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#2620413
El_Pistolero_07 a écrit :
20 juin 2017, 20:14
gradouble a écrit :
20 juin 2017, 16:50
Pas grand chose à ajouter par rapport aux autres. Félicitations.
Sur 220 km quand même; je ne sais pas si j'y arriverais.
Merci ! :jap:
Je pense que tu te sous-estime.
Oh oui, vu comme il avance, il se sous-estime le bougre c'est clair. Rdv samedi soir pour sa trace sur l'Ariegeoise XXL. :green:

#2620496
violinbodo a écrit :
21 juin 2017, 08:05
Eh, Akaoin, où est-ce que tu as vu une montée et une descente sur le parcours de la nocturne de Villemur ? Faut que tu m'expliques ! :green:
Haha, je décris bien une descente de 15 mètres (un virage donc) et un mini faux plat montant après le rond point, c'est surtout ironique.
#2620621
Mancebo82 a écrit :
21 juin 2017, 08:08
El_Pistolero_07 a écrit :
20 juin 2017, 20:14

Merci ! :jap:
Je pense que tu te sous-estime.
Oh oui, vu comme il avance, il se sous-estime le bougre c'est clair. Rdv samedi soir pour sa trace sur l'Ariegeoise XXL. :green:
Plus grosse sous-estimation constatée sur VCN à ce jour, ouai. :green:
#2620731
On3 a écrit :
21 juin 2017, 15:01
Mancebo82 a écrit :
21 juin 2017, 08:08


Oh oui, vu comme il avance, il se sous-estime le bougre c'est clair. Rdv samedi soir pour sa trace sur l'Ariegeoise XXL. :green:
Plus grosse sous-estimation constatée sur VCN à ce jour, ouai. :green:
Non, je suis prudent, c'est juste que 220 km, ça me semble énorme, je n'ai jamais fait autant d'un seul coup.

On verra pour la XXL si j'ai des jambes correctes, il y a toujours la possibilité de changer de parcours à la fin.
L'an passé, j'étais inscrit sur l'Ariégeoise "normale" et avais fait finalement la XXL, ne me sentant pas trop mal. J'ai peur de faire l'inverse cette année.
Toutefois, ils annoncent une nette baisse des températures, pas plus mal, car avec cette canicule j'aurais peut-être zappé Goulier. Il y aura peut-être même un peu de grisaille. Ces 2 dernières années les sommets de chaque col étaient dans la brume, c'était bien pour monter, beaucoup moins pour les paysages et les descentes.

D'ailleurs sur le grand parcours il y a le col de la Core, je l'ai grimpé lundi et j'ai découvert un paysage juste sublime, au sommet on accède à une espèce de cirque où l'on se sent tout petit face au massif du Mont Vallier. C'est grandiose. Et je suis sûr que ça motive.
Ce col on l'avait monté il y a 2 ans sur l'Ariégeoise dans le brouillard complet, on n'avait rien vu et j'avais connu un coup de moins bien sur les 5 derniers km; pas drôle (d'autant plus qu'il me restait Agnes et Lhers en suivant).

#2620810
Gradouble, honnêtement maintenant que je te "connais" un peu, je sais que tu te sous-estimes et que ce n'est pas de la fausse modestie.
À travers tes récits j'ai pu voir que t'as un mental d'acier, donc j'ai aucun doute sur le fait que tu vas monter à Goulier Neige samedi, parce que c'est sur ta feuille de route donc t'y monteras. :wink:
J'espère pouvoir te saluer au moins.

La Core il faudra vraiment que j'aille le faire Tour le monde me le dit que le cadre est magnifique, j'aurais peut être du faire l'Ariegeoise ou la XXL cette année je pense que je l'avais dans les jambes, on verra l'an prochain selon ce que dit la Mountagnole cette année.
#2620823
Mancebo82 a écrit :
21 juin 2017, 22:17


La Core il faudra vraiment que j'aille le faire Tour le monde me le dit que le cadre est magnifique, j'aurais peut être du faire l'Ariegeoise ou la XXL cette année je pense que je l'avais dans les jambes, on verra l'an prochain selon ce que dit la Mountagnole cette année.
Merci :wink:

Oui, en voyant tes charges d'entraînement avec les distances, la dénivelée etc... on se dit que t'avais largement les capacités de la faire. Plus que bien d'autres qui la feront pourtant.
#2620892
Un peu qu'il pouvait le faire, c'est juste une fiotte Mancebo! :green:

Perso je fais le parcours de l'Arigeoise juste pour la Core car effectivement, c'est magnifique. (Bon ok aussi parce que le parcours de la Moutagnole est un par-court de 107 km, soit une sortie que je peux faire solo).

A voir comment je serai samedi aprem, et qui sait, si je suis fou je monterai Goulier (euh là faut pas déconner non plus).
#2620923
Enfoiré Jul ! :rieur:

C'est sûr qu'avec le changement de parcours en plus je regrette un peu de ne pas faire la Core mais bon la Mountagnole ça va faire une course courte mais bien intense je pense, comptez sur moi pour me mettre le compte. :green:
#2622200
Je me lance.

Bon voilà une Ariégeoise de plus. Un peu en demi-teinte cette fois.
Pour la première fois depuis 4 ans, j’y vais seul, seul au monde. Inscrit sur la XXL avec de gros doutes sur mes capacités. J’ai un dossard prioritaire.
Pour la 3ème année consécutive, il fait gris et pas trop froid, les montagnes ont la tête dans les nuages ; les paysages magnifiques, ce ne sera pas encore pour cette année.

Je pars donc dans les 100 premiers, le plat est très court, juste le temps pour moi de saluer une abeille à l’accent allemand :wink: , et très vite on attaque le col de Port. Je vais m’accrocher pas mal de temps et vais le monter globalement assez vite ; le début n’est quand même pas facile, par contre on fait les 3 derniers km sur la plaque. Je suis dans un petit groupe et à vue de nez je dois encore être dans les 100 premiers.

Je fais une bonne descente, selon mes modestes critères, mais pas assez pour bien garder le contact du groupe, il me manque une centaine de mètres en bas et donc je me retrouve seul dans la longue vallée. Au bout de quelques km un autre groupe d’une douzaine me reprend ; ça va rouler très fort jusqu’au pied du col de la Core en passant par St Girons.

Je suis dans un très bon groupe que je suis obligé de laisser filer dès les 1ères rampes de la Core. Je monte ce col à mon rythme et au train, une quinzaine de coureurs me passeront dans ce col, c’est là que je vois que je suis encore parmi les meilleurs. J’ai l’impression d’être presque arrêté par rapport à certains. Pourtant, je bats nettement mon PR sur Strava, comme quoi. Faut dire que dans la brume on a l’impression de faire du sur-place.

Encore une descente correcte et en bas, crevaison roue avant. Merde. Je change la chambre assez vite avec un motard de l’assistance qui m’aide et des dizaines et dizaines de coureurs qui passent à fond ; il me propose une nouvelle chambre pour 5 euros, ce que je décline.
Je repars avec un mini-groupe, là je n’ai aucun relais. On attaque le Saraillé et ses pentes sévères au début, tout à gauche et là dans un virage re-crevaison toujours roue avant :paf-mur: . Merde de merde, je suis blasé. En regardant de près je vois que j’ai un petit silex planté dans le pneu, je n’ai plus de chambre, je démonte et vois le trou, là , bien sûr plus de motard…
Mais je prends toujours avec moi des rustines et de la colle, à l’ancienne donc, dans un petit lacet je colle une rustine sur la chambre, comme un perdu, un peu désabusé avec des centaines de gars qui passent ; je m’enfonce très loin dans le classement. J’ai presque envie de pleurer ou d’appeler ma femme pour avoir un peu de réconfort, mais le portable est dans la bagnole. Un motard finit par arriver et cette fois-ci vu que ça semble être mon jour, je lui achète une chambre pour plus tard (20 minutes de perdues sur ces 2 crevaisons).
Je repars donc dans les tréfonds du classement avec 2,5 bars à l’avant, j’ai envie que ça s’arrête et il devient hors de question que je fasse la XXL ; j’ai envie de rentrer. En tout cas, je passe en mode cyclotouriste, je ne me fais plus mal et roule très souple.

A Massat, un gros ravito qui fait du bien, je mange du saucisson, des oranges et des pâtes de fruit et il y a même un petit atelier réparation, cool, je peux remettre 6 bars à l’avant ; pas plus car avec ma rustine qui tient je ne sais pas trop comment, j’ai moyennement confiance.
L’avantage d’être très loin est que l’on roule avec des coureurs au niveau bien moindre et donc dans le Port de Lhers, je me sens tel Quintana, je double des dizaines et des dizaines de gens. Malgré les quelques rampes bien difficiles de ce col soi-disant « roulant » (qu’est qu’il ne faut pas lire !), je passe bien :elephant:

En bas de la descente je m’arrête à Vicdessos à la séparation des parcours entre XXL et Ariégeoise. Je réfléchis 30 secondes, je ne sais pas quoi faire, le temps que 5 coureurs passent ; quelque chose en moi décide de faire la XXL, une espèce de force ou de folie qui vient de ne je sais pas trop où. Allez la XXL donc.

Goulier au début, ça va, le premier tiers est tout en lacets, je me dis que bien m’a pris de faire la XXL, il y aura du positif aujourd’hui quand même. Un replat au milieu et par contre les 4 derniers km à 9-10% de moyenne sans répit, tout en longues rampes et dans le brouillard. C’est très, très, dur ; on roule tous à 8 km/h. J’ai très mal aux orteils, il faut que ça s’arrête. Voilà c’est finit.

Au total 209ème sur 576 qui ont fait ce parcours. Pas bien terrible ; sans les crevaisons j’aurais pu faire aux alentours de la 120ème place. Non, en effet, ça n’aurait pas changé la face du monde. Content de mon mental en tout cas. Et puis mine de rien les jambes étaient correctes aussi :hello:
Dernière édition par gradouble le 25 juin 2017, 10:16, édité 1 fois.
#2622205
Allez, j'ouvre le bal des Ariégeois.

(Edit: Gradouble m'a devancé)

Enfin, c'est un peu gonflé, car normalement, pour ouvrir le bal, il vaudrait mieux être bon danseur, pour ne pas se mettre la honte, tout seul sur la piste. Mais puisque je n'ai pas peur du ridicule...

Cette Ariégeoise, je n'avais pas vraiment décidé jusqu'à la veille si je devais la faire ou non. Après un début d'année en fanfare, avec de superbes sensations et des résultats à la hauteur, le mois de juin était carrément à jeter.
Sur-entrainement plus au moins auto-diagnostiqué - le cardio qui ne montait pas, avec du coup la puissance qui plafonnait elle-même aussi à environ - 10% - suivi de repos, mais pas vraiment, un nocturne avec le coeur qui monte à tout rompre, et samedi dernier une sortie longue calamiteuse - pas de puissance, pas d'endurance.

A vrai dire, si finalement je me suis décidé d'y aller tout de même, c'est suite à deux entrainements courts cette semaine qui ne se sont pas trop mal passés, et surtout suite au "forcing" de copains cyclistes divers et variés...

Le jour J (ou plutôt H, puisque c'était "hier"), je me lève donc à 5:30 après une nuit bien pourrie (veille de cyclo, quoi) que j'avais principalement passé dans un état de demi-sommeil me faisant des films sur le déroulement de la course.
J'arrive, je prends mon dossard, préparation nickel, RAS. Il fait gris mais doux - ce qui n'allait pas changer pendant toute la course.

Le départ est donné, et tout de suite je me rends compte que par rapport à l'Albigeoise, on est sur une autre planète - ça sait rouler, ça se respecte, pas de freinages intempestifs, pas de chutes. Un jeune homme me salue - il se présente un tant que "Gradouble". Que je rigole ! Il n'est ni gras, ni double :elephant:

Le Col de Port arrive rapidement (enfin, nous arrivons au col de Port rapidement, lui-même ne bouge pas). Ca monte au train, tout le monde veut en garder sous la pédale. Sans trop de difficultés, j'arrive à intégrer la tête de course à temps pour les quelques attaques (Seb Pillon, Olivier le Court, Nicolas Chatelet, un Espagnol) que je suis sans grande difficulté.
Oups ! J'ai mis des noms.... Mais ne vous inquiétez pas, je ne vais balancer sur personne :-)

Nicolas Chatelet qui d'ailleurs le temps de la course s'appelle "Max", voilà le nom sur son dossard, probablement dérobé à quelqu'un gisant le crâne en sang aux départs, car lui même n'était pas inscrit - en tout cas, c'est-ce qu'il m'a fait savoir la veille :green:

Je fais la descente du Col de Port en tête, un énorme kif, cette route ! Ma roue avant de remplacement ne freine finalement pas si mal que ça dans le sec - j'avais eu un peu peur à ce propos.

Arrive le looooong faux plat descendant puis montant avant le Col de la Core. En bas de la descente, le peloton se regroupe, et ça ne roule pas du tout. 28 - 30 en faux plat descendant. Il y en a qui sortent en facteur, mais sans vraiment y croire, ils restent en vue. Je fais une première tentative d'accélération, mais tout le peloton me suit en file indienne.
Du coup, j'attends que tout le monde soit vraiment bien endormi, les facteurs tout juste hors de vue, et je remets ça. J'arrive en trombe sur les facteur en criant "Y a un trou !!!". Tout le monde comprends même sans que je fasse de dessin. Ca tourne, ça se relaye bien. Peu de temps après, Nico Chatelet nous rejoint.

Comme j'en ai désormais l'habitude sur les cyclos, quand il y a un gros peloton derrière, ça ne roule quasiment jamais - étant trop nombreux pour tourner, personne n'a envie de faire l'effort seul devant. Du coup, l'écart grandit jusqu'à 4:20 en bas du col de la Core. C'est de très bonne augure ! Je prends mes relais, bien appuyés, et personne ne gueule qu'il faut que je ralentisse, comme ça s'est passé en début d'année sur l'Héraultaise.
A un moment, vu que je fais quand même plus que tous les autres à l'exception d'un grand gabarit "made to roule", je me laisse tomber à l'arrière de notre échappé d'une petite dizaine, et qu'est-ce que je vois à la dernière place ? Un dossard Espagnol, un de ces fameux "ratus hispanicus" qui, sur les dizaines de km de faux plat, n'avait pas pris un seul relais. Ah, il y a des baffes qui se perdent. Je ne sais pas, si dans ce pays ils se prennent tous pour Valverde...

Arrivé donc en bas de la Core avec une avance confortable. Je fais le pied de la montée en danseuse, à 95%. Peut-être aussi que c'était à 96 ou 94, vous me pardonnerez des petites inexactitudes du genre !?
En tout cas, ça fait pas mal sauter derrière. Quand attaque Nico Chatelet, également en danseuse. Nico, il fait environ mon poids - si on m'enlève une jambe et un bras.
Ca devient dur, là. Nous sommes 4 à suivre, deux de "Comminges" (je crois), moi, et un mec avec le maillot de l'Ariégoise, bientôt lâché. A environ mi-col, je suis le suivant à être lâché. Pendant un long moment, je garde les trois mousquetaires en vue dans la brume épaississante, mais l'épaississement de celle-ci et mes forces vacciliantes aidant, je ne vois bientôt plus que tchi. La voiture suiveuse les donne proche du sommet à 1 minute, les poursuivants à 3 min. Il reste de l'espoir. Pour l'instant.

En haut, je remplis mes bidons - n'ayant personne pour me faire un service bidon, je suis obligé de m'arrêter. Etant le premier à m'arrêter de la sorte au ravito, les bouteilles d'eau sont encore toutes bien emballé sous plastique avec les bouchons fermement vissés. J'apprécie.
Au début de mon arrêt, un coureur me dépasse en trombe. Je crois que c'était Olivier le Court.

Je fais la descente tout seul, dans une brume agrémenté de crâchotin. La vue est acceptable, le freinage et l'adhérence un peu moins. Je ne prends aucun risque, et je dois perdre encore un bon paquet de secondes / minutes sur cette descente.

S'en suit un autre faux plat où le parcours rejoint celui de la Montagnoule. Je suis un peu perdu, n'ayant pas d'écarts....
Tout en bas du col de Saraillé, un groupe de 6 avec plusieurs favoris (dont Seb Pillon) me ratrappe (en trombe). Je les accroche, au début sans difficultés, mais après 500 m dans le raide, je suis lâché. Je comprends pourquoi. Je n'arrive plus à atteindre mon seuil. Rupteur à 160 bpm, où sur le col précédent il avait été au delà de 170. Je continue à gaiement doubler les coureurs de la Montagnoule, mais 2 autres coureurs de l'Ariégeoise me doublent, moi.
Comment font-ils pour aller si vite ?

Petit coup de gueule à propos des ravitos, en haut des cols et ailleurs: Les coureurs de la Montagnoule s'arrêtent partout pour s'alimenter, la route est complètement bouchée. Faudrait peut-être leur faire un topo au départ en insistant sur le fait que la parcours est partagé avec l'Ariégeoise et qu'il y a des gens qui courent pour un bonne place, susceptibles de passer. Enfin, ce n'est plus mon cas, mais je trouve ça agaçant quand même.

La descente du Col de Saraillé est sèche, mais je ne fais plus de zèle. Je sais que ma course est pliée, je sais que je ne vais pas pouvoir faire la XXL, et j'appréhende énormément le Port de l'Hers.

Et j'ai raison. Car là, mon cardio ne plafonne plus à 160 mais, à 150. Je n'ai pas trop mal aux jambes, mais je n'ai pas de force, et une fatigue mélangé à de la lassitude grandissante s'empare de moi. Quelques autres coureurs de l'Ariégeoise me doublent. A 7 km du sommet, je m'arrête, je m'assois dans l'herbe, et je me fais une petite pause "barre". Des gens me demandent si ça va. Ma foi, oui, ça va, je ne suis pas à l'agonie. Mais ma forme est à des années lumières de ce qu'elle devrait être.

La pause a ceci de bien qu'elle me permet de faire la deuxième partie de la montée sans trop de souffrance, j'arrive même à rattraper deux coureurs de l'Ariégeoise. Mais je me fais doubler par bien davantage.

La dernière descente me procure encore un semblant de plaisir, avec des bouts droits à 10, 11 %. Incroyable, tous les coureurs de la Montagnoule sont sur les freins. C'est pas difficile pourtant, d'aller tout droit en descente ?

En arrivant, je ne regarde même pas mon placement. Je sais que sur les 2 longs parcours, ils doivent être une quarantaine devant moi. J'apprendrai dans la soirée par un pote que je fais 14 sur l'Ariégeoise. C'est une bonne place, dans l'absolu, mais loin, loin de mes possibilités en possession de mes pleines capacités. La puissance était là, au début, mais l'endurance m'a cruellement faite défaut. Je sais que le problème n'était pas d'avoir trop mis au départ - j'ai fait pareil par le passé et tenu jusqu'au bout. Non, il y a une couille dans le potage, quelque part.

Un des 4 mecs de notre échappé au col de la Core m'interpelle, Christophe Robin, si mon souvenir est bon. Très gentil garçon. Il a gagné l'Ariégeoise, il a dû abandonner le parcours de la XXL pour problèmes techniques.
Il me parle d'un problème qu'il a eu lui-même par le passé - anémie. Les symptômes collent aux miens. Je vais faire une analyse de sang.

La foule à l'arrivée me gave. On peut à peine avancer d'un mètre, tellement on est enserré dans des vélos de tout part. Je ne suis pas dans mon assiette. Parlant d'assiette, je ne vois même pas où est servi le repas. De toute façon, j'en ai marre. Je retourne en vélo à Tarascon, je bouffe un sandwich, et je rentre. Dans la voiture, une fatigue écrasante s'abat sur moi. Je voudrais sortir de la nationale pour me garer, faire un somme dans la voiture. Mais il n'y a pas de parking sur une cinquantaine de km. A un moment, j'ouvre les yeux (qui s'étaient donc fermés sans mon autorisation), et je vois que je suis en train de traverser la nationale en diagonale. Je m'étais endormi.
Au péage de Pamiers, enfin le parking. J'écrase pendant une heure, et j'arrive à la maison le moral dans les chaussettes et me sentant le double de mon age.
#2622245
Mange du fer :siffle:

Sympa vos comptes rendus, je compatis (un peu) pour les difficultés et la souffrance de chacun.

@Bodo : très dangereux de somnoler en voiture, j'ai failli me tuer comme ça sur l'autoroute...
#2622247
Bravo à vous deux pour vos récits, poignants. Bodo, tu as échappé au pire sur le retour, c'est le principal. Par contre, c'est Robin le prénom et Christophe son nom (votre prénom c'est Bodo, c'est juste? :elephant: )il a gagné la mountagnole cette année.

Et oui les gens font n'importe quoi aux ravitos, surtout que t'as pas du reprendre les meilleurs de la Mountagnole.

Et en effet, Gradouble n'est ni gras, ni double :rieur: qui s'améliore chaque année dans les descentes, tout en se bonifiant dans les autres parties. Pas de chance Gradouble la double crevaison. Pour Lhers, je le trouve beaucoup moins dur qu'Agnès, mais vraiment interminable.
#2622293
C’est très, très, dur ; on roule tous à 8 km/h. J’ai très mal aux orteils, il faut que ça s’arrête. Voilà c’est finit.
Grasdouble, j'adore cette phrase ! Moi généralement quand je me dis : j'ai mal, faut que ça s'arrête... je mets un peu plus de temps pour que ça s'arrête... surtout quand l'arrivée est en bosse :green:

En tout cas bravo à Bodo et toi (on attend les autres qui a priori n'ont pas encore franchi la ligne :elephant: ) et merci pour ces récits.

Robin gagne la mountagnole l'an dernier et l'ariégeoise cette année.

Bodo, sinon quand on te dit de manger du fer, va pas manger ta rambarde hein ! Plutôt du foi de veau ou des choses comme ça voire des compléments alimentaires... Le mieux est de voir avec un médecin. L'anémie pourquoi pas, bon après c'est aussi un des symptômes du sur-entrainement.

En tout cas même en étant en difficulté, en t'arrêtant pour manger une barre tu fais bien mieux que 90% des gens présent ce jour !
#2622693
A mon tour...vous verrez une Ariegeoise, mais plutôt côté cyclix lambda. :green:

Bon cette année j'ai pris le parcours normal, pour le col de la Core, que j'ai fait en rando et que j'avais vraiment trouvé magnifique. Ajoutez à cela le défi de faire la vraie, et le fait que la Mountagnole était "petite", je m'étais dit que c'était l'année ou jamais pour me lancer.

Sauf que j'avais à peine 2000 km dans les pattes, et malgré quelques sorties montagnes (reco mountagnole, double ascension Tourmalet...), j'étais pas hyper rassuré. Au point de me poser la question du changement de parcours...puis au final je me suis dit que trop tard, tant pis.

J'arrive la veille, après des embouteillages toulousains et tarasconnais. La ville est déjà remplis de cyclistes (j'apprendrais qu'il y a eu environ 5600 inscrits), du coup je mets un peu de temps pour récup le dossard. Je rejoins par la suite la team Mancebo au camping, et on passe une soirée sympa à bien se marrer, comme tout le WE. Je vous recommande la pasta party du camping de Alliat d'ailleurs, qui vaut le détour. Sinon comme tout le monde, pas hyper bien dormi.

Le lendemain matin, cérémonial du réveil et musique de circonstance pour se mettre dans le bain choisi par Dj MAncebo: Eyes of the tiger. Je pars rejoindre la ligne solo les copains du 8-2 étant inscrits sur la Mountagnole partant 30 minutes après. Tout va bien, le temps est couvert mais il fait pas frais, ni chaud, et j'ai réussi à partir le ventre plein et le colon vide. :elephant:

Sur la ligne, RAS. Au départ, RAS, je suis à peu près, au milieu je dirai. Arrive très vite le col de Port et là, mazette, le cardio s'envole. 173 de moyenne sur 15.5 km à 5%. L'objectif de _mon plan était de monter pour chopper un bon groupe pour ratonner dans la longue vallée. Objectif atteint, je choppe un groupe d'une cinquantaine de personnes, ça roule fort. En fait j'aurai pu et voulu prendre un relai, mais comme je descends comme un fer à repasser, j'étais au fond du paquet, le temps de remonter, j'aurais été cramé donc j'ai suivi. Le temps était toujours aussi sympa, du brouillard, et du crachin, inutile de vous conter les magnifiques paysages Ariegeois, chance pour vous, ça allège la lecture du CR.

On arrive au premier ravito, plutôt hyper mal placé et peu visible. Je m'arrête pour un morceau de banane, refaire le plein, et surtout faire un petit pipi. Arrive un autre gros groupe, la plupart loupent la ravito, font demi tour, filent, bref c'est le bordel mais je repars peinard. Arrive à ma hauteur un gars de mon club, plutôt bon, qui avait crevé dans la première descente et qui laisse tomber le classement. Il me tracte sur le faux plat montant et on entame le col de la Core, toujours aussi magnifique j'imagine mais on ne voyait pas à 50 mètres? heureusement que c'était mon objectif plaisir lors de l'inscription. :elephant:

Dans ce col, je me sens bien, mais j'ai rattrapé le gros groupe du ravito, et ça roule n'importe comment, ça fait des écarts, etc, etc du coup j'accélère pour sortir du gros du paquet et monter sans être perturbé. Au sommet, tout va bien, je fais ma seconde descente mode fer à repasser. A la fin de les descente, on est au km 105 environ. L'heure de regarder le compteur. Je sais que je suis pas mal placé, je dirai aux alentour des 250. Mais là, je suis surpris...27.5 de moyenne et 1800 de D+. Autant dire trop. Et quelques kms plus loin, sur un léger faux plat montant, sanction: crampes aux deux cuissots. La course change donc pour moi, il va falloir gérer et finir au mental. Ça commence par le passage petit plateau sur le plat pour mouliner un max. Puis je bois, je bois. Mais bon, ça masque temporairement le mal, je le sais. Il suffit d'appuyer un peu pour ressentir les muscles endoloris. Pas grave, j'suis un warrior.

Arrive assez rapidement le col de Saraillé et ses premières rampes terribles. Heureusement au départ des mecs m'avaient rencardés, disant qu'il fallait pas être sur la plaque dès le pieds, car ça montait fort de suite. Merci à eux. D'ailleurs, je vois dès les premiers mètres des gars à l’agonie, d'autres en train de remettre leur chaine. Je passe vite sur cette montée, c'est un peu le foutoir car je reprends les dernier du petit parcours, qui zigzaguent dans les forts pourcentages, et moins forts parfois. Montée assez facile, tant mieux pour moi et mes cuisses. Descentes étroites, pas hyper rapide, pas super plaisante.

On arrive au dernier ravito, c'est blindé de monde dans tous les sens. Les gens s'agglutinent sur les premières tables, moi je file au fond, y'a personne. Je vous file le tuyau, ne jamais s'arrêter au début du ravito (cadeau, c'est gratuit) :green: .

Voilà, il me reste le dernier col, le fameux col roulant du Port de Lers. Le début est facile, je tourne toujours les jambes si je force, ça commence à picoter donc c'est en souplesse. Il fait toujours aussi beau, mais au moins je n'ai pas chaud. Bon, rendons à César ce qui lui appartient, Gradouble nous avait prévenu. C'est un col pas du tout facile en fait. Pas de pourcentages hypers élevé, mais du 7-8% en ligne droite, un truc qui te met un coup au moral. Je me suis fait dépassé par pas mal de monde, repris quelques morts mais j'ai résisté à la tentation de mettre le pied à terre. Arrivé au sommet, rincé, je souris...plus que de la descente et 3 km de plat, c'est gagné. Je fais un descente plutôt sympa pour une fois, et sur le plat je donne tous, reprend quelques gars, finis au sprint en lavant les bras. Bah quoi? Chacun sa victoire. :winner:

Au final je finis 335eme sur 1021 finishers. Pas mal, avec une moyenne sympa malgré les circonstances. Bref, content. Un peu désabusé par la fait que je pense que pas mal d'inscrit sur la XXL ont finalement choisi l'Ariegeoise au dernier moment, étant donné qu'il n'y a eu que 574 finishers sur ce parcours. Du coup, ils m'ont piqué des places, les cons! :green:
Pour le foune, mon strava :https://www.strava.com/activities/1053116388

En fin d'aprem, on s'est retrouvé au camping pour un apéro bien mérité. Merci à Mancebo pour l'invit, je me suis bien marré avec ses potes. Pour le reste, ce qui s'est passé au camping des grottes à Alliat reste à Alliat...
#2622729
L’Ariégeoise XXL (168 m, 4500 mD+). Sa brume et sa bruine. Ses longs cols de 15 bornes souvent roulants et ses montées en station vachardes. Son fromage de chèvre et son saucisson. Et, moins connu en cela que les faubourgs de Bagdad : ses scènes d’explosion (j’ai testé pour vous).

D’abord, j’avais un plan aussi bon que celui d’Andy Schleck sur le papier : « Démarrer tranquillement, rester au calme dans la vallée, passer les trois cols suivants en souplesse et gérer la dernière montée. » Plan parfaitement bafoué. C’est un peu comme au bac : on mise sur un 15 en sport pour compenser la philo et le jour de l’épreuve de course à pied, on chope une tachycardie (j’ai aussi testé pour vous) qui ruine tout, sans que Spinoza ne puise rattraper l’affaire.

Copie rendue, c’est l’heure de distribuer les notes.
Épreuve 1 : montée du col de Port 14/20
Après un petit circuit pour sortir de Tarascon, on attaque directement le col. Favorisé par un dossard non prioritaire, j’ai la chance de partir loin de la tête. Vite, trouver un lièvre qui monte régulièrement. Je jette mon dévolu sur un jeune au cuissard arc-en-ciel, époque Quick Step, parce que très élégant. A mi-pente, je le laisse s’échapper : c’est Bettini plus que Boonen. Un grand échalas perd le contrôle de son guidon et manque d’envoyer dans le décor un vieux moustachu. Personne ne bronche : avec son gabarit, le type pourrait être 3e ligne à l’USAP. La fin de la montée sur le grand plateau sonne le début de l’opération de martyrisation musculaire. Un coup d’œil à gauche, un coup d’œil à droite : c’est beau l’Ariège. Enfin, j’imagine. Car on ne voit rien.

Épreuve 2 : portion en faux-plat 17/20
Strava m’indique que j’ai roulé aussi vite les trois grandes descentes de col que la portion dite plate (km 30 à 73) : environ 42-45 km/h. Et ça, c’est grâce à trois éléments : les deux premiers s’appellent René et Bram, deux colosses bataves que j’avais repérés grâce à leur magnifique maillot, un des plus beaux du jour (il ressemble un peu à celui de l’équipe féminine Canyon) ; et le troisième un faux contact dans ma boîte crânienne. J’ai donc filé les roues de R&B sous la pluie, à vive allure, en subissant tous les à-coups possibles, sans quasiment jamais avoir roulé en peloton avant (sauf un peu en Alsace, il y a 15 jours). Idéal pour surchauffer le moteur. L’explosion finale se profilait. Je retiens surtout cette image d’un peloton de 100-200 coureurs en quasi file-indienne serpentant sur une route de campagne : le pied. Il ne manque que Gérard Holtz sur une moto à mes côtés en train de parler de lui.

Épreuve 3 : Col de la Core + col de Saraille 13/20
J’avais déjà grimpé la Core de ce côté. Je me souviens que pour passer le temps, j’avais envoyé des SMS. Cette fois, j’ai essayé de doubler un max de monde sans trop me fatiguer. Saraille ? Assez traître. J’ai cru être arrivé en haut quand le panneau « sommet 3 km » est venu se planter sous mes yeux. Bon, ben, 3 km en plus alors… Descente dans le coffre d’un véhicule de VIP, d’une voiture médicale et d’un touriste terrifié. Mon groupe, où figurent encore R&B, double un pauvre minot au cuissard arraché : tout le monde mate sa fesse droite.

Épreuve 4 : Port de Lers 10/20
Est-ce le gel à la pomme de Sis qui pousse au suicide ? Toujours est-il que me voilà lancé comme un frelon dans les premières bornes faciles du col. Flashé à 27 kh/h. Comprenez bien, je vole (Michel Sardou/Louane placé discrètement). Je vole, puis je commence à battre des ailes à l’arrache. Et je termine le col avec un bon mal de cannes. Je ne vole plus, je me traîne. J’ai presque envie d’arrêter : c’est le moment de mon coup de spleen habituel. Mais la descente me requinque.

Épreuve 5 : station de Goulier neige – 6/20

« J’ai vu passer une bombe dans la descente. » Quand j’ai lancé ça à un épais rouquin maillot jaune et vert, j’étais encore en mode « je ne sens pas les pédales ». Le type en question m’avait enrhumé dans la descente précédente en position de l’œuf (d’autruche vu le volume). Là, sur les pentes à 8 %, il zigzague. Moi, je pensais finir à l’aise. Mais c’était sans compter sur ma meilleure amie, qui a fait 600 bornes avec moi pour venir dans les Pyrénées : ma grande copine la fringale. Vous la connaissez tous, inutile de décrire l’horreur. J’ai deux grosses poutres à la place des mollets et elles sont en feu. Un pompier (ou juste un spectateur) sort son tuyau d’arrosage (il n’y a pas de métaphore) et envoie la sauce (toujours pas de métaphore) alors que je m’offre à lui les bras en croix (mais arrêtez avec votre esprit mal placé !). Un paquet de coureurs me passent. Je franchis la ligne au bout de ma vie, 226e en 7h26 (Gradouble, tu as dû me doubler vers la fin). Puis j’invente une recette à base de pain, fromage, banane, jus d’orange, saucisson et tous-les-autres-trucs-à-portée-de-main. Un quart d’heure après, dans la redescente, je croise mes R&B en pleine déroute. Leur maillot est toujours aussi joli mais je le vois un peu trouble.

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Ça serait parfait pour Ayuso :smile:

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