Booze a écrit : ↑20 mars 2018, 21:29
Je suis inquiet à moyen terme pour Pinot. Voilà, je me lance. J'ai longtemps pesé le pour et le contre, mais je ne tiens plus. Je sens Pinot s'éloigner petit à petit du cyclisme. Il a commencé par subir et fuir la pression des TDF. Son amour des plaisirs simples, son envie d'une vie rangée, au calme, au contact de la nature, ont aiguisé mon intérêt. Les signes ne trompent pas. La tenue cycliste semble trop étroite pour Pinot. Aujourd'hui, il reprend la compétition bien après ses rivaux, après avoir passé beaucoup de temps sur ses skis. Il donne l'impression de fuir le cyclisme et les responsabilités associées à son statut. Je le sens en voie d' andyschleckisation. Il s'éloigne peu à peu. Il performera encore, mais je le sens las. La retraite viendra plus tôt que prévue.
C'est marrant je ressens l'inverse, une forme de sérénité. J'ai vraiment l'impression que Pinot a commencé l'an dernier sa deuxième partie de carrière, pas tant en termes de résultats (enfin je l'espère) qu'en terme d'état d'esprit.
- 2011-2016 : le jeune prodige qui monte, avec une pression énorme, le futur vainqueur de GT français, qui est très bon, qui fait des coups d'éclats (podium du TDF en 2014 entre autres) mais qui est aussi écrasé par la pression (TDFs 2013, 2015 et 2016 pour le CG). Bref le potentiel, le talent, le travail et le stress.
- 2017 et suite : le coureur plus mûr qui en découvrant le Giro s'éclate dans la lutte pour le CG en GT pour la première fois depuis le hasard de 2014 sur le TDF, sans mauvais stress, dans la compétition épanouie. il se permet même de bazarder le TDF sans grand état d'âmes, s'amusant sur le Tour de l'Ain à faire gagner David Gaudu puis se préparant pour sa course de coeur, le Lombardie, où il fait une Nibali non dans le résultat (il perd) mais dans l'approche, il assume, il attaque, il tente. Bref il prend la course.
Plutôt que de la distance vis à vis du cyclisme, ce que je ressens c'est de la distance vis à vis de la pression. Il sait qu'il peut gagner de grandes courses, il fait ce qu'il faut en cherchant à gagner les grandes courses qu'il aime, mais surtout à les courir sans regrets. Bref je vois ça de manière bien plus positive en fait.