Merci le sucre !
Petit retour (ahah comme si je savais faire petit...) sur ce premier contre la montre d'une série de 3
Direction Montpellier et même l'arrière pays Montpelliérain pour la participation au CLM de l'Aqueduc organisé par Teyran Bike 34.
Un CLM qui s'est fait une petite réputation dans la région, organisé sous l'égide de la FSGT, mais ouvert à tous les licenciés. Un contre la montre individuel, mais également possibilité d'enchainer en gentleman ou par équipe de 3.
Malheureusement pas de rab pour moi... Mes potes étant sur le championnat régional d'une fédération qui ne veut pas de moi... Ceux qui ont suivi mes péripéties de l'an dernier comprendront.
C'est parti le jour des championnats du monde ! Je commence par rouler ... en voiture... C'est que Teyran, ce n'est pas à côté de Toulouse.
J'arrive à Teyran, fait un rapide tour du parcours en voiture, ce qui ne sert quasiment à rien, je vous le dis tout de suite. Certains virages semblent serrés alors qu'en fait à vélo ça passe crème... et en voiture on ne voit absolument pas les trous dans la route, et je vous parle pas de ces routes qui paraissent plate mais qui sont réalité montante... et le vent, le vent... Bien protégé dans sa carrosserie, laissez moi rire ! Bon cela dit, magnifique parcours, varié, un long et beau bout droit sur près de 4 km en très léger faux plat descendant... du coup, on voit cette longue route bien droite... Un régal (enfin pas pour tout le monde). Mais sinon, ben des paysages somptueux comme il y en a au pied du Pic Saint Loup, et sur le final une petite boucle pour le tourisme et voir cet aqueduc qui donne son nom à l'épreuve.
Je me prépare, met mon dossard sur la combi puis l'enfile... nettoie rapidement ma chaine puis y met un coup de lubrifiant ... C'est ma petite manie, d'autres préfèrent faire du home trainer... Bon je m'échauffe quand même sur la route. Je vois que mon capteur de fréquence cardiaque ne veut toujours pas fonctionner. Peut être plus de pile... Tant pis, de toute façon je fais tout au capteur de puissance, histoire de bien em..... le vieux Guimard
Départ sur une belle rampe, et heureusement qu'elle est là parce que le départ c'est une petite cote à 3-4% sur 600 m. Mais au moins ça met dans l'ambiance !
J'enquille cette petite cote sans broncher, comme prévu à une puissance ni trop forte ni trop faible. S'en suit une belle petit descente entrecoupée d'un rond point qui se prend bien sur le prolongateurs. Puis un second, où il faut tourner à gauche... donc faut un peu freiner.
Légère relance, et c'est parti... et c'est là que je me dis que la reco en voiture ne sert à rien. Parce que cette partie qui me semblait très plate... et bien en fait elle monte légèrement et ça fait un peu plus mal que prévu. J'ai le regard sur mon compteur... encore une petite pensée à Cyril... et là un mec est devant moi. IL n'a pas de dossard, il va un coup à gauche, un coup à droite, se retourne. Je ne sais pas par quel côté le passer... Il me gène un peu le con ! Je le passe au final sur la gauche, pile au moment où il refait une vague de mon côté... Heureusement pas de voiture en face... Et là j'entends : "Allez Florent"... Non mais oh, comment il connaît mon prénom lui. Bon en fait c'était un super pote Montpelliérain qui savait que j'étais là et est venu faire sa balade à vélo sur le circuit. Sympa !
Le faux plat se redresse un peu plus, puis redescend à peine toujours sur une belle route pas toute droite. Arrive la fin de cette première partie et je rejoins une départementale avec un bel angle à 90°... Les routes sont large, je freine à peine et reste sur les prolongateurs... première fois que je le sens de le faire... Je sors un peu large, mais ça passe. Bon pas encore pour continuer à pédaler dans le virage, mais c'est déjà ça.
Là une moto bien sympathique m'ouvre la route. Puis arrive ce léger faux plat descendant de plus de 3 km. Je vois un dossard devant moi... Je le dépose, je me dis que je dois pas être si mal. Je regarde mon compteur... je suis en dessous de mon objectif, mais bon avec ce faux plat descendant, c'est un peu normal, ça va remonter après.
Au bout de cette ligne droite, une partie un peu plus technique, avec quelques passages dans un village, des dos d'ânes... et une voiture bien trop prudente !!! Qui me fera un peu ralentir sur un dos d'âne, mais rien de bien grave.
S'en suit une partie qui me semblait légèrement descendante dans la voiture et qui en fait et bien plus dur qu'espérée. Ca me met un coup au moral alors que je ne suis même pas à mi parcours. J'essaye de me remotiver, c'est dur, dans les jambe, dans la tête, mais je suis pas trop mal en gestion jusque là. Ça me rassure.
A la fin de cette partie, j'arrive dans un autre village qu'on prend en descente. Il y a des pièges partout, ça va vite et ça termine sur un dos d'âne qui fait un peu la tronche... Je me remets sur les prolongateurs après ça pour attaquer une longue ligne droite cette fois en faux plat montant... 5 km à 0.5% ... et là on se dit 0.5% c'est tout plat... Et bien non, en fait on a vraiment l'impression que ça ne fait que monter... et pour couronner le tout, vent de face... et pour re-couronner le tout, le druide à décider de se venger des affronts que je lui ai fait... Mon aimant qui mesure la cadence du capteur de puissance (Puissance=force x vélocité donc il faut un capteur de cadence, qui pour mon capteur est un aimant qui se met sous la boite de pédalier) donc cet aimant s'est fait la malle sur le dos d'âne. Je pensais l'avoir resserré mais les vibrations de la descente n'ont pas eu de pitié pour lui. Ou alors, Cyril Guimard lui même est venu pour m'apprendre à "dominer mon ordinateur"
Je me retrouve donc seul face à mes sensations, sans puissance alors que j'ai quasiment commencé à faire du vélo avec un capteur de puissance il y a 3 ans, sans fréquence cardiaque... Juste un vitesse moyenne qui ne cesse de diminuer, et une incapacité à aller chercher au fond de moi même de peur de craquer. En plus je double, enfin, dépose, un coureur dans ce faux plat. Je me dis que je suis donc sûrement un peu trop fort - grave erreur... en fait j'étais carrément pas dans le bon rythme... mais lui était complètement cramé.
Moi je suis tiraillé entre tout donné et continuer à gérer alors qu'il reste une dizaine de kilomètres. Je ne sais plus quoi faire, je suis perdu. J'aimerai appuyer un peu plus, j'appuie un peu plus fort... mais ma tête dit "hop hop hop ! pas trop fort... il faut en garder pour la dernière bosse".
Je vois un coureur au loin, j'essaie de le rattraper en douceur. Mais même dans la descente, là où normalement je gagne des secondes par dizaine sur les autres vu ma masse corporelle hors norme pour un cycliste, j'en gagne même généralement plus que ce que j'en perds sur les montées, tout ça grâce à une magnifique position aérodynamique travaillée encore et encore.
Eh bien là, je n'y suis plus, plus motivé, complètement perdu dans mes sensations. Je me sens bien, trop bien, mais je n'arrive plus à me faire mal. J'ai l'impression qu'en fait je suis une séance d'entrainement à peine dure.
Je jettes néanmoins quelques forces restantes (mais pas les dernières) sur la dernières bosses 300 m avant le final.
44 minutes... Loin des 42 minutes qui aurait fait du 41 de moyenne comme je l'avais prévu. Après petite analyse, je perds bien 1min30-2minutes sur le final avec des puissances calculées (et recalé sur le début du parcours sur lequel j'ai des données)... je suis largement inférieur à ce que je sais faire normalement et le 41 de moyenne était largement envisageable.
Passé la ligne, je me pose la question de ce que je fais, j'ai plusieurs solutions :
1/ rouler pour ne pas être venu ici juste pour 30 bornes
2/ Partir directement, de toute façon avec un chrono comme celui là je ne serai jamais sur un quelconque podium
3/ aller me changer et revenir vers le podium pour me faire manipuler par les ostéo qui sont sur place...
J'ai pris la 3ème solution.
Et la séance aura été plus que bénéfique ! Je devais y aller depuis ma chute sur les graviers de Candie... C'est eux qui sont venu à moi ! Le retour de 2h en voiture s'est fait sans douleurs au dos... ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé.
Pendant la séance, on entend une détonation... Un boyau qui vient d'éclater. Je me souviens du petit bourrelet que j'avais vu sur mon boyau près de la valve. Ca n'a pas manqué, c'est bien mon boyau qui a explosé alors qu'il était posé contre un muret. Tout comme au mois de mai après mon chrono par équipe... Je dois avoir un problème sur le bord de la roue qui cisaille le boyau. Je vais regarder ça de plus près tout en collant à la glue mon aimant sur le cadre...
Heureusement que j'avais dit "petit retour" n'est-ce pas.