Je comprends bien la suspicion d'Albator, mais il faut de toute façon savoir que les contrôles effectués en altitude sont inexistants, ou quasiment ( Froome avait même fait mine de s'en plaindre..
), pour tous les athlètes, au moins en ce qui concerne le passeport biologique. La raison ? Une incapacité pour les agents anti-dopage de détecter réellement les fausses et vraies variations (hématocrite, hémoglobine) dès lors que les athlètes (ça vaut pour tous les sports) restent pendant plusieurs semaines à une certaine altitude (au-dessus des 2000m).
Désormais, énormément de sportifs font de longs stages en altitude, que ce soit sur Tiede, la Sierra Nevada, Val Senales ( Pozzovivo est resté autour des 3000m), Font Romeu, l'Alpe di Siusi, etc. Et c'est pas un hasard. Les effets bénéfiques peuvent être réels, même sans "bricolages médicaux", mais pendant cette période, ils se savent également à l'abri des détections indirectes de dopage sanguin. Lors des stages d'Eté et d'avant saison, les Fondeurs norvégiens et suédois restent plusieurs semaines sur l'Alpe di Siusi, par exemple. Et ça porte ses fruits, l'hiver..
Concernant les athlètes qui vivent en altitude, ils ont l'avantage d'un gain de temps de plusieurs jours sur les autres lorsqu'ils remontent bosser sur leurs hauts plateaux. Alors que la grande majorité des athlètes doivent attendre un moment avant de s'adapter à cet élément (certains n'y arrivent jamais, d'ailleurs), les sportifs d'altitude sont fonctionnels d'entrée de jeu. Et ça, lorsque tu veux travailler en intensité avant un grand rendez-vous, c'est un avantage très appréciable.
Certes, on ne peut pas occulter le facteur "dopage", mais celui-ci peut s'appliquer aux très nombreux cyclistes (et sportifs) qui font des stages en altitude, pas simplement aux Colombiens. Tout le monde peut utiliser cet angle mort de la lutte anti- dopage, tout en précisant aussi que le travail en altitude, même débarrassé de toute pratique dopante, peut apporter une plus-value réelle et importante aux sportifs, s'ils se connaissent bien et qu'ils sont bien suivis. Et même encore plus si les athlètes ont les moyens financiers de vivre et dormir en hauteur avant d'aller s'entrainer dans les vallées.