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Modérateur : Modos VCN

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#2806226
Chers forumeurs, chères forumeuses, bienvenus à la présentation de la 101 ème édition du Giro ! :jap:
(« Le Giro , le plus dur des 3 GT » – Puncheur Fou)

Présentation par AlbatorConterdo



"Mais si, je vous jure, c'est Chris Froome que j'ai vu arriver !"

Et pour commencer, un peu d'histoire : :gafauvel:
Le départ du premier Giro d'Italia fut donné le 13 mai 1909 à 2h53 du matin(!) sur la Grand-place de Loreto, à Milan.
Il s'agissait de disputer huit étapes pour couvrir une distance totale de 2448 kilomètres.
(2448 divisé par 8 .. des étapes de 306 km de moyenne ! :sylvain84: )
127 concurrents prirent le départ. Ils ne furent que 49 à rallier Milan où s'achevait l'épreuve.
Le vainqueur était déterminé selon un système de course à point, le temps n'importait pas.
Avant le départ, les coureurs furent photographiés un par un afin qu'il n'y ait aucun doute quant à leur identité.
Les passionnés recevaient des nouvelles de la course via les dépêches télégraphiques
que l'organisation accrochait derrière des vitrines des bars ou des magasins.
(tandis que les rares personnes qui possédaient déjà le téléphone pouvaient s'informer en composant le 33.68 ) :genance:







Depuis, comme vous le voyez avec ces images, les choses ont un peu changé...
(petite pause afin de méditer sur ce temps qui passe inexorablement.... :study: encore un peu... voilà. :jap: )
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Les meilleurs palmarès :
Alfredo Binda (1925, 1927, 1928, 1929, 1933)
Fausto Coppi (1940, 1947, 1949, 1952, 1953)
Eddy Merckx (1968, 1970, 1972, 1973, 1974)

Les derniers podiums :
2012 Hesjedal-Rodriguez-De Gendt :spamafote:
2013 :nibali: -Uran-Evans
2014 Quintana-Uran-Aru
2015 :contador: -Aru-Landa
2016 :nibali: -Chavès-Balberde
2017 Dumoulin - Quintana- :nibali:
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Nous voici en 2018...le Giro a survécu à 2 Guerres Mondiales,
aux "blitz"et autres divers scandales,
et même aux drapeaux rouges des motos...
Parce que le ridicule n'a jamais tué, et qu'il confine parfois au grandiose sur le Giro,
où la commedia del'arte a su encore jalousement conserver toutes ses nombreuses prérogatives.
:metalhead: :pompom: :agenou:


D'abord chasse gardée des « locaux », l'épreuve s'est, à l'image du cyclisme,
progressivement mondialisée et a gagné en visibilité,
n'hésitant pas à proposer des parcours parfois très-voire trop ? - audacieux pour attirer les cadors et les téléspectateurs.
...Mais ça, c'était avant. :spamafote:
Car une nouvelle politique chez RCS, initiées par Mauro Vegni, est en oeuvre depuis quelques années...

Ici, avec ses nouveaux potes.

Afin de ne pas vous noyer de détails abscons voire ennuyeux,
sachez qu'elle vise principalement à atteindre cet objectif :


Pour ce faire, il faut attirer de grands noms et ne plus proposer de parcours trop piégeux ni difficile...
quitte à renier les étapes casses-pattes ou dantesques qui faisaient le charme de la course. :sarcastic:
Négocier des départs à l'étranger peut aussi s'avérer fort lucratif, surtout si le plan sportif passe au second plan.
Et ça tombe bien, avec Israël, RCS a trouvé le candidat parfait. :flags:
Un pays en terrible besoin de reconnaissance internationale et toujours sous le feux des projecteurs,
prêt à payer 2 millions d'euros pour faire venir le quadruple vainqueur du Tour en personne ! :hole:
Qu'importe le faible intérêt du pays pour le cyclisme, les problèmes de sécurité lié à l'organisation d'un tel évènement dans un contexte géopolitique tendu,
ou encore le boulot qu'il donnera aux modérateurs de site de vélo du monde entier... :siffle:
Qu'importe aussi la situation intolérable du statut actuel de Chris Froome
ou la sélection assez discutable de l'équipe Bardiani : pour RCS, il n'y a pas de problème. :spamafote:
Vegni fut épargné par les critiques en 2017 alors que son tracé était indigne d'une 100ème édition.
Sauvé par un illusoire suspense entretenu par une chiasse inopportune, il dut son salut à une merde.
Et de nouveau, cette année, il réussit son coup : car oui, on parlera de son Giro.
Peu importe comment.
:jap:

Les participants de cette édition 2018 :

Les équipes :





Liste encore provisoire des participants  :

Sunweb
1. DUMOULIN Tom
2. CURVERS Roy
3. HAGA Chad
4. HAMILTON Chris
5. HOFSTEDE Lennard
6. OOMEN Sam
7. TEN DAM Laurens
8. VERVAEKE Louis
AG2R La Mondiale
11. GENIEZ Alexandre
12. BIDARD François
13. CHÉREL Mickaël
14. DENZ Nico
15. DUPONT Hubert
16. JAUREGUI Quentin
17. MONTAGUTI Matteo
18. VENTURINI Clément
Androni
21. GAVAZZI Francesco
22. BALLERINI Davide
23. BELLETTI Manuel
24. CATTANEO Mattia
25. FRAPPORTI Marco
26. MASNADA Fausto
27. TORRES Rodolfo
28. VENDRAME Andrea
Astana
31. LOPEZ Miguel Angel
32. BILBAO Pello
33. HIRT Jan
34. KANGERT Tanel
35. LUTSENKO Alexey
36. SANCHEZ Luis Leon
37. VILLELLA Davide
38. ZEITS Andrey
Bahrain Merida
41. POZZOVIVO Domenico
42. BOARO Manuele
43. BONIFAZIO Niccolo
44. MOHORIC Matej
45. NIBALI Antonio
46. NOVAK Domen
47. SIUTSOU Kanstantsin
48. VISCONTI Giovanni
Bardiani-CSF
51. CICCONE Giulio
52. ANDREETTA Simone
53. BARBIN Enrico
54. GUARDINI Andrea
55. MAESTRI Mirco
56. SENNI Manuel
57. SIMION Paolo
58. TONELLI Alessandro
BMC
61. DENNIS Rohan
62. BEVIN Patrick
63. DE MARCHI Alessandro
64. DRUCKER Jean-Pierre
65. FRANKINY Kilian
66. ROCHE Nicolas
67. ROELANDTS Jurgen
68. VENTOSO Francisco
Bora
71. FORMOLO Davide
72. BENEDETTI Cesare
73. BENNETT Sam
74. GROSSSCHARTNER Felix
75. KONRAD Patrick
76. PFINGSTEN Christoph
77. SELIG Rüdiger
78. SCHILLINGER Andreas
Groupama-FDJ
81. PINOT Thibaut
82. BONNET William
83. LADAGNOUS Matthieu
84. MORABITO Steve
85. PREIDLER Georg
86. REICHENBACH Sebastien
87. ROUX Anthony
88. ROY Jérémy
Israel Cycling Academy
91. HERMANS Ben
92. BOIVIN Guillaume
93. DEMPSTER Zakkari
94. NEILANDS Krists
95. NIV Guy
96. PLAZA Rubén
97. SBARAGLI Kristian
98. SAGIV Guy
Lotto-Soudal
101. WELLENS Tim
102. ARMÉE Sander
103. BAK Lars Ytting
104. CAMPENAERTS Victor
105. DEBUSSCHERE Jens
106. FRISON Frederik
107. HANSEN Adam
109. VAN DER SANDE Tosh
Mitchelton-Scott
111. CHAVES Esteban
112. BEWLEY Sam
113. HAIG Jack
114. JUUL-JENSEN Christopher
115. KREUZIGER Roman
116. NIEVE Mikel
117. TUFT Svein
118. YATES Simon
Movistar
121. BETANCUR Carlos
122. CARAPAZ Richard
123. DE LA PARTE Víctor
124. FERNÁNDEZ Rubén
125. PEDRERO Antonio
126. QUINTANA Dayer
127. SEPÚLVEDA Eduardo
128. VALLS Rafael
Quick-Step
131. VIVIANI Elia
132. CAPECCHI Eros
133. CAVAGNA Rémi
134. MØRKØV Michael
135. SABATINI Fabio
136. SCHACHMANN Maximilian
137. SÉNÉCHAL Florian
138. STYBAR Zdenek
Dimension Data
141. MEINTJES Louis
142. ANTON Igor
143. BERHANE Natnael
144. GIBBONS Ryan
145. KING Benjamin
146. O'CONNOR Ben
147. JANSE VAN RENSBURG Jacques
148. VENTER Jacobus
Education First
151. BROWN Nathan
152. CANTY Brendan
153. CARTHY Hugh
154. DOCKER Mitchell
155. DOMBROWSKI Joe
156. MODOLO Sacha
157. VAN ASBROECK Tom
158. WOODS Michael
Katusha
161. BELKOV Maxim
162. DOWSETT Alex
163. GONÇALVES José
164. KUZNETSOV Viacheslav
165. LAMMERTINK Maurits
166. MARTIN Tony
167. PLANCKAERT Baptiste
168. WÜRTZ Mads
Lotto-Jumbo
171. BATTAGLIN Enrico
172. BENNETT George
173. BOUWMAN Koen
174. VAN EMDEN Jos
175. GESINK Robert
176. VAN HOECKE Gijs
177. LINDEMAN Bert-Jan
178. VAN POPPEL Danny
Team Sky
181. FROOME Christopher
182. DE LA CRUZ David
183. ELISSONDE Kenny
184. HENAO Sergio
185. KIRYIENKA Vasil
186. KNEES Christian
187. POELS Wout
188. PUCCIO Salvatore
Trek-Segafredo
191. BRAMBILLA Gianluca
192. DIDIER Laurent
193. EG Niklas
194. IRIZAR Markel
195. MULLEN Ryan
196. PANTANO Jarlinson
197. PEDERSEN Mads
198. VAN POPPEL Boy
UAE Emirates
201. ARU Fabio
202. ATAPUMA John
203. CONTI Valerio
204. LAENGEN Vegard Stake
205. MARCATO Marco
206. MORI Manuele
207. POLANC Jan
208. ULISSI Diego
Wilier Triestina
211. MARECZKO Jakub
212. BERTAZZO Liam
213. COLEDAN Marco
214. FONZI Giuseppe
215. POZZATO Filippo
216. TURRIN Alex
217. ZARDINI Edoardo
218. ZHUPA Eugert


Les favoris pour le classement général  :

Chris Froome*****


Il avait tellement envie de revenir sur le Giro, après avoir déjà éclaboussé la course de sa classe en 2008 :love: :

Non, je déconne :genance: Jamais il n'aurait mis les pieds dans ce chasse-trappe, le plus dur des 3 GT,
sans les 2 millions promis par Israël, et comme Vegni lui a concocté un parcours quasi sur mesure, le risque reste mesuré.
D'autant plus que depuis quelques mois, Froome s'est beaucoup investi
pour le droit au sport en faveur des asthmatiques, cause pour laquelle il (se) dépense sans compter,
au risque de voir sa participation au Tour de France compromise. :fume:
Alors, autant profiter de l'occasion qui lui est offerte, non ? :spamafote:

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Tom Dumoulin*****

La question que tous se posent : Après lui avoir chier dessus, Dumoulin va-t-il bisser sur le Giro ? :reflexion:
Le _flandrien reconverti avait un peu surpris son monde en 2017.
Cette année, il sera attendu, malgré un début de saison discret, et le parcours lui sera moins favorable.
Mais il sera un peu mieux entouré, et a décidé en outre de surveiller sa consommation de fruits et légumes. :jap:

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Thibaut Pinot****

Sa première victoire eu lieu en Italie
Son tatouage est en italien
La mère de son facteur est Italienne.
Tibopino est fait pour les routes du Giro.
Les fans de la FDJ sont confiants : il a autour de lui la meilleure équipe possible.
Et le pire, c'est que c'est vrai. :elephant:

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Miguel Angel Lopez ***

Les fous furieux de chez Astana sont de retour cette année ! :metalhead: :cheval:
On s'attend à voir du turquoise partout dès que la route s'élèvera,
et plus elle s'élèvera, plus ce turquoise devrait prendre des accents colombiens.
Lopez a désormais l'expérience d'un GT avec la dernière Vuelta,
et enfin épargné par les pépins physiques, on attend désormais qu'il gagne en régularité.

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Fabio Aru ***

Lui, c'est un peu la trajectoire inverse : pas épargné par les pépins physiques,
il peine à retrouver la régularité de ses premières années.
Et le niveau général de son équipe depuis le début de saison n'invite pas à être rassuré.
Donc, voilà, pas étonnant qu'il se ronge les ongles. :spamafote:

----------------------------------------------------------

Esteban Chaves **

Alors, pareil, lui aussi il tire un peu la tronche en ce moment.
Son sourire radieux ultra-brite est resté bloqué en 2016, mais le potentiel est toujours là...

Simon Yates **

Mais si Esteban n' est pas en rendez-vous, Mitchelton a de quoi voir venir.
Simon Yates se lèche déjà les babines à l'idée de suppléer le leader Colombien.
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Domenico Pozzovivo **

Là, c'est juste que l'image est bien, rien à voir avec la situation du bonhomme :
On le connait, c'est un roc, il sera là, toujours pas loin des tout meilleurs, à bien compter ses coups de pédales.
Pour le trouver, cherchez d'abord T.Pinot : en général, il ne sera pas loin derrière. :jap:

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Louis Meintjes **

Louis Meintjes n'a pas de chance : il est né un poil trop tard.
Il n'a pu connaitre l'époque où les caméras étaient plus rares,
et où seul l'avant du peloton ou du groupe de tête était filmé. :sweat:
Sinon, il aurait pu faire un honnête successeur du grand Z.
Au lieu de ça, il doit se contenter de bosser pour l'orga
et noter les numéros des maillots du groupe dont il ferme traditionnellement la marche. :spamafote:

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Michael Woods **

Le Canadien semble avoir bien préparé son affaire et arriver en forme au bon moment.
Et comme il n' y a pas de CLMPE sur cette édition,
on peut considérer que le parcours lui est très favorable. :jap:

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Et aussi :
G.Bennett, J.Haig, D.Formolo, R.Dennis, G.Ciccone, B.Hermans,
E.Mas, C.Betancur, R.Carapaz, J.Roson, A.Geniez, M.Nieve, R.Kreuziger...*

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Les favoris pour les sprints :

E.Viviani*****
S.Bennett****
A.Guardini, S Modolo, J.Mareczko**
M.Belletti, J. Debusschere, K.Sbaragli, R.Gibbons, C.Venturini, N.Bonifazio...*

:reflexion: :suspect: ...hmmm, ça vole pas haut, dommage que Rojas ne soit pas là,
il aurait eu ses chances pour faire 2ème. :colere:

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Les autres dont je voulais parler mais je savais pas dans quelle catégorie les mettre :



Le meilleur puncheur du monde au mois de mai :


Le mec qui fera imploser ses échappées :


Le type qui va encore vous décevoir :


Le Belge qui n'aime pas les asthmatiques :


Les 2 gars que vous allez beaucoup voir lors des 3 premières étapes :



Infos complémentaires :

Le site officiel de l’épreuve : http://www.giroditalia.it/it/
Twitter : https://twitter.com/giroditalia
Suivre la course à la TV : sur l' Equipe 21 en France
En streaming : http://tiz-cycling.racing/
https://www.procyclinglive.com/video/#

Et le lien direct vers le Garibaldi, c’est-à-dire le livre de route de l’épreuve (en PDF) :
https://caferoubaix.files.wordpress.com ... adbook.pdf
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Voilà...rendez vous le 4 mai à...Jérusalem. :suspect: :pt1cable: :popcorn: (pu*** de Vegni :colere: )


Dernière édition par allezlasse le 01 mai 2018, 12:15, édité 1 fois.
#2806227
Le podcast spécial Giro :






Le parcours étape par étape

Présentation par Allezlasse



1e étape - vendredi 4 mai
Jérusalem (9,7 km, CLM individuel)

Disons-le d'entrée pour ne pas tourner autour du pot : on se serait largement passé de ce grand départ du Giro à Jérusalem, frappé du sceau de l'argent et de la géopolitique plutôt que de la logique sportive ou géographique. Maintenant qu'on y est, néanmoins, il va bien falloir faire avec et parler sport, au moins un peu. De ces trois jours en Judée, c'est sans doute ce vendredi le plus important avec un contre-la-montre individuel de presque dix bornes qui va faire de premiers écarts au classement général. Le parcours de ce quasi-prologue est atypique : très peu de lignes droites (et même quelques virages bien sentis) et un ensemble "mal-plat", sans que l'on puisse vraiment parler de côtes non plus, puisqu'on ne dépasse jamais les 4%. En revanche, peu de pièges puisque les routes sont larges : le parcours, qui part et arrive devant la vieille ville, évite soigneusement les rues les plus étriquées de Jérusalem ouest. Il faudra donc être un bon rouleur pour s'imposer et devenir le premier porteur du maillot rose, mais aussi avoir du punch, car il y aura beaucoup de relances et de changements de rythme. De quoi limiter la casse pour les grimpeurs les moins à l'aise dans l'exercice ?

Départ du premier coureur à 12 h 50. Arrivée du dernier coureur vers 16 h.
L'itinéraire horaire - La carte de l'étape - La carte des derniers kilomètres - Le profil des derniers kilomètres

2e étape - samedi 5 mai
Haifa - Tel Aviv (167 km)

Le samedi, c'est shabbat, et c'est vrai que cette 2e étape aurait presque des airs de jour de repos. Un kilométrage assez faible, un parcours dénue de toute difficulté réelle (à peine une petite côte répertoriée pour attribuer le premier maillot bleu de meilleur grimpeur) et même près de cinquante bornes sur une bonne grosse autoroute avant d'entrer dans Tel Aviv… C'est là qu'il faudra être vigilant, car sur ce genre d'étape, en tout début de grand tour, les grosses chutes sont presque aussi inévitables que le sprint massif. Heureusement, le tracé final dans les rues du port israélien n'est pas trop compliqué : de grandes routes bien larges, trois virages seulement dans les quatre derniers kilomètres, une ligne droite finale de plus de 800 mètres, on a déjà vu bien pire. L'arrivée sera jugée devant la mer Méditerranée… et le musée de l'armée israélienne.


3e étape - dimanche 6 mai
Be'er Sheva - Eilat (229 km)

Le week-end proche-oriental se termine par une longue traversée du désert : cap plein sud vers la station balnéaire d'Eilat, sur la mer Rouge, pour une 3e étape très longue (presque 230 bornes) mais où la principale difficulté devrait être la chaleur, puisque le peloton doit traverser la région désertique du Néguev. Le coin n'est pas dénué de relief, et les cent premiers kilomètres seront d'ailleurs en constant faux-plat, mais à mesure que la mer Rouge se rapprochera, la route s'aplanira et il paraît difficile d'envisager quoi que ce soit d'autre qu'un sprint massif à l'arrivée, d'autant que tout le final se fait, à nouveau, sur une très large quatre voies. Dans ce drôle de bled sans charme coincé entre l'Egypte et l'Arabie saoudite où pullulent les grands hôtels et autres clubs balnéaires, il faudra tout de même se méfier des derniers kilomètres : plusieurs ronds-points à franchir et même un demi-tour à réaliser sur l'un d'entre eux, à environ 1.700 mètres de l'arrivée, puis un dernier virage à angle droit sur la droite à 350 mètres de la ligne d'arrivée. Il faudra le franchir dans les toutes premières positions pour espérer lever les bras entre le Magic Palace et le Leonardo Royal Resort… Gare à la chute !


Repos - transfert : lundi 7 mai

:sleep:

4e étape - mardi 8 mai
Catane - Caltagirone (198 km)

Les coureurs ont traversé la Méditerranée et les voilà enfin en Italie ! Ils y entrent par la Sicile, tout au sud, pour un nouveau triptyque qui s'annonce corsé. Cette 4e étape part de Catane pour visiter le triangle sud-est de l'île, réputé pour ses nombreuses villes perchées comme Raguse ou Noto. Sans surprise, la journée s'annonce donc particulièrement exigeante : plus de 3.400 mètres de dénivelé positif en 198 bornes, et pas un mètre de plat passé le kilomètre 45 ! Les coureurs seront sans cesse en prise sur ce superbe parcours, où ne sont pourtant recensés que deux difficultés de 4e catégorie au classement de la montagne. Pourtant, le nombre de bosses sur cette étape est quasi incalculable, tant la route ne fait que monter et descendre, même si les pourcentages ne sont jamais affolants. Qui contrôlera la course sur un tracé pareil ? Difficile à dire, et les baroudeurs auront sans doute tous coché cette étape. Méfiance quand même, car le final pourrait leur être fatal : les seize derniers kilomètres sont en montée quasi constante jusqu'à Caltagirone, ce qui pourrait donner des idées aux favoris, déjà, en tout cas ceux dotés du plus de punch. Au début c'est peu difficile (pentes à 5-6% au max pendant neuf kilomètres) avant une succession de faux-plats dans la traversée de Caltagirone, mais à la flamme rouge, c'est une autre histoire : le dernier kilomètre, juste à l'extérieur de la ville, est à 8,5%, avec un max à 13%. Il faudra avoir gardé des forces pour dompter ce mur-là.


5e étape - mercredi 9 mai
Agrigente - Santa Ninfa (153 km)

Sicile, suite ; et les ennuis continuent. Au lendemain d'une journée éprouvante sur la route de Caltagirone, le peloton repart d'Agrigente, devant les splendides temples grecs qui formaient le décor des Mondiaux 1994, pour une nouvelle étape difficile bien que plus courte. La première moitié des 153 kilomètres du jour, le long de la côte sud de l'île, fait d'abord semblant d'être plate ; puis, à Menfi, on bifurque à droite pour affronter plusieurs ascensions jusqu'à Santa Ninfa, dont trois répertoriées au classement de la montagne. Rien de terrifiant là encore : jamais au-dessus des 5-6%, les côtes successives de Santa Margherita di Belice, Partanna et Poggioreale Vecchia vont user les jambes sans permettre une explication entre les favoris. Une aubaine pour les baroudeurs ? Comme la veille, il devrait y avoir match avec les puncheurs, puisque c'est à nouveau une arrivée en bosse qui a été tracée par les organisateurs, certes un peu moins difficile : à deux kilomètres de la ligne la route s'élève à la faveur d'un virage sur la droite pendant environ 1.400 mètres (6,1% de moyenne, pointe à 12%), la suite étant plus plate. Si en plus la chaleur sicilienne s'invite à la fête, ça peut faire mal.


6e étape - jeudi 10 mai
Caltanisetta - Etna (164 km)

Dernier volet de la trilogie sicilienne, cette 6e étape propose surtout aux coureurs la première arrivée au sommet de ce Giro 2018, au même endroit d'ailleurs qu'un an plus tôt, sur les pentes du majestueux Etna, même si ce n'est pas le même versant qui est escaladé. A l'instar des deux jours précédents, le parcours sera globalement difficile, avec une route jamais plate de Caltanissetta à Ponte Barca. Mais c'est là, bien sûr, que la course va réellement débuter, au pied de la montée finale : d'abord une quinzaine de bornes en faux-plat prononcé jusqu'à Belpasso, puis une courte redescente avant le début de l'ascension finale proprement dite. L'Etna, donc, par la route qui mène à l'observatoire d'astrophysique : 19,7 km à 6,4% de moyenne, un col assez long mais pas trop dur, dans la tradition des premières arrivées au sommet du Tour d'Italie. Attention quand même : derrière cette carte d'identité se cache une ascension irrégulière, qui alterne en fait longs passages pas trop durs (voire en faux-plats) et plus courtes portions vraiment sévères. On trouve ainsi un kilomètre à 9% à dix bornes du sommet (avec une pointe à 15%) puis un peu plus de 500 mètres à 12% (pointe à 14%) cinq bornes plus loin. Mais si l'explication ne s'y fait pas, on ne peut pas exclure un sprint au sommet, en quasi replat sur les 1.500 derniers mètres, entre les meilleurs grimpeurs : au moins aura-t-on pu identifier ceux-ci.


7e étape - vendredi 11 mai
Pizzo - Praia a Mare (159 km)

Il aura donc fallu attendre une semaine et six étapes pour voir enfin le peloton du Giro poser ses roues sur l'Italie continentale, après deux virées en Israël et en Sicile. La classique remontée vers le nord commence par une tout aussi classique étape le long de la côte tyrrhénienne de Calabre jusqu'à Praia a Mare, qui avait déjà accueilli une arrivée il y a deux ans. Mais ce jour-là, le parcours avait fait des infidélités au bord de mer pour aller s'aventurer dans les toutes proches collines surplombant l'azur ; cette fois, point de folies comparables : il y a bien un gros faux-plat (moins de 4%) à l'entrée dans les vingt derniers kilomètres, mais c'est tout. Même la descente finale pour rejoindre la dernière ligne droite de 1.900 mètres, en bord de plage, a été adoucie par rapport à 2016. Bref, tout indique que cette fois, ce n'est pas un puncheur à la Diego Ulissi qui lèvera les bras, mais un sprinteur.


8e étape - samedi 12 mai
Praia a Mare - Montevergine di Mercogliano (209 km)

C'est le week-end, et pour l'occasion, c'est double ration d'arrivée au sommet ! La 8e étape du Giro, longue de 209 kilomètres, propose ainsi le deuxième final en altitude depuis le départ sur un terrain bien connu : après 1962, 1998, 2001, 2004, 2007 et 2011, Montevergine di Mercogliano accueille à nouveau les coureurs du Tour d'Italie en fin de première semaine. Les organisateurs du Giro aiment bien en effet proposer à ce moment-là de leur course un écrémage entre favoris sur une "montée plate", dont ce col est un magnifique spécimen : 17 bornes d'ascension à 5,1% de moyenne, aucun passage un peu long qui ne dépasse les 6%, une pente désespérément régulière… La montée et classée en deuxième catégorie, une rareté pour une arrivée au sommet sur le Giro, et elle ne fait que des écarts faméliques : 25 coureurs dans le même temps et 33 coureurs en 17 secondes en 2011, 19 coureurs en 15 secondes en 2007, 14 coureurs en 16 secondes en 2004. Et à chaque fois, une victoire se jouant au sprint, même si Bart de Clercq avait mené son échappée au bout in extremis il y a sept ans. Bref, il ne faut pas s'attendre à de grandes offensives…


9e étape - dimanche 13 mai
Pesco Sannita - Gran Sasso d'Italia (225 km)

Arrivées au sommet du week-end, suite : à la veille du deuxième jour de repos, les coureurs vont devoir se fader une longue étape (225 km) de quasi haute montagne, joliment dessinée sur l'épine dorsale de la botte, le massif des Apennins. Pendant 180 bornes, le parcours ne sera pas trop compliqué, avec une seule difficulté répertoriée au classement de la montagne, Roccaraso (essentiellement 4 km à 7,5%). Mais ensuite, la route se cabre pendant les 45 derniers kilomètres, en deux temps. D'abord une première montée vers Calascio, 13,5 km à 6% de moyenne, pente très régulière ; puis quelques kilomètres de replat légèrement montant, et la montée finale proprement dite de Campo Imperatore. Ses 26,5 km à 3,9% de moyenne sont un leurre : en fait, ce n'est qu'une succession de faux-plats (parfois même descendants) pendant plus de vingt bornes, mais les 4.500 derniers mètres sont d'un autre tonneau, avec une pente moyenne de 8,2% et même un passage à 13% juste avant la flamme rouge. Une arrivée sur un site qui a des airs de bout du monde (ce n'est pas pour rien que Benito Mussolini y fut emprisonné) et où les favoris n'auront pas d'autre choix que de s'expliquer.


Repos - lundi 14 mai

:sleep:

10e étape - mardi 15 mai
Penne - Gualdo Tadino (239 km)

On ne peut pas tout avoir : au lendemain d'un jour de repos où ils se seront épargné un long transfert, les coureurs doivent courir la plus longue étape de ce Giro 2018, 239 kilomètres au compteur. Une distance devenue rare sur les grands tours et qui se fera en plus en tournicotant dans les contreforts des Apennins, pour une journée loin d'être aisée. Au programme pourtant, pas de grand col ni de pentes redoutables, et à peine deux côtes de 4e catégories répertoriées au classement de la montagne une fois passé le Fonte della Creta, 2e catégorie posté dès le départ. Pourtant, le dénivelé positif total de la journée dépasse les 4.000 mètres et une fois de plus, c'est un parcours jamais plat ou presque qui se dessine devant le peloton. Celui-ci aura d'ailleurs forcément la tentation de contrôler, car les sprinteurs sont souvent gourmands et la relative platitude des quinze derniers kilomètres les fera forcément saliver ; mais sur un tel tracé, pas sûr que les baroudeurs puissent être ramenés à la raison… Seule certitude : la journée sera longue, très longue.


11e étape - mercredi 16 mai
Assise - Osimo (156 km)

A mi-chemin de sa remontée vers le nord le long de la péninsule italienne, le peloton du Giro fait une petite halte pour une étape orientée ouest-est, entre l'Ombrie et les Marches. 156 kilomètres depuis la superbe cité d'Assise, toute à la gloire de Saint-François, et Osimo, petite ville perchée - comme c'est original en Italie ! - à une quinzaine de kilomètres de la mer. Une fois de plus, il faut donc s'attendre à un match entre les baroudeurs et les puncheurs. Les premiers auront en effet un parcours à leur convenance : deux grosses ascensions de 3e catégorie, le passo Cornello (8,4 km à 4,4% de moyenne) et le valico di Pietra rossa (9,6 km à 3,7% de moyenne), puis un raidard (répertorié comme un… sprint intermédiaire) de 1.500 mètres à 10% à Filotrano. Mais les seconds pourront peut-être compter sur leurs équipes pour contrôler la course, ce qui devrait être jouable sur une étape aussi courte. Car le final leur va comme un gant : une approche difficile d'Osimo puis cinq dernières bornes terribles, avec un premier court passage dans une rue pavée à 13% suivi d'une descente et d'un replat jusqu'à un deuxième petit mur, 500 mètres à 12% suivis d'un kilomètre à 5-6%, les 300 derniers mètres de l'étape étant eux plats. Une arrivée typiquement italienne, avec rues étroites, passage par une porte d'ancienne muraille, chaussée dallée, … Il faudra être vigilant du côté des favoris, car on peut facilement lâcher de précieuses secondes ici.


12e étape - jeudi 17 mai
Osimo - Imola (214 km)

Que se passe-t-il lorsque vous longez l'Adriatique pendant cent kilomètres, puis l'antique via Emilia pendant cent de plus ? Vous obtenez une étape toute plate, la 12e de ce Giro 2018. Entre Osimo et Imola, le peloton du Tour d'Italie va musarder à 30 mètres au-dessus du niveau de la mer, pendant 200 longs kilomètres, avant d'entrer sur le célèbre circuit automobile où l'on aurait pu se contenter de faire quelque tours. Mais c'est la que ça se complique un peu : en plein milieu du circuit de F1, il faudra bifurquer à droite par une petite route de dégagement pourrie pour déboucher en pleine campagne et démarrer l'ascension vers Tre Monti. Rien d'insurmontable, mais quand même de quoi semer la pagaille en vue d'un sprint massif : il y a d'abord 1,5 km à 7%, avec un max à 10%, puis un replat aussi long et un dernier kilomètre à 7-8%. Au sommet, il ne reste plus que 7,6km, essentiellement en descente jusqu'au retour sur le circuit automobile, pile à la flamme rouge, pour une arrivée sur la ligne droite d'Imola. Une sorte de toboggan pour un final à très haute vitesse de circonstance.


13e étape - vendredi 18 mai
Ferrare - Nervesa della Battaglia (180 km)

C'est le calme avant la tempête… Avant de découvrir l'enfer des Dolomites au cours du week-end, le peloton s'offre un vendredi tout plat à travers la plaine du Pô, traversée du sud au nord entre la belle Ferrare et Nervesa della Battaglia. Longue de 180 bornes, cette 13e étape aurait même pu en faire trente de moins et être vraiment ultra-plate, mais l'organisateur a décidé d'ajouter une boucle finale agrémentée d'une côte de quatrième catégorie du côté de Montello. De quoi empêcher un sprint massif ? Pas du tout : on ne parle ici que de gros faux-plats au mieux, jamais au-dessus de 5%, et d'un sommet situé à vingt bornes de l'arrivée. Autant dire une bagatelle… Le dernier vrai virage est à cinq bornes de l'arrivée, la suite n'étant que légères ondulations de la route sans danger. Bref, c'est tapis rouge pour les sprinteurs.


14e étape - samedi 19 mai
San Vito al Tagliamento - Monte Zoncolan (186 km)

La remontée vers le nord s'achève : plus question de reculer pour les coureurs du Giro, les Alpes sont là, droit devant eux ! C'est donc la haute montagne qui fait son entrée sur l'édition 2018 à l'occasion de cette 14e étape, avec des airs de porte des enfers… On passe rapidement sur les quatre premières ascensions répertoriées dans les 170 premiers kilomètres : toutes proposent de solides pourcentages, mais seul le passo Duron et ses 4,4km à 9,6% (pointe à 18%) est une difficulté vraiment sérieuse. Surtout, aucune ne fait évidemment le poids face à la montée finale du terrible Zoncolan… Abordé par l'un de ses versants les plus difficiles, celui d'Ovaro, déjà vu sur le Giro en 2007, 2010, 2011 et 2014, ce col est monstrueux : 11,9% de pente moyenne sur 10,1 km !! C'est au pied et au sommet que l'on trouve les secteurs les plus doux (rarement en dessous de 8% quand même…), mais au milieu se trouve un tronçon inhumain de cinq bornes à plus de 15% de moyenne, dont plusieurs passages au-delà des 20%… De quoi rester scotché à la route pour de bon, mais de quoi aussi niveler les différences parfois : sur des pentes pareilles, tout le monde galère, et les écarts ne sont pas toujours aussi impressionnants qu'imaginés.


15e étape - dimanche 20 mai
Tolmezzo - Sappada (176 km)

Alpes et montagne suite : avant le troisième jour de repos et la décisive dernière semaine, le peloton va passer la journée au cœur des Dolomites, pour une 15e étape en trompe-l'œil. Quatre difficultés répertoriées au classement de la montagne mais aucune au-dessus de la deuxième catégorie, pas de grand mythe du coin au programme, la barre des 1.800 mètres d'altitude à peine chatouillée : clairement, le menu aurait pu être beaucoup plus corsé. Pourtant, les favoris du Giro feraient une grave erreur en sous-estimant ce parcours, bien plus difficile qu'il n'en a l'air. La première moitié de l'étape est assez soft, mais à 75 kilomètres de l'arrivée, changement d'ambiance avec le passo Tre Croci et ses 7,9 km à 7,3%. S'en suit une grosse descente jusqu'aux montagnes russes du final : pas un mètre de plat et trois ascensions dans les quarante dernières bornes. D'abord le passo di Sant'Antonio, long de 8,3 km mais qui possède surtout en son cœur un long passage de six bornes à 9,5% (pointe à 15%), puis la montée vers Costalissoio, un mur de 2,5 km à 10,6% (pointe à 14%), et enfin la "montée finale" (non répertoriée) vers Sappada, essentiellement quelques bornes autour de 7% avant la banderole des deux derniers kilomètres où la route redevient plate (ça remonte un peu à la flamme rouge). Un enchaînement sans répit qui peut faire très mal si l'on est dans un jour sans…


Repos - lundi 21 mai

:sleep:

16e étape - mardi 22 mai
Trente - Rovereto (34,2 km, CLM individuel)

Plus de deux semaines après le chrono inaugural de Jérusalem, voilà l'épreuve chronométrée de retour à Trente. Comme l'an dernier, c'est au lendemain d'un jour de repos qu'est programmé ce rendez-vous décisif ; en revanche, le parcours est beaucoup moins difficile et même presque totalement plat. Sur les 34,2 kilomètres du parcours, les 24 premiers sont sans aucune difficulté et globalement en ligne droite, bref le paradis des rouleurs. Les dix derniers kilomètres sont un peu plus compliqués, avec surtout une petite côte entre Piazzo et Nogaredo (rien de bien compliqué non plus) agrémenté de quelques virages difficiles, puis une succession de faux-plats descendants et montants. Les tous derniers kilomètres proposent eux aussi quelques virages où il faudra avoir encore du jus pour relancer, sous peine de perdre de précieuses secondes. Globalement, c'est donc un chrono peu difficile et pour spécialistes, bien moins favorables aux grimpeurs que n'ont pu l'être les contre-la-montre du Tour d'Italie dans un passé récent. Sur plus de trente bornes, et au lendemain d'un jour de repos, cela peut faire de gros dégâts.

Départ du premier coureur vers 13 h 20. Arrivée du dernier coureur vers 17 h 15.
L'itinéraire horaire - La carte de l'étape - La carte des derniers kilomètres - Le profil des derniers kilomètres

17e étape - mercredi 23 mai
Riva del Garda - Iseo (155 km)

Au lendemain du chrono et avant d'entrer dans la dernière ligne droite alpestre, longue de trois jours, les coureurs du Giro s'offrent un peu de répit dans la région des lacs, au centre du nord de l'Italie. Cette 17e étape, assez courte puisqu'elle dépasse tout juste les 150 bornes, emmène les coureurs du lac de Garde à celui d'Iseo, de Rival del Garda à Iseo plus précisément. Un coin vallonné (le Tour de Lombardie arpente des routes toutes proches) mais pas trop, ce qui se voit sur le profil de l'étape. Du coup, il devrait y avoir pas mal de candidats pour prendre l'échappée matinale… même si celle-ci n'est pas sûre d'aller au bout. Car si les cent premiers kilomètres sont bosselés, les cinquante derniers ne le sont plus du tout, et notamment la boucle finale autour d'Iseo. De quoi peut-être favoriser un regroupement et un sprint… le tout sur des routes qui s'annoncent assez dangereuses : rues étroites, obstacles urbains dans de petites villes, passages à niveau, et un S particulièrement mal placé aux 500 mètres. Ce serait con de tout perdre maintenant…


18e étape - jeudi 24 mai
Abbiategrasso - Pratonevoso (196 km)

Les Alpes, les revoilà ! D'ici à dimanche et l'arrivée finale à Rome, le massif alpin va se décliner en trois étapes façon repas italien, antipasto - primo piatto - secondo piatto. Pour la 18e étape c'est donc l'entrée, et pour le coin, elle est plutôt légère : au départ d'Abbiategrasso, dans la lointaine banlieue de Milan, la route va rester désespérément plate ou presque pendant 180 kilomètres. Presque, parce qu'en réalité il y a une bosse en chemin, du côté de Novello, et surtout parce que la route s'élève très légèrement à mesure que se rapproche la frontière avec la France et donc les Alpes proprement dite. Puis, au kilomètre 183, c'est le pied de l'ascension finale vers la station de Pratonevoso : environ 14 bornes de grimpette à 6,9% de moyenne, le tout sur une pente assez régulière qui ne dépasse jamais les 10% et avec des lacets à n'en plus finir sur la fin. Une course de côte, donc, assez inévitable avec cette montée plutôt isolée et qui semble favorable à une échappée victorieuse, même si il y aura forcément bagarre entre les premiers du classement général derrière. D'ailleurs, la dernière fois qu'un cycliste a levé les bras là-haut, c'était Simon Gerrans, sur la 15e étape du… Tour de France 2008. L'Australien s'était montré le plus fort d'une échappée de quatre et avait gardé quatre minutes d'avance sur les meilleurs du peloton.


19e étape - vendredi 25 mai
Venaria Reale - Bardonnèche (184 km)

A 48 heures de l'arrivée à Rome, c'est un vendredi importantissime qui attend les coureurs. La 19e étape de ce Giro 2018 est la plus difficile, et d'assez loin ; la seule aussi qui emmène durablement les coureurs au-delà du seuil des 2.000 mètres d'altitude. Un primo piatto aux proportions gargantuesques qui peut rebattre toutes les cartes et changer le visage de ce Tour d'Italie ; en tout cas, personne ne peut envisager ramener le maillot rose à Rome sans une grosse performance sur cette étape. En 184 kilomètres, il y a quatre cols à grimper, et pas des moindres. Le premier est le plus simple : le colle del Lys propose 28 kilomètres d'ascension, mais la plupart du temps en faux-plat, sauf un passage de cinq gros kilomètres à 7%, ce qui devrait permettre de former l'échappée du jour. C'est ensuite que ça se corse sérieusement : après un peu de plaine, c'est le fameux colle delle Finestre, Cima Coppi de ce Giro 2018 (point culminant), qui se dresse devant les coureurs. 1.700 mètres de dénivelé positif, 18,5 km à 9,2% de pente moyenne et très régulière, dont les huit dernières bornes sur une route non asphaltée : l'enfer sur terre. Derrière, comme souvent, il faudra enchaîner avec l'ascension de Sestrières, plus simple (essentiellement 6,7 km à 5,8%) mais usante après le Finestre… Mais contrairement à 2005, 2011 et 2015, où après avoir franchi le Finestre l'arrivée était jugée à Sestrières, 45 bornes ont été ajoutées : une longue descente puis un léger replat - terrain où l'on pourrait assister à des regroupements - jusqu'à l'ascension finale du Jafferau, à Bardonnèche. Une montée aussi rapide que brutale : 7,2 km à 9,1%, une pointe à 14%, un dernier kilomètre à 11%… Le coup de grâce ! Une journée forcément décisive.


20e étape - samedi 26 mai
Susa - Cervinia (214 km)


C'est la dernière bataille, l'ultime chance de changer le cours de ce Giro 2018 avant le défilé de dimanche dans les rues de Rome. Sur le chemin de la ville éternelle, non pas un dolce mais un vrai secondo piatto, car le menu du jour est encore très copieux, même si on n'atteint pas le niveau d'un Finestre. Sur cette 20e étape, il faudra déjà digérer la longueur : 214 kilomètres au bout de trois semaines de course, c'est beaucoup. Il faudra aussi dompter trois cols, enchaînés sans répit dans le Val d'Aoste après 130 premiers kilomètres tout plat à travers la plaine piémontaise. Le col Tsecore (ou Tzecore, ou col du Mont-Tseuc, c'est pas très clair), premier d'entre eux, est déjà un sacré morceau : ses seize bornes à 7,7% de moyenne, dont plus de trois kilomètres à 11,5%, vont déjà faire un sacré ménage. La descente à peine avalée se dresse le deuxième col du jour, le Saint-Pantaléon, aux caractéristiques très similaires : 16,5 km à 7,2% de pente moyenne et assez régulière. Là-haut, il reste 28 bornes et un dernier col sur la route de Rome : la montée de Cervinia, abordée après une courte descente. Une montée en paliers de plus de 18 kilomètres, à 5,3% de moyenne, qui alterne en fait replats et passages pentus, même si on ne dépasse presque jamais les 9%. Cette configuration est une incitation à lancer la course de loin, avec un dernier col certes long mais moins difficile que les deux précédents, et qui se termine qui plus est par 2.000 derniers mètres plats. Pour renverser le Giro, c'est maintenant ; après, il sera trop tard…


21e étape - dimanche 27 mai
Rome - Rome (115 km)

En plus d'un siècle d'existence, l'arrivée du Tour d'Italie a le plus souvent eu lieu à Milan, siège du quotidien à l'origine de la création de l'épreuve, La Gazzetta dello Sport. Mais contrairement au Tour, qui n'a jamais fini ailleurs qu'à Paris, le Giro n'en fait pas une fixette non plus et s'est déjà achevé ailleurs, à Turin en 2016 ou Brescia en 2013 par exemple. Trop peu souvent, hélas, à Rome : après 1911, 1950 et 2009, c'est la quatrième fois seulement que le Tour d'Italie s'achève dans la cité antique, théâtre pourtant idéal pour une fête comme l'est la dernière étape d'un grand tour. Contrairement à il y a neuf ans, où c'est un chrono individuel qui avait achevé l'épreuve, il n'y aura cette fois pas d'enjeu sportif réel au-delà de l'identité du vainqueur du sprint massif : c'est une étape toute plate qui a été tracée en circuit dans les rues de la ville éternelle, à l'image de ce qui peut se faire sur les Champs-Elysées en conclusion de la Grande boucle. Pour se consoler, on se régalera du parcours merveilleux de 11,5 kilomètres parcouru à dix reprises : départ devant les forums impériaux, remontée le long du Quirinal (le palais présidentiel) jusqu'au croisement des quatre fontaines, puis jusqu'à la piazza del Popolo en passant devant les escaliers de la Piazza di Spagna, descente de la via del Corso (l'artère principale de la ville) jusqu'au monument Victor-Emmanuel II sur la piazza Venezia, puis un crochet par le Circus Maximus et les thermes de Caracala pour remonter ensuite en faisant le tour du Colisée, devant lequel est placée la flamme rouge, avant la ligne droite finale de la via dei Fori imperiali… Le circuit touristique parfait ! Et une photo somptueuse, avec le Colisée en décor, pour celui qui aura la chance de remporter ce sprint de prestige comme pour celui qui, enfin, pourra savourer ce maillot rose chèrement acquis.


Dernière édition par allezlasse le 04 mai 2018, 10:58, édité 2 fois.
#2806296
:applaud:

Meintjes fait un peu honte à ce sport. Je suis dur mais soit le gars fait avec ses moyens et il ne peut tout simplement jamais tenté quelque chose, soit il n'a aucune ambition et se contente du fond de top 10 sur les GT. Il aura le meilleur palmares d'Afrique du Sud au moins. :elephant: Pourtant c'est un coureur que j'apprécie mais j'en ai un peu marre de lui, faut l'avouer.
Je reviendrais sur son palmares dans 10 ans mais je le vois bien avec de nombreux top 10 sur les courses de trois semaines mais toujours entre la 6ème et 10ème place.
#2806299
Je pense qu'il est trop limité pour attaquer et toujours trop bien placer pour aller dans une échappée. Bref la mauvaise configuration pour faire autre chose que de la figuration, mais je préfère un gars qui accroche un top 10 à la pédale comme lui qu'à la Barguil en perdant volontairement du temps en plaine pour avoir plus de libertés en montagne...
#2806317
Merci pour le Clin d’œil fait à Ilnur :smile:

Ciccone jouera le classement général, tout du moins il essaiera de rester le plus longtemps dans le gamage :super:
Ah Gran Sasso, Pantani surgissant du brouillard, mais sans faire une grosse impression, il avait eu les plus grandes difficultés pour se défaire de Gotti, l'incitant même à prendre des relais et le contrant par la suite.
#2806322
loloherrera a écrit :
28 avr. 2018, 09:11
:agenou: Magnifique :love:

Rikiki le plateau de sprinteurs...


C'est clair, totalement indigent et pourtant il y'a pas mal d'étapes qui leurs sont favorable. Viviani va surement faire un carnage.
C'est tout bon pour les baroudeurs par contre, ont va en voir des échappées fleuve qui vont au bout sur les étapes dites de transition.
Déçu de ne pas voir d'arrivée en descente....
#2806329
Magnifique cette prez détaillée et merci bcp !

Perso j'aime beaucoup le triptyque sicilien. Les 2-3 belles étapes alpestres. Le zoncolan.
Un peu moins montevergine et grand sasso mais bon il en faut un peu pour Aru.

Au niveau des sprinteurs vous avez omis Van Poppel, je pense qu'il a son mot à dire avec ce plateau.

J'ai déjà hâte!
#2806337
Ca me rappelle les présentations des startlist de GTs par Vélochrono avec les petites icônes pour caractériser chaque coureur :love:

Si je me souviens bien, il y avait :
Leader majeur
Leader mineur
Sprinteur majeur
Sprinteur mineur
Equipier
Baroudeur (un doute la dessus)
Atout montagne
#2806361
Orodreth a écrit :
28 avr. 2018, 08:30
:applaud:

Meintjes fait un peu honte à ce sport. Je suis dur mais soit le gars fait avec ses moyens et il ne peut tout simplement jamais tenté quelque chose, soit il n'a aucune ambition et se contente du fond de top 10 sur les GT. Il aura le meilleur palmares d'Afrique du Sud au moins. :elephant: Pourtant c'est un coureur que j'apprécie mais j'en ai un peu marre de lui, faut l'avouer.
Je reviendrais sur son palmares dans 10 ans mais je le vois bien avec de nombreux top 10 sur les courses de trois semaines mais toujours entre la 6ème et 10ème place.
Raté pour lui : Daryl Impey, c'est un Tour Down Under (WT), un tour de Turquie, un tour d'Alberta pour 3 victoires d'étapes WT et 20 victoires pro (dont pas mal de titre de champion de CLM national). Louis Meintjes, c'est une semaine Coppi et Bartali (je ne savais même pas qu'il avait gagné :w00t: )

Bref, il est mal parti pour avoir un palmarès meilleur qu'Impey, il doit revoir sa façon de courir peut-être :reflexion:
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