Après un petit repos, à moi de vous raconter ce chrono par équipe.
L'histoire commence en aout dernier quand, alors que l'ambiance dans mon équipe du moment est devenu à gerber. Lors d'une course avec un chrono le matin et une course l'après midi, je discute à midi avec les dirigeants / organisateurs de la course.
Ils me disent qu'ils cherchent du monde pour monter une belle équipe de chrono. Après d'autres discussions, la décision est prise, je vais chez eux. Même si tout ne se passe comme prévu la première année, au moins, le club est bien organisé, avec des dirigeants particulièrement actifs et motivés pour nous mettre dans de superbes conditions avec une superbe ambiance dans ce club bien jeune.
L'ambition n'est effectivement pas de tout défoncer dès la première année, mais de progresser et de se faire connaître petit à petit tout en se préparant pour des championnats fédéraux de chrono par équipe (toujours en FSGT) tout en commençant à préparer le terrain pour former une équipe en FFC.
Donc de l'ambition mais un beau projet sur plusieurs années. On m'a pas quand même beaucoup demandé de motiver Bodo à nous rejoindre. Mais ça ne colle pas. Il ne veux surtout pas s'engager et je peux largement le comprendre.
Quelques jours avant le chrono, il y a beaucoup de discussion pour former les 2 équipes. 2 équipes car cette épreuve est séparé en 2 catégorie. Un challenge pour les équipes composées de coureurs de 4ème et 5ème catégories uniquement. Un championnat régional pour des équipes toutes catégories. Mon club l'an dernier avait remporté l'épreuve des 4/5. Ils ont donc un titre à défendre. De notre côté, les 1ères et 2ème caté, on souhaite vraiment faire la meilleure place possible, un podium est un objectif qu'on se donne. Mais on galère à trouver le 4ème coureur de l'équipe 1... on hésite à piquer un coureur à l'équipe 2, mais ils ont à défendre leur titre, alors on les laisse tranquille !
On est donc 3 dans on équipe. Un gars qui comme moi adore les contre la montre, qu'on va nommer G., un bon coureur très polyvalent, assez léger, mais il envoie quand même bien sur le plat. Un second coureur, J., qu'on ne voit plus trop car cette année il roule plutôt en FFC 2ème caté. Fort rouleur aussi, moins bien équipé en terme de chrono, mais particulièrement efficace même avec un petit braquet. Puis moi. Spécialiste du raté d'objectifs en tout genre. En retard dans ma préparation, ne roule plus trop, toujours un peu convalescent après mon accident domestique la semaine passée, incapable de passer un pont et gros problème de mental - je n'arrive vraiment pas à me faire mal cette année.
On avait déjà roulé ensemble avec G., mais on a jamais réussi à faire quelques relais tous les 3. On décide donc de se retrouver tôt le matin sur le circuit pour faire un tour ensemble, discuter des tactiques et de tourner ensemble quelques kilomètres. Mais on discute même pas de quelconque objectif. On sait que le fait d'être 3 joue grandement contre nous. Du coup, l'important sera de prendre du plaisir.
Je laisse les 2 finir l'échauffement sur le home trainer, comme la très grande majorité des coureurs du jour.
Comme Bodo, j'ai du mal avec ce type d'échauffement. Je l'ai fait, mais au final, qu'est ce que c'est chiant ! Je fini donc mon échauffement sur la route tout seul, avec une grande peur, rater, comme l'an dernier le départ à cause d'un échauffement qui s'éternise. Je mets donc l'heure en gros sur mon compteur tout en restant au bord du podium de départ et 5 minutes avant je suis déjà dans le sas de départ.
Je me place au départ en première position, j'aime bien faire les débuts de chrono par équipe tout en gestion. J'évite dans l'ensemble comme ça de pester contre un gars qui part trop fort. Cette première ligne droite confirme mes impressions lors de l'échauffement commun, on va vite et on s'entend bien. On arrive à être assez proche l'un de l'autre, les relais passent vraiment bien, c'est beau... je nous aime !
Arrive ce petit coup de cul. On avait prévu de le faire franchement en dedans pour avoir encore beaucoup de jus en haut et ainsi reprendre assez vite de la vitesse sans spécialement faire de grosse relance. Car en haut de ce coup de cul, ça ne redescend pas, ça continue en faux plat montant pendant quelques kilomètres sur un mauvais bitume qui ne rend pas. Je suis en haut du coup de cul à la limite de la rupture. Je les laisse passer pendant cette portion en faux plat plat montant histoire de ne pas exploser. Même là, alors que ça devient compliqué, on arrive à communiquer et faire en sorte de na pas trop perdre de temps sur des hésitations.
Sur la portion suivante en faux plat descendant / descente, je suis bien évidemment beaucoup plus à mon aise. Il y a quelques virages, on s'entend bien avec de bonnes anticipations pour passer les relais. Je regarde mon chrono un peu avant la fin du premier tour pour voir la moyenne à ce moment... un poil plus de 43 km/h... là je me dis que c'est cuit, on aura jamais un podium avec ça. Il reste un tour.
A chaque changement de direction je prends un léger écart, faut vraiment que j'apprenne à virer plus rapidement !
Parce que là dur de faire un sprint pour recoller. C'est aussi 2-3 secondes de perdues je pense à chaque changement de route. D'autant que ces changements se font dans les parties compliquées, un peu avant le coup de cul et pendant le faux plat montant, donc quand je suis déjà à bloc.
Le coup de cul revient une dernière fois. Je serre les dents. J'entend le président qui nous suit m'encourager à fond derrière. Je reste dans les roues dans le coup, et en haut alors que les 2 autres se relève une micro seconde je continue à la même puissance et permet donc à tout le monde de relancer. Je ne reste certes pas longtemps devant, mais ça permet de reprendre le rythme. Je me replace à l'arrière, quand, manque de lucidité je voit la roue de mon coéquipier devant moi se rapprocher un peu trop. Je fais un mini écart sur la droite et mes roues sortent de la chaussée. Je remonte aussitôt sur la bande enrobée... mais ça fait bizarre et le bruit à surpris mes équipiers devant moi qui ont cru que j'étais tombé. A priori rien de grave, ça roule toujours.
La dernière partie, je la fais vraiment à bloc, je donne tout ce qu'il me reste sur chacun de mes relais.
On passe la ligne, je suis en souffrance mais je suis devant à tirer tout le monde après le dernier changement de route.
Petite récupération rapide puis on revient vers le centre du village. On est content de nous parce qu'on a vraiment tout donné.
On discute un peu avec d'autres coureurs, je vais voir le président du club qui est sur le podium des commissaires et m'indique qu'on est dans les 3 premiers, 2ème ou 3ème. Grosse surprise, mais surtout bien content !
Je reviens vers ma voiture, je discute avec un autre coureur qui me demande comment ça s'est passé. Je regarde les chiffres sur mon compteur avec lui quand à ce moment là on entend une détonation sèche. C'est mon boyau arrière qui vient d'exploser. A priori ma petite sortie de route lui a été fatale en l'entaillant légèrement... les changements de température après l'arrêt du roulage l'auront fait exploser. Coup de chance que ce soit arrivé après la fin de l'épreuve.
Je vais voir les résultats, on finit donc bien 2ème, à quelques 40 secondes quand même de l'équipe de Bodo, intouchable ! Bien content au final de cette belle performance, inespérée vu le derniers jours / semaines pour moi. Une petite victoire en quelque sorte.