Première saison pro complète pour le jeune coureur normand qui avait impressionné lors de la fin de l’année 2017 en enchaînant victoire au GP d’Isebergues puis avoir été champion du monde espoir au terme d’un duel épique face au rouleur allemand Kämna
Une revue de son début de carrière est disponible page 4 de ce topic : forum.velo-club.net/viewtopic.php?f=3&t=72384&start=60
Cette année, son programme au sein d’Ag2r oscille entre course continentales en France et courses d’une semaine WT, avec quelques classiques pour puncheur/baroudeur qui devraient correspondre à son profil
Il débute à l’étoile de Bessèges, en tant qu’équipier de Tony Gallopin, qui remportera la course sur le CLM. On le verra contrôler en tête de peloton sur les deux premières étapes puis aller dans l’échappée à la troisième étape
Il en profite pour faire le plein de points aux GPM et aller chercher des bonifications. Alors que l’échappée se fait reprendre, il tente de repartir avec Bryan Coquard sans réussite. Il rejoue les équipiers modèles lors de la quatrième étape avant de faire un chrono correct, le plaçant dans les 30 premiers du général
Il enchaîne en Provence, où il réalise un top 20 sur le prologue du Castellet, montrant ses capacités en solitaire. Le lendemain, il reprend son travail d’équipier cette fois-ci pour Géniez qui s’imposera au général. Première course WT au tour d’Abu Dhabi où il est discret bossant certainement pour son sprinteur Barbier.
Sur la classique Loire Atlantique attaquant sans cesse
Premier fait d’armes de sa saison, le voilà à l’attaque à la classique Loire Atlantique en compagnie de Calméjane
Ils se font rejoindre par Smukulis et Cabot mais n’ont guère plus d’une minute d’avance. Ils se font reprendre à 40kms de l’arrivée puis il décide de ressortir 10kms plus tard afin de rentrer sur Rob Ruijgh qui était en tête. Il lâche ensuite son camarade de fugue mais n’a pas plus de 10’’ d’avance sur le peloton
C’est alors que Pieter Weening le rejoint à 20kms de l’arrivée, lui permettant de reprendre de l’avance sur le peloton ! Dans la dernière côte, il souffre face à l’ancien vainqueur d’une étape du TdF et cède à 5kms de l’arrivée malgré un beau numéro tout au long de la journée
Le lendemain à Cholet, il attaque pour conjurer le sort, à 5kms de l’arrivée mais sans succès. Il terminera tout de même dans le top 10 et fera la même performance à la roue tourangelle. Sur les ardennaises, il réalisera une belle Amstel (48ème) mais aura plus de mal à la Flèche Wallonne et à Liège qu’il ne terminera pas. Il fait sa première échappée en WT lors de l’étape 6 du tour de Californie avec des costauds comme Tvetcov, Slagter, Skujins, Craddock sur l’étape reine où la Sky contrôle pour que Bernal reprenne du temps au général, l’étape terminant par une course de côte
En bonne compagnie sur le Tour de Californie
Après un passage compliqué sur le WT, il revient avec une bonne forme sur les Boucles de la Mayenne où il fait 5 du prologue. Le lendemain, il part à l’avant dans une échappée à 5 et prend toutes les bonif’ possibles avant de retourner dans le peloton. Il perd alors une vingtaine de seconde à cause d’une chute et se venge le lendemain, en attaquant dans le final en compagnie de Soupe, Leveau, Maldonado et Bonnamour. Les coureurs sont repris dans le dernier km et Bouhanni s’impose juste devant Cosnefroy qui retrouve sa malédiction des places d’honneur
Il paie ses efforts le lendemain en sortant du top 10 du général dans l’arrivée sur les hauteurs de Laval.
Des efforts non récompensés sur les Boucles de la Mayenne
Il retrouve ensuite un rôle d’équipier en Occitanie après avoir eu sa chance en Mayenne. Après une coupure bien méritée en juillet, il attaque dans le final de la Polynormande, course où il évolue à domicile, mais sans succès. Au tour du Limousin, il fait le coup du km lors de la première étape accidentée, mais est repris aux 500m. Le lendemain, il attaque dans le final en compagne de François Bidard son équipier, à 35kms de l’arrivée
Ils reviennent sur la tête puis attaque seul à 30kms de l’arrivée, il est rejoint par son équipier et maintiennent 30’’ sur le peloton. Comme souvent, Cosnefroy n’a guère d’avance et il attaque pour s'isoler à 13kms de l’arrivée, avant d’être repris par Victor Lafay parti en contre. Il sera victime d’une crevaison à 5kms de l’arrivée qui le contraint à se faire reprendre par le peloton et perdre tout espoir au général
Troisième étape où il attaque dès le début de course en compagnie de Fabien Doubey et Victor Lafay mais la mésentente contraint l’échappé à être avortée. Dans les 10 derniers kms, il part dans un contre avec Calmejane, Ballerini et Grellier mais dans le final, il échouera dans sa poursuite de Grellier, mais terminera dans les 10
Après avoir bien attaqué au Limousin, il retrouve le WT au GP de Plouay, où sont leader Naesen fait le show à l’avant, une course qu’il remportera d’ailleurs ! Cosnefroy fait une course propre et termine dans le top 10 d’une course qui convient parfaitement à ses qualités de coureurs de classiques
Après avoir été 25ème sur le GP de Québec terminé au sprint, il tente sa chance à 2,5kms de l’arrivée du GP de Montréal mais est repris à la flamme rouge pour terminer avec un résultat similaire à la veille, mais aura pu rêver de bien mieux !
Sa fin de saison se déroule sur les classiques italiennes. Il tentera d’attaquer dans le final de la coupe Bernocchi dans un final plat qui lui convient avec Calmejane, Carboni et Orrico mais seront repris aux 3kms. A la coupe Sabatini, il réalise du bon travail pour Bardet puis va chercher un top 10 au sprint
Il peut maintenant se concentrer sur les classiques d’automne française qui l’avaient révélé l’an passé. A Isbergues, il fait une course discrète puis s’en va dans l’échappée de Paris-Bourges, à nouveau en duo avec Bidard dans les 60 derniers kms mais seront repris dans le dernier km
il réalise tout de même un top 20.
Pour sa dernière de l’année à Paris-Tours, il se retrouve dans un groupe de poursuite avec Madouas, Naesen et Vanmarcke notamment puis décide de partir seul dans la côte de la Rochère et fait rapidement la jonction avec Terpstra et Andersen
Il joue alors la tactique d’équipe, prétextant que Naesen est juste derrière pour sauter des relais, ce qui fait sortir Terpstra de sa course en laissant s’échapper Anderson
S’en suit un sprint final épique, avec un Cosnefroy qui donne tout se qu’il peut mais échoue face à un Terpstra même pas à fond et bien vénère sur la ligne
En conclusion, une belle première année chez les autres, en étant un équipier modèle et qui a su se révéler lorsqu'il en a eu l'opportunité, en attaquant tantôt en étant dans l'échappée matinale, tantôt dans le final, parfois en faisant les deux sur la même course
Il a malheureusement peu concrétisé, notamment sur les Boucles de la Mayenne ou sur le tour du Limousin où il pouvait jouer le général mais a réalisé de très bonnes classiques WT de fin d'année
Il semble animé du même étape d'esprit que Gougeard, pourquoi ne pas le voir sur la Vuelta 2019 où il pourrait continuer à progresser tout en montrant ses qualités sur les étapes un peu escarpées. On pourrait aussi le voir tenter les flandriennes vu son habilité dans les chemins de terre de Paris-Tours et sa résistance dans les efforts. Et si ce regard de Terpstra était une passation de pouvoir entre deux coureurs habitués à attaquer dans les 50 derniers kms et à l'aise sur les mêmes terrains ?
PS : désolé pour le pavé, mais Cosnefroy quoi
Il est plutôt bas dans le classement car il a finalement été très peu sur le WT et s'est souvent comporté comme équipier pour Naesen