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Par Le sucre sportif
#2690090
chargain55 a écrit :
19 sept. 2017, 20:55
@Le sucre sportif
Bon, je crois que j'ai trouvé un meilleur sens de la désorientation que le mien : bravo ! :green:
A part ça, je trouve que sur tes photos, les pavés ont l'air propres, bien alignés, pas trop piégeux. C'est une impression ou la réalité ?
C'est un de mes grands défauts, je vais au fil du voyage progresser sur cet aspect-là.

Concernant les pavés, clairement, ils sont plus propres et moins "dangereux qu'à Roubaix". Les secteurs sont moins longs aussi mais c'est clairement la pente qui change tout. J'ai mieux compris pourquoi des coureurs performent uniquement sur Paris-Roubaix et d'autres uniquement sur les Tour des Flandres (comme Gilbert par exemple) car ce sont deux efforts, deux techniques différentes (tout ça c'est mon ressenti à l'issue des deux journées). Le problème des pavés flamands, c'est l'humidité quand les secteurs sont ombragés : on patine et avec la pente, on se retrouve à l'arrêt, il faut pédaler en danseuse tout en gardant de l'adhérence. C'est, je trouve, une bonne transition avec les murs wallons qui m'attendent demain :metalhead:

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Par Le sucre sportif
#2690716
Samedi 20 mai : Etape 5 : A travers la Wallonie !
Spoiler : :
Bruxelles (Belgique) – Tinlot (Wallonie) 128kms, D+963m, Difficulté 1/5
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On peut voir sur le profil la citadelle de Namur, que j'ai monté par différents versants, et le mur de Huy sur la fin, pour un nouveau final punchy, mais sans pavés.
Ville-départ : Bruxelles :
Spoiler : :
Je passe la nuit dans un hôtel bruxellois, j'ai eu le temps de visiter quelques monuments à la tombée de la nuit, j'ai apprécié l'ambiance festive, il y avait même des concerts (improvisés ?) en centre-ville pour bien débuter le week-end :chimay:

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Le célèbre Manneken Pis !

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La Grand'Place

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Je profite de cette vue avant de rentrer à l'hôtel :love:

Après mes deux premiers monuments, je suis claqué, d'autant que je me suis couché tard, après une belle soirée bruxelloise, je décide de faire la grasse mat', et t'attendre un peu que ma tenue, lavée au savon de l'hôtel, finisse de sécher dans la salle de bain. :tdf:
La chanson du jour :



Il est midi, je quitte l'hôtel. J'avais prévu de faire la citadelle de Namur, suivre la Meuse jusqu'à Huy et de terminer par le triptyque final de Liège-Bastogne-Liège. Sauf que j'ai la flemme. En me levant, je me rend compte que j'ai bu tellement d'eau durant la semaine que je n'ai pas la gueule de bois. C'est toujours ça de gagné. :hole:

Etant plutôt rouleur, je n'apprécie guère les côtes et les efforts violents comme j'ai pu le constater hier. Encore une fois j'ai du plat pour quitter Bruxelles, dont les artères sont bien encombrées pendant cette pause déjeuner. Je prend la direction du sud-est et Namur. J'aperçois des panneaux Waterloo que je prends le soin de contourner. :baguette: J'arrive assez vite en Wallonie ou je suis accueilli par une première bosse. Le ton est donné, il va falloir gérer la traversée des Ardennes qui me semble redoutable. :pompom:

Je fais ma pause déjeuner à Wavre, capitale du Brabant Wallon, et discute avec le propriétaire de la brasserie des ravels et de la route en Wallonie. Il n'y a pas de ravels en Wallonie ? J'en ai vu plein dans les Flandres c'était un régal ! "Malheureusement ici c'est plus dur de faire du vélo, c'est vallonné, et les routes sont trop étroites pour faire ces aménagements". "On est plus latins aussi, les automobilistes sont moins disciplinés". C'est bien d'être prévenu. Je vais donc rejoindre Namur par la nationale, une longue et large ligne droite où je roule tranquillement sur la bande d'arrêt d'urgence, évitant les routes de campagnes que je juge moins sécurisantes. J'ai droit à une petite averse en ce début d'après-midi, mais globalement, ça va mieux que les deux derniers jours.

Arrivé à Namur en milieu d'après-midi, je m'élance vers la citadelle. Je grimpe en haut par une route bien bitumée. Pour le coup, la côte est très accessible, c'est entre 2 et 5%, fini les bergs à plus de 10%, je monte à un rythme soutenu, mais je ne vois pas la citadelle. J'arrive à un château, avec une superbe vue sur la ville puis fait une pause au club de Tennis. Où j'apprend que je suis monté par le mauvais versant, et que la citadelle est en contrebas. :paf-mur: Je fais donc demi-tour et redescend sans voir la citadelle. Il y a 3 routes apparemment. Je remonte une deuxième fois sur le bitume et tombe sur le parking où est jugé l'arrivée du GP de Wallonie. Encore raté. Je redescend de l'autre côté et voilà les pavés et les remparts. :metalhead:

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Vue depuis la citadelle sur Namur et la Meuse :love:

Je descend jusqu'au bord de la Meuse, et fais la montée à bloc. C'est vraiment une belle montée, assez roulante. J'apprécie le passage sur un pont tout en pierre avec une petite chicane. Une fois en haut, et connaissant la descente, je me fais de nouveau plaisir et prend de la vitesse. Elle est un peu sinueuse et les pavés sont supportables. Voilà mon premier objectif de la journée réalisé. :cheval:

Il me faut maintenant longer la Meuse jusqu'à Huy. Je découvre une piste cyclable qui m'y amène. C'est parfait, je me repose dans un premier temps. Je fais même une petite vidéo avec mon portable en train de rouler avec la vue sur la vallée de la Meuse. Mais je suis un piètre cameraman. :green:

Puis je me reconcentre mentalement sur le monstre qui va arriver : le mur de Huy. Une côte de 1,7km, 17% de moyenne et des passages à plus de 20%. :w00t: J'avais suivi sur ce forum le final de la Flèche Wallonne et j'étais émerveillé de voir les meilleurs puncheurs du monde quasiment arrêtés au plus fort de la pente. Il va falloir que je sois fort, qui-plus-est avec mon sac de 8kilos sur mon dos. La soirée arrive, et je vois de nombreux pêcheurs et les barbecues fleurir sur la rive. C'est samedi soir, ambiance festive et décontractée. Mais pas pour moi : je ne me déconcentre pas. Je regarde à peine la Meuse. Je suis un compétiteur avant d'être un touriste et je regarde avec appréhension les falaises qui se dressent à ma droite. C'est ça que je vais devoir monter!

Passée la ville d'Andenne, je redoute chaque virage vers la droite. C'est Huy ! Non pas encore .... La pression monte, je suis impatient. Je sais que c'est la côte la plus cruciale de mon voyage. Ça ne me dérange pas de mettre pied à terre sur une côte non répertoriée au fin fond de l'Autriche. Mais là c'est Huy, je veux la passer correctement ! l'an dernier, j'avais mis pied à terre, et fini à pied de grimper un mur pour sortir de Saumur en direction de Poitiers. Je ne l'ai pas oublié. Enfin Huy arrive. Je resserre mes chaussures comme pour préparer un sprint, mets le grand plateau pour me chauffer un peu les cuisses, mais surtout pour ne pas être tout à gauche avant d'entamer la côte. :green: Il commence à être tard, c'est mort pour LBL, je reporte le reste du programme à demain, je suis parti trop tard ce matin, donc je vais pouvoir, comme hier, tout donner sur un dernier mur. :metalhead:

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Depuis le ravel en bord de Meuse, à l'approche de Huy.

Dans le village, un habitant m'interpelle. "Vous allez où comme ça ?" "Chemin des Chapelles", lui répondis-je fièrement. "J'habite ici, et j'ai tenté de nombreuses fois de le faire à vélo, jamais réussi. Mais c'est joli, il y a des chapelles tout le long." Le ton est donné. J'arrive au pied et je vois écrit HUY sur le sol, c'est parti. Je joue du dérailleur et arrive très vite sur mon plus petit développement. Je mouline main en haut du guidon, me concentre sur mon pédalage, l'effort va être assez long vue ma vitesse et les plus forts pourcentages sont plus loin. Je gère le pied. Après une première courbe vers la gauche, je vois un riverain sortir sa voiture, juste avant le virage à droite. Il a le temps de faire sa manœuvre. Il baisse sa vitre, et me gueule "COURAGE" :manolo: je me mets en danseuse. Comme pour le mur de Grammont, j'avais besoin de me faire violence pour me relancer car je n'avançais plus. Voilà les plus forts pourcentages. Ca tire de partout, je me remets à faire des roues arrières comme la veille, à cause de la pente. Je dois me pencher vers l'avant. Je tire très fort sur mes pédales, je suis quasiment à l'arrêt mais suis persuadé que ça va passer... c'est la que Gaudu à attaqué. Il a fait comment , sérieux, pour changer de rythme à cet endroit là ? :w00t: Je commence à voir le replat final. La pente s'adoucit, je remets du braquet pour sprinter jusqu'à l'église qui est au bout. Les 200 derniers mètres m'ont paru plat. Je me retourne, et m'aperçoit que ça grimpait bien (comme quoi tout est relatif :elephant: ), et je profite d'un magnifique couché de soleil sur la vallée de la Meuse.

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Le "replat final" avec le couché de soleil sur la vallée de la Meuse :love:

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Même si je ne borne pas beaucoup pour l'instant, j'emmagasine de la confiance pour la suite!

Il est déjà très tard et je suis carbo. Impossible de poursuivre jusqu'à Liège. Je m'arrête dans l'Auberge. J'y resterai deux heures et demi. Je ne me souviens plus ce que j'y ai mangé mais c'était vraiment délicieux :green:

Lorsque je repars, il fait nuit. Je n'ai plus de jambes mais je compte faire quelques bornes pour trouver un endroit correct pour dormir. Sur les plateaux menant vers Tinlot et le final de Liège-Bastogne-Liège, c'est calme. Il y a très peu de voiture et je m'arrête volontiers sur le bas côté lorsque l'une d'entre elles est sur le point de me dépasser. Je suis trouillard de nature, et plus très frais à ce moment-là. Je mouline, je fais mon décrassage pour demain. Au bout de 5 kilomètres, dans une zone artisanale, je trouve un abri me protégé du vent et surtout bitumé (finie la rosée du matin!). L'entreprise voisine a un chien qui surveille. Il comprend vite que je ne suis pas un cambrioleur, tant mieux pour moi. Mais comme il n'y a pas de toit là où je m'arrête (je suis contre un mur), je vais certainement repartir dans la nuit pour trouver un endroit plus correct après cette pause. :reflexion: Je ne veux pas être mouillé comme je l'ai été au premier soir. Il est alors 23h.

Il fait très froid cette nuit-là, pas plus de 5°C car j'expire de la vapeur. Ca sera la nuit la plus froide de mon périple. :euh: Heureusement que je me suis bien reposé la veille. J'ai beau avoir sur moi 5 couches de vêtement, et être couvert de la tête au pied, rien n'y fait. Au bout de deux heures, je me réveille, je suis gelé. Je décide de faire un sprint pour me réchauffer. 2*100m aller-retour sur la route à une heure du mat'. Je conclus cet échauffement en ingurgitant quelques barres énergétiques et me rendors. Je viens d'adopter le protocole "nuit froide". C'est adopté :metalhead:

Il est maintenant 3h, et de nouveau je suis perturbé par le froid. Je décide de prendre mon vélo cette fois-ci. Quitte à faire des efforts physiques, autant que j'avance non ? Je mets tout à droite, et me fait brûler les cuisses pendant 5-6 kms jusqu'au village de Tinlot. Là, je me rendors à un arrêt de bus, face à l'église du village. Je coupe le résumé ici, mais comme pour la courte nuit à Tourcoing, je me réveillerai de nouveau 2 heures plus tard pour prendre la direction de Liège...
Dernière édition par Le sucre sportif le 19 juin 2018, 13:04, édité 3 fois.
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Par Noé
#2690731
Tu es décidément totalement fou, je suis fan absolu.

Et j'adore ta manière de raconter, on est vraiment imprégnés et investis dans ton histoire, tu as un vrai talent :super:
Bravo encore, tu dois être fier de toi en relisant ton périple!
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Par Nopik
#2690832
Ah j'en peux plus :rieur :rieur:

Oui c'est bien raconté, comme si on y était, superbe ! Tu as pris des notes au jour le jour ou bien tous les détails sont dans ta mémoire ?

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Par Le sucre sportif
#2690857
J'étais vraiment à fond, ça m'a vraiment plu et je prends plus de plaisir à m'en rappeler et à le raconter qu'à le faire , car j'ai les désagréments en moins :elephant:

J'avais fait les parcours et la liste des villes par lesquelles je suis passé. J'ai commencé à rédiger pendant le voyage, ça m'a permis de me remotiver dans les moments difficiles. Heureusement que j'ai rédigé assez vite. Maintenant je fais une relecture en ajoutant une touche touristique, et les profils des étapes, ça me permet de voir à côté de quoi je suis passé :genance: Aussi j'ai pris un peu de recul, car le récit brut le jour même doit pas être facile à faire, j'étais plus concentré sur la suite plutôt qu'à regarder en arrière :reflexion:

Concernant la récup' Lolo, tu as raison, parfaite transition pour demain :popcorn:
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Par Le sucre sportif
#2691028
Dimanche 21mai : Etape 6 : Liège-Bastogne-Liège
Spoiler : :
Tinlot (Wallonie) – Spa (Wallonie), 159 kms, D+ 2091m, Difficulté 3/5
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Les trois premières difficultés aux 60 premiers kilomètres sont la Côte de la Redoute, la Roche-aux-Faucons, et Saint Nicolas, puis un autre correspond à la sortie de Liège et la descente raide après 120kms est le Mont-Theux, que je passe dans le sens inverse de la course avant de remonter en faux-plat vers Spa.
Village-départ : Tinlot :
Spoiler : :
Tinlot est une commune de Wallonie de la province de Liège, elle se trouve à une dizaine de kilomètres au sud-est de Huy, sur le plateau. Rien de spécial à voir ici à part la campagne pleines de pâturages que j'ai trouvée magnifique. Il y a aussi dans la campagne wallonne des vallées verdoyantes comme celle de l'Ourthe que je vais plus ou moins suivre pour rejoindre Liège.
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Château de Laminne à Tinlot.

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L'église en face de laquelle je vais finir ma nuit

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L'Ourthe et sa vallée :love:
La chanson du jour :

La loose, en cette froide matinée :elephant:

A l'image de ma nuit roubaisienne, j'ai encore passé une nuit très courte. :sleep: Certes, j'étais au sec et mieux abrité, mais j'ai souffert du froid. Je me réveille aux aurores, il est dimanche et il va être difficile de trouver de quoi se réchauffer au beau milieu de la campagne ardennaise. Je m'élance donc frigorifié vers le final de Liège-Bastogne-Liège. Les paysages sont magnifiques. Je suis au milieu des pâturages, et le soleil levant qui me fait face commence à me réchauffer. La brume apparaît et je contemple les bovins et ovins apparaître et disparaître dans le brouillard. Ces dix kilomètres m'amenant à Hamoir sont un de mes plus beaux souvenirs de ce voyage. :love: (Aussi parce que je suis content d'avoir passé la nuit) Je trouve une boulangerie ouverte au sommet d'une bosse, à Xhoris. Il est 7h. Je prend une boisson chaude, mange à volonté et prépare le parcours du jour.

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Sougné-Rémouchamps, première difficulté de la journée, comme d'habitude, en partant d'un cours d'eau

8h je repars vers Sougné-Rémouchamps où m'attend la première grosse difficulté du jour : la côte de la Redoute. :metalhead: Après avoir franchi le mur de Huy, cette côte, contrairement à son nom, ne me fait pas peur. Elle me parait plus longue mais moins violente que celle de la veille. Elle devrait mieux me correspondre. J'arrive donc en bas de la côte, longeant une autoroute et aperçoit les premières inscriptions sur la route. Les supporters d'Arashiro s'en sont donnés à cœur joie mais c'est Gilbert qui est le plus populaire ici. :belgique:

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Mon enthousiasme s'estompe rapidement car je ne suis pas en forme : les jambes sont lourdes de la veille et je suis très vite sur mon plus petit développement. Je me concentre sur mon pédalage et me rend compte que mes semelles commence à se détacher du reste de la chaussure, à force de tirer avec les pieds (Huy a fait des dégâts). :w00t: Je ne m'inquiète pas plus que ça, débranchage de cerveau. Je suis concentré sur le haut de la bosse que j'atteins péniblement. J'arrive alors sur une crête. Logiquement, je devrai tourner à droite, mais je vais à gauche pour longer cette crête. J'apprécie la vue. La descente devient de plus en plus raide et je décide de faire demi-tour pour rejoindre Cornémont, comme prévu. Sauf que je me perds en continuant trop à l'est, refusant de prendre une nationale menant vers Liège. Je vais me retrouver près de Theux où je reprend la direction de l'ouest et Esneux.

A Esneux, je monte à la Roche aux faucons. Je n'ai plus trop de souvenir de cette montée. Plus de la descente vers Liège où je vais faire un détour, en passant par Seraing, ville dont j'ai trop entendu le nom sur le forum. Il aurait pourtant fallu arriver à Sclessin pour traverser la Meuse et arriver pile en bas de la côte de Saint Nicolas. Du coup je ne suis pas sûr d'avoir pris le bon parcours :reflexion:

Il est 11h et je descends Seraing sur des pistes cyclables. Il commence à y avoir du monde, je retrouve la ville. Je traverse la Meuse puis la longe quelques kilomètres en direction de Saint Nicolas. De là, je cherche les panneau Ans. Je ne vois pas d'indication donc je grimpe et verrais plus tard pour le final. Le pied de la bosse est très pentu puis ça va un peu mieux. Au sommet, je cherche Ans, et suis bien aiguillé par les passants. Je vois ensuite une piste cyclable et un panneau "Ans". J'y vais. Il y a un plein de randonneurs du dimanche, je suis donc prudent. De toute façon vu ma forme, je ne serai allé guère plus vite. Arrivé à Ans, je tombe sur une grande avenue avec de mémoire, un tram. Je m'arrête à un point chaud. Je n'ai pas fait la bonne côte de Saint Nicolas apparemment. :paf-mur:

Alors que je marche vers la cafétéria pour commander mon repas ... crac. Ma chaussure gauche se déchire complètement. HS. :mouchoir: Il faut dire que mes chaussures de vélos avaient 10 ans. On est dimanche, et pas moyen d'acheter une nouvelle paire. Je dois finir la journée avec mes chaussures en toile, pédales retournées. Les vallons qui m'attendent cet après-midi ne vont pas faciliter la tâche. :stereoking:

Mais en attendant, je me repose et savoure mon troisième monument. Globalement c'est un échec car je me suis perdu trop souvent mais de toute façon, à la vitesse où je vais (20km/h sur le plat), et roulottant seul, je suis loin de comprendre ce que peuvent ressentir les pros lorsqu'ils abordent les secteurs, côtes et finals sur lesquels j'ai roulé. Rien ne sert d'être trop pointilleux donc. :spamafote: Tant pis pour le final de LBL, je redescend vers le centre-ville de Liège.

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Passage de la Meuse, à Liège

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Centre-ville de Liège

Je traverse la ville en direction du sud-est. Mon objectif est maintenant de rallier le plus vite possible Haguenau, dans l'Alsace, à 370kms de Liège, où se trouve mon frêre et où je pourrai faire une pause bienvenue pour clore cette première semaine. :metalhead: De l'autre côté de la rive, je continue tout droit et monte vers Soumagné alors que je cherchais la ville de Trooz. Je me retrouve sur un plateau et longe le précipice, cherchant une route pour descendre.

J'en trouve une ! Mais c'est une impasse, seuls les VTT peuvent continuer dans la forêt. Je remonte dépité. Je fais un deuxième essai dans une autre route tout aussi gravillonneuse. Nouvel échec. :evil: Dommage, si je trouve un raccourci, je gagne de précieux kilomètres. A contre-cœur, je fais tout une boucle pour descendre. Je retombe sur une grande route près de Chaudfontaine. C'est dimanche après-midi, et il y a pleins de cyclistes qui roule le long la vesdre, c'est tout plat! Super, je vais pouvoir me planquer et faire quelques bornes au chaud. :hole:

Mais je crève de l'arrière. Je n'aurai pas dû tenter de forcer le passage dans les sentiers forestiers pour descendre. Je décide de changer mon pneu arrière 23" en Kevlar pour un pneu plus large (25") et plus résistant. Après coup, c'est une erreur quand je vois combien de kms a tenu le pneu avant. Mais je préfère prendre mes précautions pour mon pneu et ma roue arrière qui est plus fragile. Et je me moque d'aller vite, il faut que le vélo résiste à la distance. Arrivé à Trooz, je m'arrête dans un troquet où je peux refaire le plein, et regarder le final du Giro.

Je repars le long de la Vesdre et profite des paysages. Je commence à avoir mal au pieds et tente sans succès de m'accrocher derrière des cyclistes qui me mettent des vents. :genance: La différence de vitesse est trop importante et je ne veux pas me cramer encore plus. La fatigue de ma nuit ardennaise se fait de plus en plus sentir et je m'arrête à Spa, où je trouve un hôtel dans lequel je vais pouvoir me reposer, laver ma tenue, et surtout chercher un vélociste près d'ici qui pourra me vendre une paire de chaussures et des cales demain, car je n'irais pas loin si je continue à ce rythme...
Dernière édition par Le sucre sportif le 19 juin 2018, 14:57, édité 4 fois.
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Par AlbatorConterdo
#2691051
:hate:

Pas de courses aujourd'hui, mais heureusement, notre Susucre répond toujours présent. :applaud:
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Par blaireau59
#2691068
Enorme, mes respects pour cette aventure. Dormir à la belle étoile c'est cool, mais alors à Roubaix, là faut pas déconner :rieur:

Récit à garder en bonne place pour la postérité. J'adore ce genre d'aventure :love:
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Par gradouble
#2691120
Bravo encore l'homme "qui se perdait un million de fois"...guerrier des temps modernes.

Je déconne, en terrain inconnu il est normal de se perdre sans arrêt à vélo; et quand je pense que tu es allé en Hongrie, en Roumanie et en Turquie; ça promet grandement pour la suite, j'ai hâte.

:pompom:
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Par Bradounet_
#2691471
Enfin un hôtel ! :banana:
Je commençais à me demander si tu n'étais pas auto-nettoyant. :rieur:

T'as eu de la chance malgré tout que ta chaussure décide de te lâcher dans une région de vélocistes.
J'imagine la même mésaventure au fin fond de la Bulgarie. :rip:
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Par blaireau59
#2691490
El_Pistolero_07 a écrit :
21 sept. 2017, 21:35
Franchement respect ! Là je rentre d'une sortie dont j'ai fait les 30 dernières minutes de nuit. Et malgré que je connaisse les routes par coeur, je flippais... Je me disais "dire que LeSucre a vécu ça à Roubaix !" :sylvain84:
Nan mais les pavés de nuit, faut quand même être un grand malade :metalhead:
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Par Thejul
#2691504
L'oscar du grand malade de l'année, c'est carrément pour lui. Je suis admiratif, et à la fois je me dis que t'es un peu inconscient. :smile:
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Par Allobroges
#2691539
Une aventure comme cela, c'est aussi rigolo après coup de pouvoir la faire à plusieurs (plus de perte de temps, des appréciations différentes et donc des potentialités de galères et engueulades plus importantes)

Reste à trouver un camarade de jeu...
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Par Le sucre sportif
#2691744
Bradounet_ a écrit :
22 sept. 2017, 08:03
Enfin un hôtel ! :banana:
Je commençais à me demander si tu n'étais pas auto-nettoyant. :rieur:

T'as eu de la chance malgré tout que ta chaussure décide de te lâcher dans une région de vélocistes.
J'imagine la même mésaventure au fin fond de la Bulgarie. :rip:
Je teste l'hôtel 1j/2 car il faut un sacré budget pour prendre l'hôtel tout les jours (j'avais prévu 50€/j pendant 3 mois) donc c'est pas évident. Après il y a des solutions comme des couch'surfing pour les cyclistes, mais je ne voulais pas réserver une chambre/appart' à un endroit précis sachant que mon avancée dépend de beaucoup de facteur. Pour la toilette, je vous rassure, je la faisais tout les jours, hôtel ou pas (c'est pour ça que je restais longtemps dans le bar qui m'accueillait tôt le matin :genance: )
_Allobroges a écrit :
22 sept. 2017, 11:05
Une aventure comme cela, c'est aussi rigolo après coup de pouvoir la faire à plusieurs (plus de perte de temps, des appréciations différentes et donc des potentialités de galères et engueulades plus importantes)

Reste à trouver un camarade de jeu...
C'est clair que c'est plus sympa à plusieurs, mais il faut trouver quelqu'un du même niveau et dans le même état d'esprit pour se supporter (dans tous les sens du terme) pendant plusieurs mois, pas facile à trouver !
Pour une semaine, il y a des randonnées en groupe qui s'organisent mais à ma connaissance, pour des tours d'Europe, ou des tours du monde, ça se fait en solitaire, ou avec 1 ami proche, ou avec sa fiancée :green:
blaireau59 a écrit :
22 sept. 2017, 09:14
El_Pistolero_07 a écrit :
21 sept. 2017, 21:35
Franchement respect ! Là je rentre d'une sortie dont j'ai fait les 30 dernières minutes de nuit. Et malgré que je connaisse les routes par coeur, je flippais... Je me disais "dire que LeSucre a vécu ça à Roubaix !" :sylvain84:
Nan mais les pavés de nuit, faut quand même être un grand malade :metalhead:
Tu étais bien éclairé Pistolero ? C'est clair que même si t'as pas le choix, c'est vraiment flippant. Je n'ai jamais roulé plus de 30 minutes de nuit et heureusement, la métropole lilloise est bien éclairée.
Quand je dis que je ne me reconnaît pas dans ce récit, c'est, je pense, l'adrénaline qui a anesthésier mon cerveau : je ne voyais que le côté positif des choses, je ne pensais à rien d'autres qu'à arriver à Roubaix, et c'est après être arrivé que j'ai commencé à flipper, et à chercher un endroit ou dormir. :sorry:
Maintenant j'en rigole et je partage, mais sur le coup je ne faisais clairement pas le fier ...
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Par Le sucre sportif
#2691815
Lundi 22 mai : Etape 7 : Au sommet du plat pays !
Spoiler : :
Spa (Wallonie) – Aach (Allemagne), 131 kms (environ), D+ 2091m, Difficulté 3/5
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La première côte est le passage en Hautes-Fagnes puis je descend vers Malmédy. Par la suite, je trace vers le sud-est, et pas moyen de trouver du plat, ça monte et ça descend tout le long contrairement à ce que suggère le profil (car je prends en Allemagne les pistes cyclables plus vallonnées et sinueuses)
Village-départ : Spa
Spoiler : :
Spa est une ville thermale de la province de Liège connue pour son eau minérale, son casino et son circuit de formule 1. C'est une ville chic et touristique, il est facile de trouver un hôtel quand on est un cycliste en détresse :balloon:

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Le célèbre virage de l'eau-rouge du circuit automobile.

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Vue panoramique de Spa : ça vaut le coup de se forcer à grimper quand on voit ça :w00t:
La chanson du jour :

:belgique:


Je repars assez tard, vers 11h. J'ai bien dormi et je me suis fait plaisir au petit déjeuner :nuts: . Il faut dire que j'ai pas mal fondu donc je dois faire attention à garder des réserves, surtout si je dois refaire des nuits dans le froid. Je me dis que passer une nuit à l'hôtel 1 jour sur 2, plutôt que de faire les campings comme prévu où de toute façon j'aurais dormi à la belle étoile est un bon plan B. Je compte donc enchaîner deux grosses journées pour atteindre Haguenau à environ 300 kilomètres de là. :cheval:

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Le lac de Warfaaz, près de Spa :love:

Mais d'abord, direction le lac de Warfaaz où se trouve le vélociste le plus proche ouvert ce lundi (il a bien choisi où s'installer, ça doit être un régal de faire le tour du lac en VTT :ouch: ). Je roulotte une dizaine de kilomètres en Converse avant de pouvoir enfin mettre des chaussures et des cales pour rouler plus confortablement. Je tâcherai de ne pas les serrer comme un malade dorénavant. :sorry: Mais Huy et Liège valaient bien un sacrifice de chaussure, tout comme Roubaix valait un sacrifice de patte de dérailleur. Ca craint pour les deux derniers monuments tout ça. :scratch:

Le vélociste avec lequel je discute un peu, me conseille de passer par le toit du plat-pays en suivant la direction de Hockai. Je grimpe progressivement vers Hockai donc, où je profite de l'ombre de la forêt. Je joue le jeu et tente de trouver LE point culminant. Je grimpe une côte en mauvais état et me retrouve dans un chemin de terre. C'est peut-être pas là mais la vue est belle. :love:

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En session cyclo-cross dans les bois

En face de moi, une ferme et comme je n'aime pas faire demi-tour, je trouve un chemin sur la droite qui redescend pendant 5 kilomètres ... vers une propriété privée. Raté. Je remonte un kilomètre et coupe dans un chemin de traverse pour VTT. Après tout, j'ai fait Roubaix avec ce vélo ça devrait passer. La chance à tourné, ça passe. :agenou: Il faut dire que mes pneus (en Kevlar pour l'un, de 25" pour l'autre) sont hyper-résistants, et j'évite soigneusement les cailloux, roulant sur les bandes de terre lisse et propre au milieu de la forêt.

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Je redescend vers Malmédy où je profite d'une superbe vue sur la forêt de conifères autour de moi.

Je mange en belgique germanophone, à Saint-Vith et passe la frontière allemande dans l'après-midi. Voilà, c'est la première fois de ma vie que j'arrive dans un pays dont je ne parle pas la langue. :allemagne: J'ai noté sur une feuille les formules de politesse et de quoi commander des boissons pour les pauses, mais c'est terminé pour faire la causette avec les habitants du coin et leurs conseils avisés sur les belles routes à prendre. Me voilà livré à moi-même !

A partir de là, je me rend compte qu'il y a de vraies pistes cyclables, avec des indications qui me mèneront jusqu'à Lünebach puis Bitburg. Je roule tranquillement pour gérer mon effort sur ces deux jours mais les pistes cyclables allemandes me font faire de sacrés détours : parfois, entre deux villages, il faut parcourir le double de la distance que mettent les voitures! Mais au moins je roule en sécurité.

Je mange le soir à Bitburg mais il faut que je continue car je suis encore à 230kms d'Haguenau! Je ne sais pas combien de bornes je vais encore pouvoir faire aujourd'hui mais je suis confiant sur mon avancée : je peux sans crainte sur les pistes cyclables de nuit :jap:

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Welshbillig, depuis la piste cyclable. Je suis arrivé en descendant la colline que l'on voit en face. Et comme je ne voulais pas faire la descente de nuit derrière un tracteur qui rentrait au village, j'ai joué les fangios dans la descente sinueuse. Je suis décidément pas assez lucide pour me calmer en fin de journée, mais assez pour tenir mon guidon correctement.

Le long de la piste cyclable, il y a des bancs, des tables, aucun passage de véhicules bruyants, là au milieu de la forêt. C'est parfait pour s'arrêter dormir. Je me change et me couche près d'un cours d'eau. Il va encore faire froid cette nuit je le sens... Dans la forêt, je ne suis pas très rassuré donc je ne vais pas super bien dormir, je reste vigilant. Avant de dormir, j'entends un chien aboyer au loin. Je garde mes chaussures de ville sur moi et laisse mon vélo non-attaché, on ne sait jamais.

Cela devient une habitude, je me lève toutes les 2h pour me réchauffer/avancer en direction de Trèves. Je vais finir la nuit à 10 kilomètres de Trèves, juste avant le début de la zone industrielle, à la sortie de la forêt. Il me restera peu de chemin pour trouver un endroit où manger au petit matin ... :sleep:
Dernière édition par Le sucre sportif le 20 juin 2018, 12:00, édité 2 fois.

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