veji2 a écrit : ↑14 oct. 2018, 23:09
L'émotion que j'ai ressenti samedi ma rappelé en intensité celle de la victoire de rolland à l'alpe. Très fort.
Je développel un peu. Depuis 2011 on a vu des coureurs français gagner des classiques ou des étapes de GT à la pédale face aux tous meilleurs. de Gallopin gagnant la Classica en 2013 aux 2 étapes de Pinot sur la Vuelta de cette année en passant notamment par Peyragudes 2017 de Bardet ou MSR 2016 de Démare ou encore la FW d'Alaph cette année.
Mais il y a comme ça des moments qui vous marquent plus parce qu'ils représentent un saut, un palier clair et "pur" de franchi. Certaines des victoires que j'ai cité étaient accompagnées de "caveats", de "oui mais", comme par exemple le MSR de Démare avec la grosse chute avant, d'autres ne laissaient pas le temps d'en profiter vraiment (FW d'Alaph ou Peyragudes de Bardet, c'est un mur, une explosion de 30 ou 40 secondes pendant lesquelles on voit le Français gagner).
D'autres victoires elles restent bien davantage soit qu'on ait plus le temps d'en profiter, soit qu'elles interviennent à un moment plus marquant. Bref pour moi samedi ce que j'ai ressenti en terme d'émotions c'était ce saut que j'avais déjà ressenti en 2011 quand Rolland gagne à l'Alpe. Cette victoire de 2011 à la pédale (alors certes face à Contador et Samu qui s'étaient pétés le caissons en faisant le pied bien plus vite que Rolland) c'était la première fois depuis les années Festina que l'on voyait un coureur français "de France" (ie pas un Jalabert dans une équipe toujours aussi "équipée") gagner une grosse course / étape de montagne pas dans une échappée de naze mais à la lutte avec les plus costauds. La première fois que je me disais "putain on est de retour, on a mangé notre pain noir".
La victoire de Pinot m'a apporté des émotions non pas identiques mais de force similaire. Il a gagné en très costaud, il a gagné parce que ce jour là il était le plus fort, sur une course qui ne pardonne pas. Je me dis que c'était ça les émotions que pouvaient faire ressentir aux fans les grands coureurs français du passé. Quand un Fignon, un Hinault, un Poulidor un Anquetil un Bobet etc finissaient par faire plier le dernier rival avant de filer à la victoire.
J'ai cette impression marquante, parce que la scène est celle d'un monument, de vivre ce deuxième étage de la fusée qui a décollé en 2011 à l'Alpe d'Huez. Voilà c'était un ressenti que je voulais partager.