marooned a écrit : ↑22 nov. 2018, 12:18
Je ne comprends pas Dumoulin.
Après avoir gagné le Giro, la suite logique est de vouloir gagner le Tour. Surtout quand on est dans ses meilleures années. Pourtant cette année, il retourne sur le Giro au lieu de tout miser sur le Tour. Et l'année prochaine, il va sans doute faire l'impasse sur le Tour car le parcours ne lui plait pas. Si un coureur comme Bernal explose totalement l'année prochaine, il pourrait rapidement regretter de ne pas avoir optimisé son calendrier cette année pour claquer le Tour.
Je comprends qu'il soit retourné sur le Giro cette année. L'an passé, c'était tout de même une petite surprise de le retrouver si fort. Sans son incident sur l'étape de Bormio, il aurait gagné ce Giro avec une sacrée marge sur Quintana et Nibali. Et, même s'il avait un peu faibli sur les dernières étapes de montagne, il y avait montré un niveau et une constance jamais aperçus jusqu'alors.
A mon avis, Dumoulin a voulu confirmer cette année avant de s'attaquer au Tour. A l'arrivée, il a fait mieux que confirmer en réalisant le meilleur enchaînement Giro-Tour depuis 20 ans. Il a encore progressé en montagne sans trop perdre en CLM (un peu en retrait certes, mais c'est logique pour le coup). Et, par ailleurs, je comprends la volonté d'un coureur de vouloir défendre "son titre" d'une année à l'autre. Pour moi, sa présence sur le Giro cette année avait du sens.
Pour l'an prochain, le Tour aurait été la suite logique, c'est sur. Mais je comprends ses arguments. J'ai également le sentiment que le tracé du Giro lui correspond beaucoup mieux. Ou pourra-t-il faire la différence l'an prochain sur le Tour ? Le kilométrage CLM est faible, son équipe perdra du temps sur la Sky sur le CLM par équipes et, en montagne, il n'y a pas beaucoup de petits cols bien raides sur lesquels il est redoutable. Paradoxalement, je pense que Dumoulin redoute les cols longs (Tourmalet) ou bien longs et roulants (Val Thorens). Il me semble plus à l'aise sur les gros pourcentages et sur des efforts relativement courts. Après c'est un coureur avec une grosse endurance auquel les étapes de Valloire et de l'Iseran pourraient tout à fait convenir car se retrouver seul dans la vallée n'est pas quelque chose de trop pénalisant pour lui par rapport à des purs grimpeurs comme Bardet ou Quintana.