Par biquet - 12 déc. 2018, 20:10
- 12 déc. 2018, 20:10
#2942380
Ajourd'hui, les meilleurs grimpeurs du peloton (Thomas, Froome, Dumoulin) correspondent bien à ce que tu dis: complets, résistants (Thomas n'a flanché à aucun moment, Froome et Dumoulin ont enchainé Giro et Tour sans faiblir). Mais il n'empêche qu'on peut regretter l'absence d'un dynamiteur genre Bahamontès, Jimenez, Herrera ou Fuente, ces démarreurs capables de creuser des écarts sensibles en peu de temps pour contraindre les coureurs complets à sortir de leur filière préférentielle. Bahamontès mettait Anquetil et Rivière à 3' sur la simple ascension du Puy de Dôme, Fuente laissait Merckx à 2'30" sur celle du Block-Haus. Sur leurs pures facultés d'escaladeur, ces gars étaient trés trés nettement au-dessus du lot, même s'ils n'étaient pas des monuments de solidité (ils n'avaient pas l'endurance d'Anquetil et Merckx).
A cet égard, la montée de l'Alpe d'Huez a été démoralisante, je trouve, avec les minuscules escarmouches des Landa, Quintana, Nibali et Bardet. L'offensive de Quintana et Martin au pied du Portet a été bien plus convaincante (ils ont tous finis "à la cravache", à la suite du contre de Roglic dans la partie difficile), mais là, on pouvait vraiment évoquer une étape pour pur grimpeur (65 bornes et pratiquement pas 1 mètre de plat), un peu comme celle de Foix l'an dernier.
Faut rajouter Robic dans la liste (Chartreuse et Pau 47, Ventoux 52, Pyrénées 53, Bartali disant de lui qu'il était le meilleur grimpeur qu'il ait affronté, derrière Coppi), sinon je suis vexé.levrai-dufaux a écrit : ↑12 déc. 2018, 18:41C'est marrant que tu aies mentionné Herrera et Delgado dans ton message car j'avais pensé à eux en écrivant le mien et je me disais justement qu'ils étaient vraiment des grimpeurs modernes. Pour moi, ce sont des coureurs qui auraient eu beaucoup plus de succès s'ils avaient pu s'exprimer dans les années 2010 plutôt que les années 80/90 (même en mettant de côté le kilométrage chrono). Inversement, on parlait de SK, en voilà un qui aurait plus de succès il y a 20/30 ans à mon avis.
Je suis globalement d'accord avec toi sur à peu près tout ce que tu écris, notamment sur le fait que les purs grimpeurs ne sont pas les plus endurants et qu'ils ont toujours été associés à explosivité.
Mais les purs grimpeurs ont toujours représentés une infime minorité parmi les grimpeurs. Si on prend les plus grands grimpeurs depuis 1945 (Bartali, Coppi, Gaul, Bahamontès, Jimenez, Merckx, Ocana, Fuente, Van Impe, Herrera, Delgado, Pantani, Contador et Froome), on constate qu'ils ne sont pas les plus représentés (et de loin, par exemple, je ne classerais pas dans cette catégorie des coureurs comme Bartali ou Van Impe dont les qualités CLM sont sous-estimées).
La grande majorité des grimpeurs est constituée de coureurs complets et endurants. Et ce qui distingue le grimpeur du puncheur, c'est avant tout son endurance en montagne.
Je suis plus réservé sur le type de coureurs favorisés par les Tappone. Bien sûr, les meilleurs coureurs complets s'en sont toujours bien sortis (encore dernièrement : sur le papier on ne peut pas parler de Tappone, mais vu son déroulement, l'étape du Finestre sur le Giro peut s'en rapprocher et Froome et Dumoulin y ont été les plus impressionnants). Mais, l'accumulation des efforts et le dénivelé totales peuvent aussi favoriser certains coureurs moins complets (type Chiappucci-Virenque).
Mais, de toute façon, il s'agit d'une question secondaire : le but d'un organisateur ne devrait pas être de favoriser tel ou tel type de coureur, mais de favoriser le spectacle, c'est-à-dire de proposer des parcours qui offrent des possibilités d'attaques et permettent des différences entre les leaders.
Ajourd'hui, les meilleurs grimpeurs du peloton (Thomas, Froome, Dumoulin) correspondent bien à ce que tu dis: complets, résistants (Thomas n'a flanché à aucun moment, Froome et Dumoulin ont enchainé Giro et Tour sans faiblir). Mais il n'empêche qu'on peut regretter l'absence d'un dynamiteur genre Bahamontès, Jimenez, Herrera ou Fuente, ces démarreurs capables de creuser des écarts sensibles en peu de temps pour contraindre les coureurs complets à sortir de leur filière préférentielle. Bahamontès mettait Anquetil et Rivière à 3' sur la simple ascension du Puy de Dôme, Fuente laissait Merckx à 2'30" sur celle du Block-Haus. Sur leurs pures facultés d'escaladeur, ces gars étaient trés trés nettement au-dessus du lot, même s'ils n'étaient pas des monuments de solidité (ils n'avaient pas l'endurance d'Anquetil et Merckx).
A cet égard, la montée de l'Alpe d'Huez a été démoralisante, je trouve, avec les minuscules escarmouches des Landa, Quintana, Nibali et Bardet. L'offensive de Quintana et Martin au pied du Portet a été bien plus convaincante (ils ont tous finis "à la cravache", à la suite du contre de Roglic dans la partie difficile), mais là, on pouvait vraiment évoquer une étape pour pur grimpeur (65 bornes et pratiquement pas 1 mètre de plat), un peu comme celle de Foix l'an dernier.