A mon tour de faire mon CR de la Ronde Castraise.
Je me suis donc aligné sur le grand parcours, 125 kms pour 2230 de D+.
Pas de Tommy’s Dinner en guise de dernière soirée post-course mais un anniversaire surprise où les produits proposés n’étaient pas non plus ultra diététiques mais on s’en accommode.
Le réveil a 5h le dimanche matin va un peu piquer, et je fais la route au radar.
Sur place, je récupère ma plaque et profite du petit déjeuner proposé sur place pour prendre un peu de force.
Je retrouve Jaja-14 par hasard, à ma sortie des WC où je lui prodigue un précieux conseil: aller aux WC Dames où il n’y a personne contrairement aux hommes où on se croirait en caisse de H&M un premier samedi de soldes.
Hop retour à la voiture pour se changer, je reçois un texto d’Allobroges, je vais enfin rencontrer la légende et 1000 questions me viennent: est il venu en Nevada, a t’il le barbecue, va t’il vraiment faire du vélo ?
Qu’a cela ne tienne je vais à sa rencontre à l’autre bout du parking, et première déception, pas de Nevada, quelle ne fut pas ma déception...Mais je trouve un Allobroges chaud patate et je l’attends pour qu’on aille s’échauffer. Enfin s’échauffer ce fut un bien grand mot on a plutôt fait une balade du dimanche.
Pas grave, avec 125 kms j’aurais le temps de faire monter la pendule.
8h45, le temps d’aller chercher mes bidons et aller faire un pipi de la peur contre une murette, je tourne la tête à droite et qui vois-je entrain de se préparer: Jaja-14 ! Décidément c’est une affaire de besoins notre relation.
Je lui souhaite bonne chance et file sur la ligne de départ 10 minutes avant le départ.
Je suis en 4 ou 5ème « ligne », je vois Romain Campistrous qui était pro à l’Armée de Terre l’an dernier et qui court à Blagnac cette saison a ma droite 1 ou 2 rangs devant. Je ne vois pas bien qui pourrait lui contester la victoire. Et en effet il gagnera.
Le départ est donné sous un ciel menaçant mais au sec.
Je me place dans les 50 premiers pour éviter le stress de la sortie de Castres qui est chaque année faite tambour battant et stressante avec de nombreux coups de patins.
Du coup j’arrive au pied de la 1er côte (1.7kms à 5,4%) assez bien placé, le rythme n’est pas insoutenable bien que ça lâche déjà à l’arrière. Une descente de la même distance derrière et on enchaîne 2 nouveaux petits talus de 700m chacun a environ 4/5%, c’est roulant ça se passe bien.
On arrive donc relativement nombreux encore au pied de la Quille du Roy au 15ème kms que j’aborde pas très bien placé (70/80eme peut être) qui va comme prévu faire exploser tout ce beau monde (5,3 kms à 5%). C’est une montée irrégulière au pied avec du gravier puis ensuite régulier, le rythme est élevé devant et la route étroite, c’est compliqué de remonter les morts qui dès qu’ils sont 3 de front barrent la route, il faut donc interpeller, passer dans l’herbe, du bonheur.
Je monte au cardio, les sensations sont bonnes alors je remonte un max tant que je sens que je peux tenir la cadence. A la moitié de la bosse on se retrouve à une quinzaine, je suis en queue de groupe, venant de rentrer sur eux, je trouve le rythme bon et le cardio tape haut donc je pense que c’est un bon choix, je reconnais qui plus est un ancien partenaire de club que je sais costaud, je serai bien. Et mine de rien ça n’amuse pas la galerie, j’ai besoin de récupérer de mes efforts au pied et traîne en fin de groupe. On bascule au sommet et on enchaine avec une trop courte descente (2kms) avant de remonter autant , puis redescendre 2kms avant d’attaquer la montée sur Saint Pierre de Trivisy (4,2 kms à 4,6%), ce n’est pas une belle montée, c’est souvent de la longue ligne droite, c’est long en fait.
Je regarde brièvement le compteur, on est au km 35 et on a déjà 753 mètres de D+.
On aborde enfin une vraie descente, 7,5 kms à 3,8%, il faut quand même enrouler de la braquasse, surtout qu’il y a de bons descendeurs dans notre groupe où je compte 15 éléments et je dois régulièrement me faire un peu la peau sur le bas des descentes et début de la montée suivant pour faire le jump.
M’enfin, n’est pas Paolo Savoldelli qui veut.
Fin de la descente une petite bosse de 1km à 7% histoire de nous rappeler que c’est pas fini les talus pour aujourd’hui.
D’ailleurs on prend la direction de Lacaune, la bien nommée, où seul le grand parcours se rend, pour quasiment 25 bornes de montée, c’est très régulier et jamais vraiment pentu sauf par intermittence heureusement, et c’est là km 64 précisément que l’Enfer (parce qu’il mérite une majuscule) va commencer, le ciel était menaçant depuis un bon moment, mais là c’est le déluge.
Je pense à tous ces mecs partis en tenue été sans même un kway.
Ceci étant dis, même avec un Perfetto, gants en Néoprène et surchaussures pluie, je suis complètement trempé jusqu’à l’os tant la pluie est forte.
On arrive à Lacaune où le centre grimpe un peu (600m à 7%) et en relançant en danseuse petite frayeur avec ma roue arrière qui chasse, aquaplaning merci la pluie.
Derrière prudence dans les descentes avec pas mal d’éléments au sol et surtout pas mal de flotte.
On s’enquille un fort vent défavorable maintenant, combo sympa après la pluie.
Au km 85 la pluie nous lache enfin et on entrevoit même une éclaircie et un ou deux rayons de soleil, ça fait du bien parce que les 20 kms précédents m’ont semblé interminables, zéro plaisir.
Je vois que mon 1er bidon est vide donc je veux le permuter avec le second plein, sauf qu’avec l’eau et la merde accumulée je ne sais pas j’arrive pas à sortir ce con de bidon...sachant que ça roule, je fais plusieurs tentatives, en vain.
J’arrive enfin à le sortir dans une côte et là le drame, alors que je mets la tétine dans ma bouche pour le tenir et faire basculer l’autre bidon, ce con de bidon tombé par terre. Demi tour, je le récupère, et il revient à sa position initiale.
Et bonus je me fais la peau pour rentrer sur mon groupe avant le sommet de la bosse.
Ah oui la tétine est désolidarisée du reste du bidon, j’entreprends donc de dévisser celle du bidon plein puis celle du bidon vide, mais quand on fait que monter et descendre, c’est super long !
Bilan des courses je termine ma petite popote après 20 kms de labeur, j’ai soif et je sais que je vais le payer, 20 kms sans boire c’est trop.
On arrive au km 105 au pied du dernier gros morceau de la journee, une côte inédite, indépendamment de la volonté des organisateurs mais la route habituelle par laquelle on passait est en travaux.
Je vois le panneau 4,5 kms à 7% au pied, outch là ça va piquer...ça ne manque pas un gars de mon groupe fait le pied de la bosse à un rythme trop élevé pour moi, je me mets en danseuse je prends 2 grands coups de poignard dans chaque cuisse, bonjour les crampes, c’etait malheureusement prévisible avec ma mésaventure,je suis à l’arrache en queue de groupe après avoir perdu 4 ou 5 coureurs pendant environ 500 m, puis n’arrive plus à suivre, sur des passages raides assis sur la selle je ne peux pas,j’explose du coup complètement.
J’ai du mal à me faire violence c’est physiquement compliqué d’atteindre le sommet avec ces crampes, je vais beaucoup boire mais c’est déjà trop tard.
Je bascule au sommet et aborde la dernière descente, longue de 8,3 kms mais peu roulante (2,9%) surtout avec ce fort vent de face,il reste 10 kms et la pluie forte a refait son apparition.
J’essaye de mettre tout ce qu’il me reste dans les jambes vu que j’ai basculé seul et que je n’ai personne du grand parcours en ligne de mire.
Je reprends au tiers de la descente enfin un mec du grand parcours que j’encourage pour rouler, résultat ça le remotive...a se caler dans ma roue, j’aurais pas droit à un fucking relai, mais là avec la pluie et le vent de gueule en fait j’ai une seule envie c’est arriver, donc pas le temps de palabrer.
Un gars du grand parcours avec qui j’étais toute la course mais qui avait explosé un peu avant moi dans la dernière côte revient sur nous en bas de la descente
et attaque toujours dans cette descente (WTF mec ?), j’arrive tant bien que mal à revenir dessus et on arrive à 2kms de l’arrivée, jugée en haut de la côte de 1,7 kms à 4,3% mais avec 500 mètres à 7,6%.
J’ai un mot sympa en disant au mec qui venait de m’attaquer que c’est bientôt fini, pas de réponse et un regarde déterminé, ok donc le gars va jouer sa vie pour une anecdotique place. Ça manque pas il me boîte au pied du mur à 7,6%, le 1er gazier que j’avais repris et m’avais pas pris de relai lâché, manque de bol pour l’autre qui vient d’attaquer j’arrive à me remettre en danseuse et à l’orgueil je contre-attaque, je comptais pas spécialement faire l’arrivée mais juste pour la réaction qu’il a eu je mettais un point d’honneur à finir devant. Je me retourne pas sur le haut de la bosse qui est roulant et fonce vers la ligne sous le déluge.
46ème place sur 244 finishers et 303 inscrits à 30,2 de moyenne.
Satisfait pour ma première de l’année, surtout vu les conditions météo. Dommage cette histoire de bidon qui me coûte à l’arriver 4 minutes, bon ça m’aurait pas changé la vie de terminer 32eme au lieu de 46 ceci étant dit mais c’est rageant ces crampes et ne pas pouvoir se dresser sur les pédales dans les pourcentages.
S’en suit 5 kms de descente sur Castres pour rejoindre la voiture sous le déluge toujours, je suis congelé.
Je vais mettre 20 minutes à me réchauffer et m’habiller dans la voiture, j’arrive même pas à me déshabiller au début tellement tout est trempé et tétanisé par le froid.
S’en suit le repas très sympa avec Jaja-14 et Allobroges puis retour à la maison.
Ah oui évidemment j’ai une crève carabinée depuis hier soir...