, ce qui donnera lieu à des discussions d'après-course forts intéressantes . Dans le Poggio, c'est Kwiatkowski qui allume la mèche et Nibali qui va le chercher dans la descente. Mais tout se regroupe aux abords de la ligne et malgré une dernière tentative de Edvald Boasson Hagen dont on ne chantera jamais assez les louanges, c'est pour Nono, devant Swift et Roelandts, Bouhanni victime d'un saut de chaîne fait quatre.
Chances d'un scénario similaire : ça se verra à la caméra quand même si Jonathan Milan s'accroche à Tadej Pogacar, mais avec la RAI sait-on jamais /1
Et l'an passé...
Tempo mou de la Bahreïn au pied, après un kilomètre Wellens met une cacahouète avec Pogacar dans la roue, ça étire et ça manque de péter, Trentin fait la cassure en genre onzième position, Pogacar en remet une quand Wellens s'écarte, Ganna bouche, puis Van Aert ramène Van der Poel, à 300 mètres du sommet le hollandais est le seul qui respire encore, il flingue et bascule avec trois secondes d'avance dans la descente, c'est gagné. 1- Van der Poel 2- Ganna 3- Van Aert, Pogi médaille en chocolat. 62 ans après Raymond Poulidor, blablabla que c'est beau, Van Aert il court vraiment comme un naze, blablabla, attend gros tu vas voir comment ça se passe Roubaix avec Boondurain redescendant du Teide
La météo
Globalement en Italie ils sont bien servi, le niveau est correct sur les chaînes publiques :
Nan ça a l'air plutôt pas mal, doux, ensoleillé, léger vent plutôt favorable dans le final, une belle journée pour flâner dehors.
La retransmission, les rezos, toussa
Ouvrez vos programmes télé et vos notifs les mecs