Ma préparation:
Dans le contexte décrit précédemment, ma préparation est compliquée, car je continue de préparer mon concours la journée, et donne des cours particuliers soirs et weekend, en vélotaf. Je fais ainsi en moyenne 1h de vélo par jour, par séquence de 30', et je n'hésite pas à me mettre dans le rouge quand je rentre, histoire de me défouler en fin de journée, et parce que je ne suis pas quelqu'un de très punchy donc ça ne peut pas me faire de mal de me mettre à bloc sur de courtes distances. Pour la longue distance, j'ai fait quelques longues sorties certains dimanches et pendant les vacances scolaires
Je ne suis donc clairement pas au niveau d'il y a deux ans, où j'avais pris une licence Pass'Cyclisme et fait 3 mois de compétition, mais j'ai l'expérience pour gérer et un meilleur vélo (enfin je pense
)
Session cyclo-cross au bord de la Vire près de Saint-Lô
Les vacances de Février se sont soldées par un aller-retour Rennes-Bayeux où habite mon frère. A l'aller, je me perds un peu sur la route, et prend cher quand je passe le très vallonné Sud-Manche entre Avranches et Saint-Lô, si bien que je "bâche" à Saint-Lô et prend le train jusqu'à Bayeux
Furieux contre moi-même, je bats mon record de temps sur un vélo au retour, plus que mon MSR en faisant Bayeux-Saint-Lô-voie verte le long de la Vire-Avranches-tout le tour de la baie du Mont Saint-Michel et Pontorson-Rennes de nuit, arrivant dans le froid et avec un éclairage pas adapté, par les petites routes de l'Ille et Vilaine soit un peu plus de 200 kms en 17h
Il faut dire qu'arrivé à Pontorson, je pensais prendre le train jusqu'à Rennes, mais étant arrivé trop tard, j'ai dû m'imposer 4h de rab' pour rentrer. Malgré tout, je suis confiant pour la suite car je n'ai pas eu de soucis de récupération les jours suivants
Deuxième tentative de Paris-Roubaix :
Aux vacances d'avril, mon autre frère m'invite à aller voir Paris-Roubaix
Je prends donc mon vélo 4 jours avant, fait une première étape vent de face Rennes-Saint Lô, passe la nuit à Bayeux, puis longe le littoral et la Seine jusqu'à Duclair, toujours vent de côté/face. Je reprend la route le vendredi jusqu'à Compiègne et me pose à un hôtel le vendredi soir. La pression que je me mets est telle que je n'arriverai pas à trouver le sommeil. Je quitte l'hôtel à 1h du matin, car le couple de la chambre du dessus à décidé lui aussi de faire une pratique sportive
Je pars dans le froid (températures négatives) et vent de face (comme les coureurs pros le lendemain). Les 100 premiers kms de plat jusqu'à Troisvilles auront été interminable
Je me rappelle m'être arrêté après 15kms pour mettre mes jambières sous mon cuissard long, transi de froid en pleine forêt, avoir terminé la nuit dans un sas de banque à Noyon, avec la technique du retrait de monnaie et de garder le reçu à la main pour ne pas être confondu avec un sans-abri
Suivez les camping-cars !
Les premiers secteurs se passent bien avec mon nouveau vélo, je prends confiance. Arrivé au secteur d'Haveluy, je sens la pression monter et le fait au taquet, pour me rassurer avant Arenberg. J'arrive à Arenberg complètement cuit, et voit la foule qui est présente pour la course de demain. J'entame le secteur presque à bloc, mais vois ma respiration s'affoler, par la fatigue, les secousses, et la crainte de ce secteur mythique. Cela sera plus efficace qu'une sonnette pour prévenir les promeneurs de mon passage
Je sors du secteur en faisant une crise d'asthme, et les mains complètement paralysées pour avoir serré comme un malade mon guidon (grosse erreur de ma part, j'étais dans un état second, et ne réfléchissais plus à grand'chose). Par la suite, deux cyclos anglais me rejoignent, et je fais l'erreur de les suivre pour bavarder avec eux. Ca me permet de passer les kms, mais leur rythme soutenu (tout est relatif) finira de m'achever dans les secteurs suivants
Je bâche au secteur de Beuvry-la-forêt, complètement cramé et ne pouvant plus tenir le vélo, les mains paralysées par les secousses. Mon frère vient me chercher en début de soirée, et nous allons manger à Lille. Il fallait aussi que j'en garde sous le pied pour la soirée et pour le lendemain. Mais j'aurais pu profiter des fléchages du parcours officiel pour le reconnaître, tout n'est pas à jeter, et j'avais réalisé la partie Orchies-Roubaix lors de mon Tour d'Europe (là, les souvenirs sont plus lointains mais toujours présent)
Le soir, je campe avec mon frère, les températures sont toujours négatives, mais on avait prévu les fringues de ski et les couvertures pour passer la nuit sans problèmes. Le lendemain, je lui fait découvrir Roubaix, et les secteurs pavés du final, entre le Moulin de Vertain et Gruson inclus et il a assuré quand je lui ai passé mon vélo! Puis on va voir la fin de la course sous la pancarte des 5kms, peu après Hem. Mon vélo aussi aura tenu sans problème. Journées mémorables, mais l'échec va alimenter ma motivation pour la suite, que ce soit sur le vélo et en dehors
La prépa finale :
Le canal de l'Ille et Rance à l'entrée de Rennes
Début juillet, je suis libéré de mes obligations, et je fais des sorties assez courtes dans la forêt de Saint-Sulpice en mode CLM ou le long du canal de l'Ille et Rance (2h entre l'arrivée de l'étape du TdF et le début de l'émission des commissaires
) et quelques sorties de 100kms pour me préparer, sans pression et sans le sac. Concernant tout ce qui est muscu/gainage, je me suis vraiment relâché ces dernières années, je suis en mode cyclo-glandouille : je me repose sur mes acquis, et compte sur mon expérience pour gérer ma faible forme et les imprévus, par contre niveau alimentation c'est toujours aussi drastique donc je suis à peu près à mon poids de forme au moment de partir, en mangeant un peu plus gras et plus salé qu'avant mon tour d'Europe où il s'est avéré que j'avais fait des carences sur la fin avec la canicule
Mon équipement:
Avec un équipement tout fluo, et le traditionnel sac de randonnée
Concernant mon équipement, je reste sur mes habitudes, avec un sac à dos comme paquetage. Ayant un vélo plus résistant (un Specialized Diverge E5), je me permets de ne pas prendre de pneus de rechange. Mon pneu avant est d'origine et j'ai mis le paquet sur un pneu arrière résistant, en prévision de Roubaix et de mes futurs détours dans la caillasse car c'est l'arrière du vélo qui craint le plus
Je prends également une veste polaire et un cuissard de rechange, et des vêtements de ville supplémentaires par rapport à mon tour d'Europe, car je prévois de passer des vacances peu après, je ne suis pas tourné à 100% sur le vélo
Côté garde-manger, je profite d'avoir fait de la place pour placer un cake au fruit, un pain d'épice et une vingtaine de barres de céréales, ce qui me permet d'être indépendant, surtout au petit matin pour ne pas repartir à jeun, car prendre les voies vertes signifie s'isoler des villes et des commerces, donc il faut gérer son alimentation et ses boissons quand on peut se retrouver à ne pas voir âme qui vive pendant plusieurs heures ... Ainsi, ma trousse de toilette et sanitaire est réduite au strict minimum : gant, brosse à dent, crème solaire, antiseptique et c'est tout. Du savon, j'en trouverai dans les toilettes des bistrots où je ferai ma toilette le matin et cette place supplémentaire me permet de mettre un troisième bidon dans cette poche
Il y a possibilité de mettre un troisième porte-bidon sous le cadre, mais je ne suis pas très fan, surtout en prévision de Roubaix et de mes futures sessions de cyclo-cross de "rabaisser" mon vélo ainsi