Liam a écrit : ↑21 janv. 2019, 15:24
J'arrive après la bataille mais je suis globalement d'accord avec Richard (comme souvent) sur le sujet Gaudu + Reichenbach. Pour moi il est indispensable de les avoir auprès de Pinot pour ne pas avoir de regrets et parer à toutes les éventualités. Sky n'a pas non plus été invincibles sur toutes les étapes depuis 2012, même s'ils maîtrisent globalement la course. Il y a aussi eu des loupés, hormis en 2016 et 2018. Dans un coup à la Peyra-Taillade par exemple t'es bien content d'avoir ET Gaudu ET Reichenbach pour rouler plutôt que Ladagnous ou Ludvigsson. Alors oui c'est assez peu probable et la marge de manœuvre est réduite, mais quand tu décides d'axer ta saison sur le Tour, tu fais en sorte de parer à toutes les éventualités dans ta sélection. Pinot aura la main d'oeuvre nécessaire pour le début en plaine (assez réduite en plus cette année), autant renforcer le groupe montagne par une individualité supplémentaire. Et puis il est aussi question d'ambitions. Pinot n'aura certainement pas 50 occasions d'attaquer la Sky, mais si tu vas sur le Tour avec la seule intention de suivre et de subir la course c'est un peu tristounet et pas très engageant pour sortir une grosse perf. Venir armé ça te met aussi dans une situation de conquête et dans un bon état d'esprit pour aborder la course. Perso j'attends autre chose de Pinot qu'un Top 5 en opportuniste, peu importe son historique sur le Tour. Il est à un point de sa carrière où il doit être acteur des "courses objectifs" et les courir en leader/patron.
Quel est ton objectif pour Pinot sur ce Tour 2019 ? C'est quoi une grosse perf ?
Le voir y aller pour attaquer la Sky, ce n'est pas un peu présomptieux ?
Je ne suis pas sûr qu'il faille fixer de gros objectif pour Pinot. Déjà, parler de podium ou autres, je ne pense pas que ce soit la solution. Pinot l'a dit lui même, il a fait ses meilleurs résultats en GT quand il a évité de se fixer des objectifs trop élevés. Il disait pendant la Vuelta qu'il avait bouffé beaucoup de jus mentalement sur le Giro. Pour moi il doit débarquer sur le Tour en visant le général mais sans donner aucun objectif chiffré.
La victoire en Lombardie, c'est top, il a gagné un monument en dominant la course et au terme d'une course monstrueuse. Ca, ça restera et personne ne pourra lui enlever.
Par contre, ça ne lui garantit rien pour le Tour et je ne sais pas vraiment à quel point sa victoire au Lombardie peut l'aider pour le Tour. C'est tellement incomparable... Format course d'un jour en fin de saison, sous une température automnale contre format GT, sous la chaleur, face à une concurrence au top.
Vu ses antécédents sur le Tour et dans les GT, un Tour de France régulier, sans craquage m'irait très bien. Même si c'est en mode suiveur (qui a attaqué la SKY ces dernières années ??).
Fait 4/5ème du Tour en étant régulier en montagne, ça serait très bien.
Après, la chance de Pinot (et de Bardet), c'est qu'on va avoir un Tour beaucoup moins relevé que le Giro, et ce pour la 1ère fois depuis belle lurette. Au final, Pinot n'aura pas affaire à une concurrence plus forte sur le Tour 2019 (Froome, Bardet, Quintana, Uran... Peut être Thomas ?) que sur le Giro 2018 (Dumoulin, Froome, Lopez, Yates...).
Nibali, Yates, Roglic, Dumoulin, Lopez, Landa, Bernal seront sur le Giro, et donc pas sur le Tour (ou pas à 100 %), et ça c'est une vraie chance.
En plus, le parcours 2019 est idéal pour Pinot. Je ne sais pas s'il pourra avoir mieux. Je ne vois que du positif : pas de 1ère semaine plate, de la montagne très rapidement (et chez lui en plus...), un clm assez tôt sans lendemain de jour de repos, des Pyrénées sur mesure (le Tourmalet ça lui convient à fond), pas d'étape de montagne en début de 3ème semaine après un jour de repos (il a bizarrement craqué à chaque fois à ce moment là sur les Giro 2017 et 2018 et sur la Vuelta 2018), des Alpes sur mesure avec de l'altitude, des cols longs (ça lui convient totalement et il y fera moins chaud).
Mais pour accrocher un podium sur le prochain Tour, Pinot devra faire face à la chaleur, ne pas tomber malade et éviter les jours sans. Pas évident. C'est possible mais peu probable finalement. J'ai été suffisamment déçu par Pinot dans les précédents GT (au final le Giro 2017 reste son meilleur GT je pense) pour ne plus retomber dans l'euphorie et les ambitions trop élevées.