- 26 avr. 2018, 21:46
#2805325
Comme leurs homologues puncheurs, les baroudeurs méritent un topic à leur honneur !
Mais qu'est-ce qu'un baroudeur ? On peut le définir comme un coureur qui anticipe en partant de loin pour s'échapper. Il doit alors effectuer des dizaines voire des centaines de kilomètre dans un petit groupe, pendant que les favoris et leurs équipiers restent au chaud . Les baroudeurs peuvent alors prendre des avances phénoménales, comme la célèbre échappée de Pontarlier qui prit 35'54" sur le peloton lors de la 8ème étape du tour de France 2001
Mais ce genre de scénario est très rare dans un cyclisme moderne où les niveaux et les écarts se resserrent ... les chances de réussite des échappées sont de plus en plus faible, et il faut être motivé pour fausser compagnie au peloton !
Yoann Offredo, lors du Tour de France 2017, lance un signal de détresse peu après une étape où il s'était retrouvé seul échappé, un appel à ses collègues pour braver le vent en sa compagnie, et s'assurer une belle visibilité de ses sponsors
Car oui, à l'issue de cette année 2017, où ont triomphé les purs sprinteurs sur le plat, puncheurs/favoris du CG sur les arrivées en côte, on pouvait craindre que la profession disparaisse
RESISTANCE
Alors pourquoi on s'échappe comme le demande si bien Offredo ? Sur une étape de plat, si on est pas sprinteur, et sans sprinteur dans son équipe, que l'on roule fort et longtemps. Ce sont des coureurs spécialistes des flandriennes (comme Offredo par exemple) ou des spécialistes du contre-la-montre
Juan-Antonio Flecha (La flèche) , toujours placé dans les classiques flamandes, rarement vainqueur, remportant sa plus belle victoire professionnelle à Toulouse, lors du Tour de France 2001 ... en s'échappant
Il y a les coureurs qui s'échappent pour aller chercher le maillot à pois, cochant les étapes où le plus de points sont mis en jeu pour se lancer dans une échappée montagnarde qui parfois peut aller au bout
Ce sont généralement des purs grimpeurs, coureurs endurants dans la montagne mais ayant peu de chance de remporter le classement général (suite à des circonstances de courses ou à des carences en contre-la-montre). Il y a également les spécialistes de la perte de temps en première semaine pour pouvoir s'échapper tranquillou lorsque la montagne arrive
David Moncoutié à l'assaut du Mont Ventoux en 2002
Enfin il y a des coureurs qui s'échappent, avec un faible retard au classement général, en se disant "et si jamais je prenais le maillot jaune"
Thomas Voeckler, avec le maillot de champion de France sur le tour de France 2004 où il va prendre le maillot jaune et le conserver pendant 10 jours et construire sa légende ... en s'échappant
Mais il y en a qui arrivent à prendre le maillot jaune et à le garder jusqu'à l'arrivée !
Oscar Pereiro Sio, Dieu des baroudeurs s'échappe lors de la 13ème étape du Tour de France 2006. Alors 46ème au général avec 29 minutes de retard sur le leader Floyd Landis. Il profite de la faiblesse de la Phonak, équipe du leader, et du soutien du meilleur baroudeur de la décennie 2000, Jens Voigt, pour devancer de 30 minutes le peloton et endosser le maillot jaune ! Il remportera le tour de France au nez et à la barbe des favoris
Jens Voigt, le meilleur baroudeur-rouleur de la décennie 2000
Les échappés partent en début de course, afin de profiter de la progressive mise en régime du peloton pour prendre un maximum d'avance
Au départ, les spécialistes se font la guerre (ou pas) pour être dans l'échappée. En effet, si les candidats sont trop nombreux ou trop dangereux, le peloton ne laisse pas filer, et il faut sagement se relever pour retenter sa chance une autre fois. Plus l'échappée a mis du temps à se mettre en place et plus les coureurs la constituant sont réputés costaud, car la concurrence a été rude et les places chères pour y parvenir.
Il faut alors se ménager, gérer son effort, en garder sous le pied en prévision du final tout en passant ses relais afin de ne pas se mettre ses collègues à dos trop tôt. Dans le final, les différentes qualités des coureurs permettent une multitudes de stratégies envisageables :
- dans les étapes plates ou légèrement vallonnées, une bosse peut permettre aux meilleurs grimpeurs d'éliminer les coureurs les plus rapide !
- Les meilleurs rouleurs profiteront du vent ou d'un moment de flottement pour placer une attaque ou un contre qui peut s'avérer décisif si les autres échappés ne sont pas assez réactifs ou ne s'entendent pas !
- Dans les étapes se terminant par un col, les moins bons grimpeurs peuvent tenter d'anticiper sur le plat, ou de rouler fort pour user les meilleurs grimpeurs qui peuvent alors avoir une défaillance sur le terrain de prédilection !
- Les sprinteurs, eux, ont intérêt à continuer de rouler pour maintenir la cohésion de l'échappée et dissuader les attaquants le plus longtemps possible !
Bref, un baroudeur se doit d'être un coureur complet, non craint par les équipes des favoris et fin stratège !
Mais qu'est-ce qu'un baroudeur ? On peut le définir comme un coureur qui anticipe en partant de loin pour s'échapper. Il doit alors effectuer des dizaines voire des centaines de kilomètre dans un petit groupe, pendant que les favoris et leurs équipiers restent au chaud . Les baroudeurs peuvent alors prendre des avances phénoménales, comme la célèbre échappée de Pontarlier qui prit 35'54" sur le peloton lors de la 8ème étape du tour de France 2001
Mais ce genre de scénario est très rare dans un cyclisme moderne où les niveaux et les écarts se resserrent ... les chances de réussite des échappées sont de plus en plus faible, et il faut être motivé pour fausser compagnie au peloton !
Yoann Offredo, lors du Tour de France 2017, lance un signal de détresse peu après une étape où il s'était retrouvé seul échappé, un appel à ses collègues pour braver le vent en sa compagnie, et s'assurer une belle visibilité de ses sponsors
Car oui, à l'issue de cette année 2017, où ont triomphé les purs sprinteurs sur le plat, puncheurs/favoris du CG sur les arrivées en côte, on pouvait craindre que la profession disparaisse
RESISTANCE
Alors pourquoi on s'échappe comme le demande si bien Offredo ? Sur une étape de plat, si on est pas sprinteur, et sans sprinteur dans son équipe, que l'on roule fort et longtemps. Ce sont des coureurs spécialistes des flandriennes (comme Offredo par exemple) ou des spécialistes du contre-la-montre
Juan-Antonio Flecha (La flèche) , toujours placé dans les classiques flamandes, rarement vainqueur, remportant sa plus belle victoire professionnelle à Toulouse, lors du Tour de France 2001 ... en s'échappant
Il y a les coureurs qui s'échappent pour aller chercher le maillot à pois, cochant les étapes où le plus de points sont mis en jeu pour se lancer dans une échappée montagnarde qui parfois peut aller au bout
Ce sont généralement des purs grimpeurs, coureurs endurants dans la montagne mais ayant peu de chance de remporter le classement général (suite à des circonstances de courses ou à des carences en contre-la-montre). Il y a également les spécialistes de la perte de temps en première semaine pour pouvoir s'échapper tranquillou lorsque la montagne arrive
David Moncoutié à l'assaut du Mont Ventoux en 2002
Enfin il y a des coureurs qui s'échappent, avec un faible retard au classement général, en se disant "et si jamais je prenais le maillot jaune"
Thomas Voeckler, avec le maillot de champion de France sur le tour de France 2004 où il va prendre le maillot jaune et le conserver pendant 10 jours et construire sa légende ... en s'échappant
Mais il y en a qui arrivent à prendre le maillot jaune et à le garder jusqu'à l'arrivée !
Oscar Pereiro Sio, Dieu des baroudeurs s'échappe lors de la 13ème étape du Tour de France 2006. Alors 46ème au général avec 29 minutes de retard sur le leader Floyd Landis. Il profite de la faiblesse de la Phonak, équipe du leader, et du soutien du meilleur baroudeur de la décennie 2000, Jens Voigt, pour devancer de 30 minutes le peloton et endosser le maillot jaune ! Il remportera le tour de France au nez et à la barbe des favoris
Jens Voigt, le meilleur baroudeur-rouleur de la décennie 2000
Les échappés partent en début de course, afin de profiter de la progressive mise en régime du peloton pour prendre un maximum d'avance
Au départ, les spécialistes se font la guerre (ou pas) pour être dans l'échappée. En effet, si les candidats sont trop nombreux ou trop dangereux, le peloton ne laisse pas filer, et il faut sagement se relever pour retenter sa chance une autre fois. Plus l'échappée a mis du temps à se mettre en place et plus les coureurs la constituant sont réputés costaud, car la concurrence a été rude et les places chères pour y parvenir.
Il faut alors se ménager, gérer son effort, en garder sous le pied en prévision du final tout en passant ses relais afin de ne pas se mettre ses collègues à dos trop tôt. Dans le final, les différentes qualités des coureurs permettent une multitudes de stratégies envisageables :
- dans les étapes plates ou légèrement vallonnées, une bosse peut permettre aux meilleurs grimpeurs d'éliminer les coureurs les plus rapide !
- Les meilleurs rouleurs profiteront du vent ou d'un moment de flottement pour placer une attaque ou un contre qui peut s'avérer décisif si les autres échappés ne sont pas assez réactifs ou ne s'entendent pas !
- Dans les étapes se terminant par un col, les moins bons grimpeurs peuvent tenter d'anticiper sur le plat, ou de rouler fort pour user les meilleurs grimpeurs qui peuvent alors avoir une défaillance sur le terrain de prédilection !
- Les sprinteurs, eux, ont intérêt à continuer de rouler pour maintenir la cohésion de l'échappée et dissuader les attaquants le plus longtemps possible !
Bref, un baroudeur se doit d'être un coureur complet, non craint par les équipes des favoris et fin stratège !
Dernière édition par Le sucre sportif le 09 juil. 2018, 09:50, édité 2 fois.
Jeu du meilleur baroudeur du Tour : viewtopic.php?f=7&t=78947