- 26 mai 2018, 21:17
#2831459
Intéressant, ce fil. Notamment le plaidoyer de Kelmeur et la réplique de JFK (peut-être pas mes positions, mais les plus étoffées). Pour ma part, mais je sais que l'exercice est terriblement nombriliste (et je l'ai exposé de nombreuses fois sur ce forum), je n'arrive pas vraiment à assumer ma fonction de spectateur, encore moins de supporter. Je prends plus de plaisir à lire des anecdotes dans les fils "histoire et palmarès" , à découvrir des parcours, à admirer des paysages, ou à décortiquer des situations, qu'à regarder ce qui se passe devant. Je vois l'artifice spectaculaire comme un fétichisme délétère, où le vrai est un moment du faux, et s'il m'arrive d'y succomber, c'est immédiatement avec vergogne et repentir. Froome - ou n'importe quel n°1, hélas - est l'autre nom de cet artifice, il en est l'incarnation vivante et la sublime réalisation, et grimé comme un catcheur, il ajoute sans décence du spectacle au spectacle en paradant et en fanfaronnant. J'ai parfois quelques indulgences pour les vaincus, parce que je n'ai aucune faiblesse pour les vainqueurs. La clémence qui compose avec la tyrannie est barbare. Ce qui ne m'empêche pas, comme Kelmeur contre les robots, d'aimer la compétition cycliste en me répétant que, forcément, dans le lot, il y en a quelques-uns qui se sont arrachés les tripes sans armoire à pharmacie.
Pour un cyclisme d'avant-guerre, sauvagement beau, entre Carniole, Cantabrie et Bouches-du-Rhin (avec quelques Abyssins), sans laborantins, dollars, UCI, 4x4 et gagne-petits.