Bon... la saison n'est pas fini les gars !
En ce jour donc de championnat du monde elite, nous avons décidé Bodo et moi de nous rendre à Pézenas pour un exercice que nous affectionnons particulièrement... la souffrance !!!
Donc Bodo et Le Mateur d'abimes sur un vélo de chrono ça donne quoi...
Tout d'abord, chrono individuel pour chacun puis gentleman tous les 2 ensemble ... Je vais souffrir 2 fois, Bodo, 1 seule...
Le circuit, 28 km environ, près de 230 m de D+, donc pas mal vallonné, un peu de vent, sans trop savoir d'où il vient. Une belle boucle triangulaire d'un seul tenant.
Le plus dur étant de se lever tôt. Premier départ à 9h00 à Pézenas. Je pars à 9h17, Bodo 3 minutes plus tard. Le suspens est à son comble pour savoir si Bodo me rattrapera.. Je n'ai aucun doute à ce sujet, Bodo, en toute modestie, un peu plus...
Le trajet en voiture fut entrecoupé d'une petite pause provoqué par l'abus de piment la veille pour Bodo lui provoquant quelques douleurs intestinales... Les piments ont beaux dos (ahah !). En fait la pression onte chez lui et il se chie littéralement dessus, mais il ne veux pas le dire.
On arrive à Pézenas, mais on galère un peu à trouver le départ. Il faut encore mettre les dossards... l'échauffement sera inexistant.
Départ pour moi plutôt prudent. Un CLM de 28 bornes, ce n'est pas courant, je n'ai pas de repère de puissance à tenir sur cette distance. Et surtout c'est le grand départ vers l'inconnu. 28 bornes de route jamais parcourues ne serait-ce même en voiture... Aucun repère, aucune moto ouvreuse pour moi. Je ne sais tout simplement pas où je vais.
Dans le sas de départ, je demande au chronométreur où ça va au rond point qu'on voit au fond. il me répond à gauche puis à droite au suivant.
Au rond point je prends bien soin de faire le tour, j'apprendrai plus tard que j'aurais pu couper. Mais les gestes des signaleurs étaient relativement euh... approximatif.
Ensuite, comment dire, je vais pas vous raconter mon chrono km par km, on va vite se faire chier... Eh bodo a déjà 2 fois la commission. On sens juste le côté vallonné de la région. Des longues liges droites, c'est pas un truc de pilote... Enfin le temps de se dire ça qu'au village suivant un signaleur barre la route et indique de tourner à droite... Oh putain, mais le virage est raide... oh putain mais le revêtement est dégueu ! La route est défoncée, des trous de partout, ça saute dans tous les sens... Bienvenue à Fronton... Ah non pardon, je vais me faire tirer les oreilles par le comité. En plus rien à voir, ici ça monte. Et les signaleurs signalent... quoique... (vous verrez).
La portion de route empruntée par la suite a pris cher lors des intempéries de la semaine dans l'hérault. De la boue, des graviers partout. Partout pas tout à fait. Une trace est légèrement balayée, les bénévoles ont oeuvrés la veille. Bon le passage des voitures rajoutent des graviers, mais c'est déjà bien !
On arrive au village d'Alignan au vent. Porte bien son nom lui. Montée régulière exposée au vent de face ce jour. Et quand j'arrive dans le village, 3 voitures qui sont un vrai frein à ma progression. En plus cette partie est assez technique avec quelques enchainements de virages et des croisements... Les voitures sont particulièrement lentes ici, elles me ralentissent et me barrent la vision sur les signaleurs qui tentent de me dire d'aller tout droit. Je zigzag entre 2 voitures. Je tiens à remercié le signaleur qui a été particulièrement efficace et n'a pas paniqué !
Bon là vous vous dites, heureusement que le gars a dit qu'il raconterai pas son chrono km par km... En plus il faut encore parler du gentleman avec Bodo... Tiens d'ailleurs le voila qui me rattrape, me dépasse, me dépose... il reste environ 8 km.
Il m'a un peu reveillé... j'étais un peu en train de m'endormir sur mon vélo moi... Mais du coup, sur la dernière partie je ne perds qu'assez peu de temps sur lui. Je le garde en visuel jusqu'à la dernière petite bosse. L'arrivée n'est plus très loin. On est sur une route assez large et je vois au fond sur l'ilôt central des voies arrivant de la gauche un signaleur. Pour moi, il est là pour arrêté les voitures pour que je continue tout droit. J'arrive à son niveau à près de 55 km/h quand je l'entends me crier... A GAUCHE !!! Re-bienvenue à Fronton !!!
Coup de frein, virage... je perd quasi 20 km/h... Et là j'ai en face de moi 2 solutions car la route forme un patte d'oie juste au niveau de l'intersection où est le signaleur. Je vais où là... En face me dit il en me montrant la voie de droite avec son panneau et non celle de gauche qui était vraiment en face de moi. Les signes sont plus parlant que les mots... je suis les signes.
Reste un coup de cul, 1 virage et l'arrivée. Bodo est déjà en train de draguer les commissaires pour lui enlever 1 minute... Ils lui enlèveront comme à tous les autres coureurs d'ailleurs.
Bodo loin devant, le seul à moins de 39 minutes. :winner:
Il est félicité par tous les coureurs... Ca doit lui changer de l'ambiance en haute garonne où il est presque devenu persona non grata.
Moi avec 42 minutes et quelques je fais à ce que je vois sur la feuille des commissaires un chrono pas si mauvais. Beaucoup sont à plus de 50 minutes. Je suis 2ème senior derrière le même que la semaine dernière. Pour le scratch, on verra plus tard.
Bon ce n'est pas tout, maintenant faut changer de dossard et se préparer pour suivre la moto Bodo.
Elaboration de la stratégie avant le départ... Bodo tu roules, moi j'essaie tant bien que mal de suivre. :green: rien qu'en gain aéro avec moi derrière, on devrait pouvoir prendre son temps...
Bon connaissant la générosité du zouave je sais qu'il me laissera prendre des relais en se mettant à mon niveau... légèrement au dessus.
Le parcours est le même... étonnant non. Du coup on le connait et tout de suite ça change la vie. Bon après ça dépend pour qui. Au 3ème signaleurs, après le deuxième rond point, Bodo hésite, alors que je suis dans sa roue, je déboite et crie (je crie parce qu'on va vite pas pour l'engueuler je précise :cheer: ) \"Tout droit\". Il paraît que la mémoire baisse avec l'âge. Eh bien aujourd'hui je peux vous confirmer que ça plus vite que vous ne le pensez
Bon tout le monde le sait, mais peu on fait un gentleman avec lui, Bodo est une moto... mais pas que. C'est aussi un gentleman, mot qui lui convient parfaitement. On tourne bien ensemble. Il aurait eu la possibilité d'aller plus vite (il l'a d'ailleurs montré de fort belle manière 1/2h plus tôt) et moi de rester derrière lui, sauf dès que la pente s'élève. Mais il a parfaitement jouer le jeu me permettant de mettre le nez à la fenêtre également. Il m'a fait un peu puiser au plus profon de mes ressources. Ce qui me fait d'ailleurs dire que j'aurai sûrement pu faire un peu mieux que l'individuel en me faisant plus mal.
Avant d'arriver à Alignan au vent, je suis bien calé dans sa roue et profite de son aspiration. Ce n'est pas pour autant de tout repos, bien au contraire. Je me vois dans l'obligation de lui demander de ralentir légèrement.
Dans le village, l'enchainement de virages se basse beaucoup mieux pour moi, un peu moins bien pour Bodo... à qui j'ai pris, pfiou... au moins 5 bons mètres, si ce n'est plus :victory: J'ai cru un moment qu'il avait eu un problème mécanique, oui soyons lucide, ce ne pouvait pas être une défaillance... Bon en fait c'était juste qu'il était plus prudent.
On enchaine les kilomètres, dès que ça monte je reste calé derrière en lui demandant de ralentir un peu... Je sens que mes abus gustatifs ces 2 derniers mois sont toujours présent, et je les paye cher en ce moment.
Je regarde mon chrono, et je vois qu'on est pas sur la base du chrono individuel de Bodo. On est plus lent. Je donne tout ce que j'ai sur les 10 km restant. Tout ce que j'ai même ma lucidité. Alors que je venais de prendre un relai je bois une gorgée. Je perds quelques mètres sur Bodo... Je me relance pour me mettre dans la roue. Ma relance était un peu trop appuyée et je me retrouve dans sa roue... littéralement parlant. Ca frotte un peu, mon pneu est dans sa roue lenti. Mon vélo aller à droite, celui de Bodo à gauche. Et le temps de quitter les prolongateurs je me expulser de sa roue. Je fais un monstre écart à droite, me retrouvant presque dans le fossé :velotombe: . Petit guidonnage et bien belle frayeur. Bodo lui este imperturbable. S'il n'était pas allemand, j'aurai parlé du flegme britannique à l'état pur.
On finit, moi au sprint, lui en roue libre comme toute la course ou presque avec un temps d'à peine plus de 40 minutes. 2ème au scratch pour une vingtaine de seconde.
L'an prochain on y retourne et on gagne... EPICETOU !