A mon tour de revenir sur ma course, j’étais donc sur la Mountagnole, 105 kms pour 2500 mètres de d+ annoncés (en réalité 2300) suite à l'annulation du col d'Agnes et Latrape et leur remplacement par le col de Saraillé et le Port de Lers depuis Massat.
Arrivée comme depuis 3 ans le vendredi midi en Ariège avec les potes au camping, afin de pouvoir profiter tranquillement du vendredi aprèm. Jul arrivera en fin d’aprèm, pour l’apéro pourrait-on dire mais non nous sommes studieux le vendredi soir.
Après une nuit relativement courte (4h de sommeil), il est temps de se lever et rien de tel que « eye of tiger » pour ambiancer tout le mobilhome et inciter tout le monde à se lever !
Vient l’heure de rejoindre le départ sur Tarascon, 30 min après Jul qui lui est sur l’Ariégeoise.
Je dois être sous pression vu que j’ai déjà posé le bilan 2 fois depuis que je suis levé et que l’envie de reprend sur la ligne de départ, fort heureusement cette envie passera dès le départ donné.
Bon en gros on fait 500m de plat en ville et on attaque du faux plat montant pour aller chercher les premières rampes du col de Port (15 kms à 5.5% de moyenne), le début est roulant, il y a même une petite descente, c’est le milieu le plus « compliqué » mais ce col est agréable à grimper.
A mi-col environ je me laisse décrocher de ce qu’il reste du peloton, environ 100 éléments je dirais, j’ai le cardio trop haut à mon goût, je laisse filer pour monter à mon rythme, je reste régulier cependant dans des zones cardiaque plus confortables.
Les 2/3 derniers kms sont plus faciles et grisants,des virages où tu peux relancer plein gaz, sur la plaque, je me mets le compte sur le haut du col pour basculer avec peu d’élan et attaquer plein fer la descente, je pense basculer dans les 100 premiers.
La descente est pénible, pas de par son revêtement, mais du fait qu’il y a beaucoup de participants de l’Ariégeoise plutôt dernier tiers de classement, partis 30 minutes avant la Mountagnole, et qui descendent pas forcément bien, donc je passe mon temps à couper les virages, prendre des courbes pas top et en permanence relancer, résultat le cardio ne descend jamais, mais bon avec ce nouveau parcours plus "roulant" j'estime qu'il faut se faire la peau pour avoir un bon groupe dans la vallée et le Saraillé avant de faire sauve qui peut dans le Port de Lers qui sera le juge de paix.
On arrive à Massat pour attaquer environ 25 bornes de vallée, la moitié au début en faux plat descendant, et l’autre moitié en faux plat montant. On est 3 de la Mountagnole à se retrouver ensemble et on voit beaucoup de cyclistes devant mais quasiment que des dossards bleus donc l’Ariégeoise, au loin il me semble voir des dossards rouges de la Mountagnole, je le dis à mes deux compères et feu on se met à rouler en relais tournants c’est efficace on va rapidement rentrer sur 8/9 gars de la Mountagnole et l’entente est bonne, quasiment tout le monde passe ses relais à bon rythme.
Une fois débarrassé des participants de l’Ariégeoise que nous avions sur le porte bagage jusqu’à la séparation des parcours, nous nous retrouvons à 11 ou 12 pour la partie faux plat montant qui mène au pied du Col de Saraillé.
Etrangement sur cette partie, il y a beaucoup moins de courageux, on ne tourne plus qu’à 4 au maximum, mais les jambes sont bonnes et vu les grappes de coureurs que j’avais vu sur le haut du col de Port je suis persuadé qu’il y a du monde pas loin.
On arrive au pied du Saraillé, 9.3kms à 3.8% de moyenne mais en fait ça ne veut rien dire, il y a 2 descentes, déjà dans le col et c’est super irrégulier.
On tourne à gauche dans une étroite rue pour attaquer le pied et heureusement que j’avais lu le profil du col et tombé la plaque juste avant car le pied est un mur, et on a du 9% de pente moyenne sur 2 kms.
Le groupe est assez homogène, sur la première partie du col personne ne lâche, un gars du groupe fait le train sur la première partie je suis dans la roue puis sur la seconde moitié je passe devant et accélère le rythme, on reprend 3 ou 4 mecs qui ont l’air dans le dur et on bascule au sommet à 4, enfin le sommet c’est un bien grand mot vu que la descente est un peu comme la montée, très irrégulière, beaucoup de faux plat, ça monte, ça descend et ainsi de suite, sur une route étroite, humide et avec pas mal de gravier, du coup on la joue plutôt prudent.
En bas de la descente on revient sur Massat mais par une autre route et on tourne à droite, une petite rampe à 9% de 200/300mètres et voilà le ravito qui s’offre à nous, je le boude comme les précédents, il fait frais, je suis parti avec 2 bidons de 700ml, je viens de mettre le second bidon à l’avant donc j’arriverai jusqu’à l’arrivée sans arrêt.
J’attaque donc le Port de Lers,15.7kms à 5% et quelques de pente moyenne, mais un peu comme le Saraillé c’est pas vraiment représentatif, les 5 premiers kms sont faciles on est en faux plat montant entre 1 et 3 % et je tiens un bon rythme, je suis dans roue d’un triathlète qui était dans mon fameux groupe de 11/12, on reprend des éléments au fil des kms sur les premières pentes ; par contre les 6 kms suivants sont difficiles, essentiellement en ligne droite, tout ce que j’aime. Le triathlète ne débande pas niveau rythme, et on continue de reprendre des éléments, mais je commence à souffrir sur ces pentes en ligne droite à 8% et je lâche sa roue, je me mets en danseuse moi qui grimpe tout le temps assis, pour essayer de décontracter les jambes, mais en fait j’avance encore moins vite malgré les 2 dents que j’ai tombé. Les sensations sont étranges à ce moment là, et jusque là autant j’ étais dans un état d’esprit hyper positif et me sentais assez costaud, autant là je sens que je flanche et vu que je suis assez cérébral comme bonhomme je doute rapidement de moi, essayant d’analyser le problème. En 4 kms je vais prendre 3 gels, n’importe quoi mais je sens comme un début de fringale alors bon…Et en fait ça fini par me faire du bien, associé au fait que sur les derniers kms c’est brouillard épais je ne vois pas les courbes et du coup je retrouve le moral, je me dis qu’au final seuls 3 mecs m’ont doublé sur la montée pendant mon coup de moins bien et du coup je repars du bon pied et reviens sur 3 mecs coup sur coup, allez on file vers le sommet !
Le dernier km est difficile, 8.5% je le trouve interminable surtout que dans le brouillard épais je n’ai plus de point de repère alors que je le connais.
Le début de la descente est dans un brouillard total on y voit pas à 10 mètres donc prudence, heureusement 1 km en dessous on retrouve la visibilité et c’est parti pour 11.5 kms de descente pour rallier Vicdessos puis Auzat avec un faux plat montant de 1.5kms. Je me fais la peau pour ne pas perdre de place dans la descente, je me fais doubler par 2 mecs, j’en reprend 1, ça va.
Je termine avec ce qu’il reste dans les jambes le faux plat montant d’arrivée, j’essaye de reprendre un mec qui m’a doublé dans la descente je l’ai en point de mire mais vient mourir à quelques mètres, j’ai des boules dans les mollets ça pique, tant pis.
Au final une 61ème place sur 2233 classés et plus de 2700 coureurs au départ, pour 27.9km/h de moyenne, une réelle satisfaction après ma 100ème place l’an dernier et ma 269ème en 2015, cela motive d’avoir une progression constante.
Qui plus est c'est assurément l'édition (ce n'est que la 3ème fois où je participe) où j'ai été le plus acteur de la course, j'estime ne pas avoir compté mes efforts dans la vallée et dans les portions roulantes des cols en tête de groupe, c'est toujours grisant.
Après, étant exigeant, je déplore mon coup de moins bien dans le Port de Lers qui me fait perdre le top 50 voir 40 vu les faibles écarts, mais cela est déjà bien, les temps en col me satisfont et surtout je mesure de réels progrès en descente.
S’en suit l’attente des potes, le repas où chacun refait sa course et raconte ses déboires, j’aime toujours ce moment, bien qu’entre le parc à vélo et le lieu où on mange on marche trop à mon goùt en mode dégaine de cow boy avec les pompes de vélo.
On rentre au camping, Jul fini par arriver, belle performance de sa part d’ailleurs, et on profite de notre 2ème soirée, en pouvant cette fois PROFITER : alcool, charcuterie, fromage et autres gateaux apéro sont de sortie, et ça fait plaisir.
En tout cas au final une nouvelle fois un super week end entre potes avec de sacrés rigolades, et Jul qui s'y est parfaitement intégré, il a fait l'unanimité.