Le forum cyclisme des pratiquants et cyclosportifs. Pour tout savoir sur le matériel vélo, l'entraînement, la préparation des courses, les récits de vos exploits, ou encore ce qui concerne des outils comme Zwift ou Strava.
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Par Le sucre sportif
#2688100
Samedi 13 mai (J-2): Mon vélo et mes bagages
Le grand départ approche et je finis de faire mes valises. J'ai un sac de randonnée de 40 litres ergonomique dans lequel je place des vêtements chauds pour tenir les froides nuits qui m'attendent : chaussures en toile (plus facilement pliable), jean, veste polaire et les accessoires pour faire du vélo quelle que soient les conditions (coupe vent fluo, jambières, maillots thermiques) mais je ne prend pas de second cuissard (première grosse erreur) :carton: . L'ensemble, en comptant la couverture de survie en alu et la serviette pour la toilette prend le gros du sac. J'ai deux longues poches latérales. La première est mon "atelier" de réparation (deux pneus de 25", deux chambres à air, pompe à vélo, de quoi graisser le vélo et surtout les loupiotes avant et arrière pour rouler de nuit). En fait, je n'éclairerai pas grand chose, il m'aurait fallu des LED plutôt que mon éclairage premier prix trouvé dans un magasin de sport ... :boulet:
La deuxième poche, c'est pour la pharmacie/toilette (antibiotique et pansements en cas de chute, savon de marseille dans un gant, dentifrice, brosse à dent, crême solaire ... et c'est tout, j'ai très peu de place donc je prend le strict nécessaire).

La poche sur le dessus du sac me sert de garde-manger. Mon expérience de l'an passé m'a fait découvrir qu'il faut manger continuellement quand on est sur le vélo, le repas du midi étant difficile à digérer en cas de canicule, il me faut donc des réserves pour être tranquille. Mais la capacité du garde-manger se limite à une trentaine de barres de céréales. :nuts: De quoi tenir environ 3 jours. :green: Enfin, j'ai deux poches sur ma ceinture où je mets le plus important : le parcours à effectuer écrit dans une fiche bristol (liste des villes du parcours), le portable pour prendre les photos qui me serviront pour donner des nouvelles à mon entourage, et les clés de mon cadenas que j'attache à l'arrière du sac. La deuxième petite poche me permet de placer 4 barres de céréales. :nuts: :nuts: :nuts: :nuts:

Autre point important, l'eau. Je pars avec seulement deux gourdes d'une capacité totale de 1,250l. C'est trop peu. La récupération au fil des jours passe par une bonne hydratation et je dépasse facilement les 10 litres d'eau bus par jour. C'est le point critique, il me faudra remplir mes gourdes et me réhydrater fréquemment, ce qui m'obligera à m'arrêter trop souvent à mon goût.

L'ensemble du paquetage fait 8 kilos.

Je récupère mon vélo et à ma grande surprise, il n'est pas entièrement réparé. :colere: Je suis furieux. Les câbles de dérailleur et de freins sont neufs tout comme les pignons et les plateaux mais les dérailleurs et la chaîne sont usés. J'espère que ça tiendra la distance... :euh:
Dans l'optique des pavés de Roubaix et de ne pas trop crever dans les pistes cyclables et les routes endommagées, j'ai pris des pneus 23" en Kevlar. J'ai pris des pneus haut de gamme, qui sont censés tenir 5000 kms. Avec les deux pneus 25" de rechange, qui sont plus robuste, ça devrait le faire. :metalhead:

Mon vélo est un vélo cadre alu avec fourche carbone, un Sunn Falcon. :love: Il a maintenant dix ans mais je le connais par cœur, je me sens à l'aise dessus bien que ce ne soit pas une flèche, le cadre est très résistant. Mon premier entraîneur m'avait chambré en disant que ce n'était pas un vélo fait pour la course, mais un vélo de cyclotouriste, c'est le moment de le prouver :cheval: J'ai un triple plateau qui me permet d'être à l'aise en toute circonstance : 53, 39 et 28 (pas sûr pour le plus petit) et à l'arrière une cassette 8 vitesses (26 à 11 je crois). Je ferais l'essentiel de mon trajet en moulinant sur le 39-26, descendant les dents progressivement avec l'usure des pignons ...

Enfin, je galère à fixer sous la selle de mon vélo une tente une place. Je n'aime pas trop avoir ce poids mort à l'arrière du vélo il falloir m'en accommoder. La tente fait 5kgs.
Y'a plus qu'à rouler maintenant !

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Le halage de Saint-Paul, en bord de Seine. Dernières vérifs' avant de partir !
Dernière édition par Le sucre sportif le 17 juin 2018, 13:48, édité 1 fois.

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Par loloherrera
#2688122
Le premier "truc embêtant" qui me vient à l'esprit, c'est de rouler avec un sac à dos. Pour le mal de dos, et aussi la transpiration que cela engendre, c'est pas top.
Deuxième gros inconvénient, rouler de nuit. L'horreur suprême.

Vivement la suite :smile:
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Par Super_Cuvet
#2688142
Le sucre sportif a écrit :
13 sept. 2017, 16:46
J'ai pu me nourrir de témoignages sur internet et sur VCN de personnes parcourant à vélo de très grandes distances et ça m'a motivé à franchir le pas ; et comme j'ai reçu de bons conseils ici, mais également de la part de mes coéquipiers, de collègues cyclistes qui m'ont aidé tout au long de ma préparation, et du voyage
Ne le prends pas mal, mais quand je vois que tu pars avec un seul cuissard et un sac à dos, je me dis que les conseils qu'on t'a donné ne sont pas si bons que ça.

Enfin, tu as surement du te faire ta propre opinion.
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Par Le sucre sportif
#2688192
Pas de soucis super_cuvet, j'écris aussi pour échanger par rapport à mes éventuelles erreurs, j'ai tenté de faire dans l'original et ça s'est globalement bien passé malgré tout .

Je suis certainement passé à côté de certains bons conseils mais, après coup, il m'aura juste manquer un cuissard de rechange, je n'ai pas eu d'autres problèmes matériels. Je me suis basé sur le voyage que j'avais fait l'an passé, sauf que j'ai sortie la tente du sac pour y mettre deux pneus de rechange en plus (pour les pavés et les routes non bitumées), et un gilet de randonnée pour me protéger du froid la nuit. Je nettoyais régulièrement ma tenue de vélo (dès que j'allais à l'hôtel) et j'avais mes fringues de ville au cas où, je pouvais rouler en short de plage (ce que j'ai fait une fois).

Je souhaitais prendre le moins de choses possibles sur moi pour aller vite, et aussi pour me soulager de charges inutiles, et pour prendre le moins de place possible sur la route (cette stratégie-là n'est pas forcément la plus sécurisante sur la route mais elle me permettait de moins subir le vent et d'aller vite). Le sac à dos, quand on a bien travaillé son dos, c'est plus pratique : on a toutes ses affaires sur soi, et je pouvais prendre des trucs en restant sur le vélo. Par contre, le problème du sac à dos, est que ça peut faire mal à la nuque, car quand la poche du haut où je mettais mes réserves de nourriture était blindée, ça appuyait sur mon casque donc il fallait parfois que je relève la tête pour replacer la nourriture au fond de la poche. Le plus souvent, je ne remarquais même plus que j'avais un sac, car il était assez léger, ergonomique, je me suis rapidement habitué. Il a un filet qui permet de ne pas transpirer au niveau du dos, donc pas de soucis à ce niveau.
Si c'était à refaire, je garderais le sac, mais en prenant un un peu plus grand pour y mettre un deuxième cuissard (car comme on le voit sur la photo, il n'y avait pas de place supplémentaire).
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Par Nopik
#2688199
Je crois que je vais me répéter souvent sur le topic mais je trouve que c'est génial et énorme ce que tu as fait. Vivement la suite de l'aventure !

J'suis tout émoustillé en te lisant.

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Par Xav_38
#2688201
Nopik a écrit :
14 sept. 2017, 22:20
Je crois que je vais me répéter souvent sur le topic mais je trouve que c'est génial et énorme ce que tu as fait. Vivement la suite de l'aventure !

J'suis tout émoustillé en te lisant.
Je ne pourrais pas dire mieux, feuilleton passionnant et quelle aventure !
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Par JFKs
#2688203
Nopik a écrit :
14 sept. 2017, 22:20
Je crois que je vais me répéter souvent sur le topic mais je trouve que c'est génial et énorme ce que tu as fait. Vivement la suite de l'aventure !

J'suis tout émoustillé en te lisant.
De même
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Par Thejul
#2688275
Pas mieux, je vais devenir addict à ce topic.

Questions:

-Pourquoi avoir fait le choix d'un seul cuissard? Sans aucune expérience de ce genre de défis, jamais je ne serais parti sans 1 cuissard de rechange.
-As-tu pris de la pommade anti-irritations?
-Pourquoi ce choix d'éclairage?
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Par Le sucre sportif
#2688295
Thejul a écrit :
15 sept. 2017, 09:57
Pas mieux, je vais devenir addict à ce topic.

Questions:

-Pourquoi avoir fait le choix d'un seul cuissard? Sans aucune expérience de ce genre de défis, jamais je ne serais parti sans 1 cuissard de rechange.
-As-tu pris de la pommade anti-irritations?
-Pourquoi ce choix d'éclairage?
Merci pour votre intérêt :super:

Pour le cuissard de rechange, je n'avais tout simplement plus de place dans mon sac, et j'avais des affaires de ville au cas où. Et je suis quelqu'un qui transpire très peu sur le vélo, je n'ai eu que des soucis quand je devais affronter des cols, où quand mon cuissard n'était pas tout a fait sec en quittant l'hôtel (car je le nettoyais tous les soirs où j'allais à l'hôtel). Je n'avais pas conscience de ces problèmes car je me suis basé sur ce que j'avais vécu l'été précédent, où je n'avais pas eu de soucis de ce genre.

Mon état d'esprit avant de partir, c'était d'être prêt pour Roubaix, je ne voyais pas plus loin, et je me suis peut-être trop focalisé là-dessus. Et puis je me disais que s'il me manquait un truc, je pouvais l'acheter sur la route, donc je n'avais pas grand'chose sur moi, je fonctionnai "en flux tendu".

Je faisais du vélo-taf', et j'arrivais à rouler en chaussure de ville, et jean/short donc c'est ce que je pensais faire en cas de pépins.

Idem pour l'éclairage, c'était celui que je prenais pour le vélo-taf'. J'ai une tenue tout fluo, et de quoi être visible mais pas spécialement pour bien voir. J'ai très peu roulé de nuit, c'était surtout le temps de trouver un refuge/hôtel après manger le soir. Rarement plus de 30 minutes donc, je n'allais pas vite. Quand une voiture arrivait (il y en avait très peu), je me garais sur le bas-côté, comme je le faisais quand deux camions se croisaient. No stress !

Au niveau des bagages c'était plus que limite. Mais comme j'étais concentré sur mon effort, je ne pensais pas à l'inconfort, ça ne me dérangeait pas : j'étais euphorique d'aller toujours plus loin !
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Par Le sucre sportif
#2688499
Lundi 15 mai : 1ère étape : Le Grand Départ !
Duclair (76)– Miraumont (80), 171 kms, D+ 1061m, Difficulté 2/5 :pompom:
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Village-départ : Duclair
Spoiler : :
Situé à la confluence de la Seine et de l’Austreberthe, Duclair est également à quelques kilomètres de Rouen, mais aussi, de l’abbaye de Jumièges. :gafauvel: La spécialité culinaire est le canard-au-sang, il y a donc des palmipèdes qui traînent un peu partout dans la ville, et surtout au bord de la Seine :sylvain84:. Au niveau du sport, il y a une cyclo qui s’y déroule tous les ans, en octobre/novembre, la viking76 qui part de Jumièges, et qui est super à faire, avec un parcours plutôt plat partant et arrivant du bord de seine (là où je m’entraîne quand je suis dans le coin) et passant par le pays de Caux, d’où est originaire le célèbre Alexis Gougeard.

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Duclair et son bac que je devrais, si tout se passe bien, emprunter pour finir mon tour :metalhead: Au fond, les monts, seule difficulté (avec un autre mur vers Quincampoix) de la journée.
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L'abbaye de Jumièges à quelques kilomètres de là

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Le canard de Duclair :hole: pas aussi impressionnant qu'un lamantin, mais plus en couleur tout de même :siffle:
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Paysages en bord de Seine :love:
Chanson du jour :
:hole:

C'est parti pour le grand départ ! :metalhead: Je m'élance depuis ma Normandie natale, à 20 kms en aval de Rouen. C’est bien placé car je suis à environ 300kms de la Belgique, donc je vais rapidement arriver sur les secteurs/côtes mythiques des trois premiers monuments, au programme de la semaine. :niark: Nous sommes lundi et j’ai pour objectif d’arriver samedi soir à Haguenau, en Alsace où je compte passer une journée de repos chez mon frère. Programme copieux et optimiste, donc je ne vais pas réaliser la totalité des parcours de Paris-Roubaix, du Tour des Flandres et de Liège-Bastogne-Liège mais tenter de faire la dernière partie de chaque course, avec les secteurs les plus intéressants.
Vue la durée du voyage, j’ai rendu mon appart’ à Rennes, et je suis retourné chez ma mère quelques jours, le temps de finaliser ma préparation. Me voilà donc libéré de toute contrainte (enfin c’est ce qu’il me plaît à penser) et c’est avec cet état d’esprit aventurier/nomade que je m’élance pour défier les bornes à travers le continent, avec mon seul vélo et mon sac à dos. :cheval:
Je m'élance donc depuis le bord de Seine vers le nord-est et les pavés de Roubaix. En partant, je me rend compte que la tente est trop gênante, donc je la laisse chez ma mère. Il faudra trouver une autre solution pour dormir ce soir (mais j’avais déjà fait deux nuits à la belle étoile l’an passé, à côté de Carcassonne et de Torreilles donc ça ne me dérange pas plus que ça).

C'est une étape plate à travers le pays de Bray et la Picardie pour me mettre en jambe. Je pars un peu tard car je dois finaliser un travail avant de partir. Je n'ai dormi que 4h cette nuit et j'ai déjà une heure de retard sur le programme. :paf-mur: Moi qui voulait tranquillement me tester aujourd'hui en vue de la semaine de classiques qui m'attend, raté !

Dès les premiers kilomètres je suis dans le vif du sujet. Je monte une petite côte pour quitter le val de Seine en direction des plaines du pays de Caux, puis du pays de Bray et enfin de la Picardie. Il fait frais ce matin et c'est agréable de partir en milieu de matinée car je ne suis pas embêté par les automobilistes qui partent travailler à Rouen. Rien de particulier pour cette journée, je suis focalisé sur mes objectifs de demain, et je roule tranquillement avec le vent dans le dos. Ça me permet de rattraper mon heure perdue. Comme prévu, je fais un premier arrêt à Forges-les-Eaux, au km56, où je prend un sandwich dans une boulangerie et un soda avant de repartir.

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Forges-les-Eaux. Bon je me souviens pas être passé devant ce lac, mais l’endroit à l’air sympa pour soigner ses problèmes de rhumatisme :gafauvel:

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Du plat, du plat, et encore du plat ! :balloon:

Me voilà maintenant en Picardie, où je trace à travers les champs, c’est désespérément plat, monotone, et désert, mais au moins, cela me permet de mettre en route doucement avant les prochains jours.
J’arrive à Amiens (km121) en fin d'après midi pour ma deuxième pause, où je reprend un autre sandwich (je vais essayer de prendre cette habitude de manger de demi-repas en milieu de journée pour faciliter la digestion, et perdre le moins de temps possible le midi). Après avoir traversé des villages paumés sans rencontrer âme-qui-vive, je suis content de retrouver les mondanités du centre-ville d'Amiens pas loin de la cathédrale.
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J'ai essayé de faire le tour de la cathédrale à vélo, mais on tombe sur des escaliers, pas de chance :spamafote:

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Oui, je promène avec moi un bidon de la FDJ, ce qui fait que je serai grillé à l’étranger. « Ah mais vous êtes français ? » :baguette:

Je repars vers 17h pour effectuer les 50kms qui me restent. Il y a du monde sur la route nationale reliant Amiens à Cambrai. Les Amiénois rentrent du travail. Heureusement pour moi, la route est large et je roule sur la fine bande d’arrêt d’urgence ce qui me permet d’être tranquille vis-à-vis des poids lourds qui sont nombreux; sur cette longue ligne-droite m'amenant jusqu’à Albert. Puis je prend la direction du nord pour aller vers le camping de Miraumont, en longeant l'Ancre. Il y a beaucoup de monuments rappelant la bataille de la Somme et je me rend compte de la boucherie que devait être ces lieux désormais si paisibles. Je me perds un peu sur une piste cyclable faisant le tour d'un lac mais j'ai de l'avance et me voilà arrivé au camping en début de soirée où l'on me propose des frites saucisses à volonté dans une salle tapissée de drapeaux du RC Lens. Pas de doutes, j'arrive dans le Nord ! :banana:
Spoiler : :
C'est la seule journée où je ne me suis pas perdu, et où j'ai donc respecté le parcours initial :winner:
Dernière édition par Le sucre sportif le 17 juin 2018, 14:13, édité 3 fois.
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Par gradouble
#2688599
:super:

Toi, je sens que tu vas vite devenir la star du forum.

L'idée de raconter ton périple par épisodes avec photos et tout est excellente.
Y'a même des semblants de teasers.
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Par damienleflahute
#2688729
Super! Vu comme ça part, un seul cuissard et finalement pas de tente, on aurait eu peur pour toi si t avais fait ton compte rendu au jour le jour. Mais on est content de savoir que tu vas bien. :super:
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Par Le sucre sportif
#2688786
Merci ! Je ne me suis pas vraiment rendu compte des problèmes qu'allait engendrer le fait de ne pas prendre de tente mais j'étais préparé pour : j'ai pris des vêtements chauds pour passer de bonnes nuits, et que l'on soit dans une tente ou dehors, il n'y a pas de grandes différences de température, il suffit d'être bien protégé du vent !
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Par Le sucre sportif
#2688807
Mardi 16 mai : Etape 2 : L’enfer du Nord !
Spoiler : :
Miraumont (80) – Marchiennes (59) 125kms, 8kms pavés, Difficulté 1/5
Bien que j'aime Paris-Roubaix, Paris-Roubaix ne m'aime pas...
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Village-départ : Miraumont
Spoiler : :
Avec tout le respect que je dois à la ville de Miraumont qui m’a accueillie le temps d’une nuit, on est bien paumé ici dans les confins de la Picardie ! L’intérêt touristique de la région est pour les passionnés de la première guerre mondiale avec de nombreux monuments en hommage aux soldats, principalement anglo-saxons, venus mourir ici. Les bords de l’Ancre sont aménagés d’une piste cyclable donc on peut rouler tranquillement à la découverte des hauts-lieux de la bataille tristement célèbre comme étant « la plus sanglante de l’Histoire ». :gafauvel:
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La chanson du jour :


C'est le grand jour, je vais à Roubaix !!! :hate: Ayant dormi à la belle étoile, je me réveille aux aurores, trempé par la rosée du matin. C'est un gros programme qui m'attend : j'ai 3 heures de route pour rejoindre Denain pour réaliser les 100 derniers kilomètres du parcours de Paris-Roubaix 2017 : 35,5 kms de secteurs pavés au programme en passant par les mythiques secteurs 5 étoiles : la trouée d'Arenberg, Mons-en-Pévèle et le carrefour de l'Arbre. Mon vélo et moi-même devront tenir le choc. Je décide donc de me rendormir au sec, dans les douches du camping, car je n’avais pas dormi beaucoup la nuit d’avant.
8h : :manolo: Debout fainéant, Roubaix t'attend ! (on se motive comme on peut :spamafote: )
Je pars vers 8h30, en direction de Denain. Je fait tourner les jambes ce matin, je veux arriver frais pour les pavés. Le vent est de côté jusqu’à Cambrai puis je l’ai quasiment favorable jusqu’à Denain. C’est le même vent qui soufflait lors de la dernière édition, et il fait tout aussi beau. Mais en m’attaquant aux pavés seul, je ne devrai pas être embêté par la poussière. Les conditions sont donc idéales. :niark:
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L'hôtel de ville de Cambrai

Je fais une grosse pause-midi à Denain pour me remémorer une dernière fois les secteurs par lequel je dois passer. Pour une fois je mange bien, car il paraît qu'il faut être lourd pour bien adhérer sur le pavé :green: . La trouée d'Arenberg va vite arriver mais je vais pouvoir me tester dans le secteur d'Haveluy ... que je ne trouverai pas car je me perds et aucune indication pour trouver cette petite route pavée ... résigné après une demi-heure de recherche au nord de Denain, dans une zone industrielle, je pars vers Wallers puis Arenberg où je vois au bout de cette longue ligne droite une forêt coupée en deux ... c'est là, enfin les pavés !
Image[/URL]
Non, ce n'est pas de la pelouse derrière les barrières :elephant:

J'ai le vent de dos, faux-plat descendant et suis surmotivé ... je mets le gros braquet, 53x11 et décide de passer à bloc, pour voir si j'arrive à maintenir tout le long du secteur ma position main-en-haut-du-guidon, façon rodéo. :cheval: Je prend de la vitesse, plus que quelques mètres .... et un cédez-le-passage aux voitures arrivant de la droite (on en voit une pointer le bout de son nez sur la photo d'ailleurs) :colere: . Dégoûté, je m'arrête. Des automobilistes sympathiques me font signe de passer mais c'est trop tard, je suis arrêté. Je repars donc un peu calmé, et à l'arrêt sur mon gros braquet. Je m'élance dans les pavés. :metalhead:

La trouée d'Arenberg est impressionnante. Il fait beau et sec mais les pavés mal taillés sont à moitié recouvert de mousse, ça reste un peu glissant. Je n'ose imaginer le carnage que c'est par temps de pluie. :w00t: Je prend de la vitesse, m'applique à rouler sur les pavés les plus "propres" mais je ne vois pas où je mais la roue arrière et au bout de 500m, je crève de l'arrière !
Je m'arrête sur le bas côté, et mes pneus que j'aie légèrement sous-gonflés par précaution n'ont en fait rien du tout : la violence des secousses m'a fait croire à une crevaison, comme si la jante tapait contre les cailloux. Soulagé je repars un peu plus confiant, prend un bon rythme, et dépasse deux VTTiste qui flanaîent sur la piste cyclable à ma droite.

Plus je prend de la vitesse et plus je suis secoué, vais-je tenir ? La respiration est difficile à cause de la violence des secousses, pourtant je ne dois pas excéder les 25-30 km/h, comment font les pros pour passer ça à bloc? Sur la fin, c'est trop dur, je tiens d'une main mon guidon pour soulager alternativement mes bras... raté ! Je n'ai pas réussi mon pari "rodéo" mais suis satisfait d'avoir tenu tête aux pavés, et surtout, de ne n'être ni tombé ni d’avoir crevé. Je tourne sur ma droite et c'est une longue ligne droite bien bitumée qui me permet de récupérer avant le prochain secteur. Me voilà dans la course ! :metalhead:

Le prochain secteur est Pont-Gibus, que je trouve plus facilement (quoique, à nouveau, c'est pas indiqué) et me lance à l'assaut des les pavés. Ce secteur-là est plus sympa, je suis au milieu des champs, et la route, qui est fréquentée par des véhicules, a des pavés plus lisses. Je me retrouve face au Pont-Gibus.

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Le pont qui sert à rien :tonton: On peut voir l'un des nombreux hommages à Tommeke que j'ai pu voir sur la route :belgique:

Soudain, alors que je m'apprêtais à repartir, le passage à niveau se ferme. Me voilà attendant le train, comme lors de certaines éditions où le peloton se retrouve coupé en deux par cet imprévu. Je vais devoir m'activer car l'horloge tourne, il est déjà 14h, et je veux arriver à Roubaix avant ce soir.

Je repars de plus belle. Les inscriptions Tommeke me motive, je passe là où les plus grands sont passés. :pompom:
Troisième secteur prévu, Hornaing, difficulté 4. Confiant et pressé, je continue gros braquet, pour limiter les secousses. Il y a des voitures sur ce secteur et je ne peux pas prendre le haut du pavés ... pour en croiser une, je me range sur la droite, ma roue arrière prend un trou. Crac, je crève. Pour de vrai cette fois-ci. Je change donc ma chambre à air, le pneu en kevlar n'étant pas trop entamé. Mais je ne peux plus remettre ma roue : patte de dérailleur cassée. Rideau, fin de la journée. :mouchoir: Moi qui ait l'habitude de râler pour un rien, je n'en ai pas la force, complètement dépité je cherche le vélociste le plus proche. Il est à Marchiennes, à 11 kilomètres de là. Je mets mes chaussures de ville et fini le secteur pavé à pied. Il est alors 14h30. Pas facile de marcher avec un vélo dont la roue ne tient plus ... et je me rend compte qu'arrêté, sans l'aération du vent, il faut chaud...

Je maudis Roubaix dans un premier temps (ça m'occupe) puis je me maudis moi-même d'avoir eu un excès de confiance et de ne pas avoir été assez attentif. Ou d'être aller trop vite. Peut-être que dans la précipitation, j'ai cassé ma patte de dérailleur en forçant pour remettre ma roue ? Ce qui est fait est fait, je n'atteindrai pas Roubaix ce soir... J'ai raté mon premier monument mais je dois me focaliser sur la suite. Ce n'est que le deuxième jour sur la route ... j'ai conscience que la première semaine sera la plus dure, car je prends mes marques. Je relativise comme je peux.

J'arrive au magasin North Tri vers 17h, où le personnel a été très compréhensif : n'ayant pas de patte de dérailleur correspondant à mon vieux cadre, une autre semblable sera usiné par le mécano pour réparer mon vélo. Il s'engage à le réparer dès qu'il recevra la pièce, dans deux jours... :agenou:
Encore merci au mécano pour sa réactivité, car chaque jour supplémentaire passé sur la route a un coût !
Je trouve un camping à l'entrée du village où je vais attendre que mon vélo soit de nouveau opérationnel ...

Je conclue la journée par un "Roubaix 1 vélo 0" sur Facebook. Mais j'aurai ma revanche, promis :jap:
Dernière édition par Le sucre sportif le 19 juin 2018, 12:34, édité 4 fois.
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Par Xav_38
#2688816
Aïe aïe aïe, les galères qui commencent dès le second jour. Bravo, il faut être fort pour ne pas commencer à cogiter en ayant un souci vélo aussi rapidement.

Il n'y a pas à dire ce feuilleton me passionne :smile:
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Par jimmy39
#2688841
Purée, la galère le 2ème jour déjà :ouch: Bon, tu l'as bien cherché aussi, aller sur les routes de Paris-Roubaix, quelle idée. Tu aurais pu te limiter aux pavés de Hem :green:

J'espère que tu as pensé à négocier les droits, je verrais bien un feuilleton de tes aventures sur Netflix, parce que ça sent l'épique :metalhead:

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