[wallers]

Pavé justifié.

Un coureur offensif, avec du tempérament et qui n'a pas froid aux yeux.
Au niveau résultats, un podium et un top 10 sur deux classiques, après des courses difficiles, c'est quand même pas mal pour un néo-pro.
Il sera intéressant de suivre son évolution ces prochaines années. Pour l'instant, c'est sans doute encore trop tôt pour dire jusqu'où il pourra aller.

[dolipr4ne]

Je mettais plus trop les pieds sur ce forum. Et puis y a le topic des baroudeurs!

Super boulot Le Sucre, c’est non seulement instructif mais cela permet de rendre un bel hommage à ces taffeurs de folie! Merci aux autres pour les coups de main (comme quoi, ça peut etre utile les fanboys).

[Le sucre sportif]

18ème Stéphane Rossetto (31 ans, Cofidis )

5 fois échappé sur le WT (Catalogne, Pologne, 3xVuelta)
1 victoire en solitaire sur le Tour du Yorkshire

Spoiler : :

Le coureur francilien a un profil plutôt complet, à l’aise en moyenne montagne et sur l’exercice contre-la-montre, faisant de lui l’archétype du baroudeur capable de briller au niveau continental, et de s’échapper au niveau WT Après un début de saison à Valence, on le voit s’illustrer au Tour de Catalogne lors de l’étape arrivant à La Molina, le lendemain de la victoire de De Gendt, mais ne tiendra pas longtemps face aux leaders qui voudront se disputer la victoire au sommet

A son retour en France, on le verra jouer les équipiers en tête de peloton à la Route Adélie et à la roue Tourangelle. Mais c’est début mai qu’il s’illustre lors du Tour du Yorkshire. Après une première étape où il perd beaucoup de temps au général, on le voit à l’attaque lors de la deuxième étape avec 3 autres coureurs, sans succès, mais c’est le surlendemain, lors de la dernière étape qu’il s’illustreen s’échappant à nouveau en compagnie de Max Stedman pour un long baroud au milieu des paysages du Yorkshire. Il se sépare rapidement de son compagnon à 120kms de l’arrivée pour partir en solitaire 




Il se retrouve face à un contre composé de baroudeurs de renoms tels que Bookwalter, Chavanel, Swift, Christian, Doull, Cras et Pidcock la jeune pépite britannique. Seul contre tous le long des vallons du Yorkshire, il s’offre un exploit majuscule en résistant aux costauds du peloton, dont Van Avermaet qui remporte le général Dis-moi contre qui tu as gagné Il prend également le maillot de la montagne.

On le retrouve par la suite aux boucles de la Mayenne et à la route d’Occitanie mais il n’est malheureusement pas retenu pour le Tour de France. Il pourra se rattraper en participant au tour de Pologne, où il s’échappe dès la première étape avec De Marchi entre autres, mais c’est une étape promise à un sprint massif. Concluant son tour de Pologne a une honnête 34ème place, il s’élance sur la Vuelta où on le verra offensif, comme l’ensemble de l’équipe Cofidis, avec une première échappée lors de l’étape 5 menant à Roquetas de Mar.

Il se fera piéger dans le final, sur un profil de moyenne montagne et c’est bien dommage car les échappés se disputeront la victoire (Simon Clarke) et on verra même Rudy Molard prendre le maillot de leader. On le retrouve de nouveau échappé au Pays-Basque, et là encore il n’a pas fait long feu face aux purs grimpeurs/puncheurs qui se disputeront la victoire Woods l’emporte au terme d’un final épique, et Rossetto termine 11ème derrière son leader Herrada, et dans le même temps que le requin de Messine. Dernière échappée à signaler de sa part, sur le critérium de Madrid


Ici à l'arrivée de l'étape 18 de la Vuelta où il s'était échappé

Il terminera sa saison sur les classiques franco-belges, et après avoir pas mal subi à son retour d’Espagne, on le retrouve échappé lors de Paris-Bourges en compagnie de costauds comme Cosnefroy, Madouas, Dillier mais il seront repris dans les tous derniers kilomètres … Il conclu sa saison en finissant 3ème du Chrono des Nations, et meilleur français, montrant qu’il est à l’aise dans l’effort solitaire. En espérant le revoir en forme l’an prochain pour de nouveaux numéros, et pourquoi pas bosser un peu plus les CLM pour faire une perf sur le championnat national ?

La vidéo de son exploit :

[marcella]

Bel hommage à S. Rossetto.

[Le sucre sportif]

17ème Jacopo Mosca (25 ans, Willier-Triestina )

- 9 échappées sur le World Tour
- Classement par points de Tirreno-Adriatico

Spoiler : :

Deuxième saison pro pour le coureur piémontais ayant fait une belle fin de saison 2017 en Asie avec le classement général du tour du Hainan dans la poche C’est un coureur à l’aise dans des profils de moyenne montagne, et surtout véritable baroudeur 

Sa saison se divise en deux parties, la première devant le mener à son premier Grand Tour, le Giro d’Italia. Il début sa saison sur le tour de Sharjah où il est le leader de la Willier. Après une 15ème place au CLM qui se faisait sur des vélos traditionnels, il réussit à limiter la casse sur l’arrivée en côte pour aller chercher une 13ème place finale

De retour en Italie il s’aligne sur Tirreno-Adriatico où il fait un festival : le lendemain du contre la montre par équipes, il s’échappe en compagnie de Foliforov, Sagiv et Bagioli. Il dispute les sprints intermédiaires et se place au classement entre Kittel et Sagan, les deux premiers de l’étape Il récidive le lendemain, lors d’une arrivée promise pour les leaders du CG, et en profite pour prendre le maillot du classement par points. Il continue à aller de l’avant le lendemain puis lors de la sixième et dernière étape en ligne. Avec 4 échappées sur 5 étapes en ligne, il réussit à remporter le classement par points au nez et à la barbe de Peter Sagan 



Il enchaîne sur la Classicissima en prenant part à l’échappée matinale, il fera au sein de ce groupe de 8, 250kms d’échappées avant de se faire reprendre dans le Capo Berta. Il participe donc à l’échappée la plus longue de l’année  Il continue de suivre le programme italien avec la Semaine Coppi et Bartali, où il se retrouve dans le bon groupe lors de l’étape reine, terminant 11ème mais réalisant un très mauvais CLM, avec des vélos de CLM cette fois-ci, le condamnant à perdre un possible top 10 au général

On le retrouve de nouveau à l’attaque lors de l’étape 2 du tour des Alpes, qui, à l’instar de Tirreno, ne convient pas à son profil. Dans un groupe de 6 dont quelques futurs animateurs du Giro (Jauregui, Frapporti), il se montre le plus fort en tentant de s’isoler dans la dernière difficulté, l’Alpe di Pampeago mais sera repris par les leaders qui se disputeront la victoire. Il retentera de nouveau sans succès lors de la dernière étape menant à Innsbruck.



Poursuivant cette volonté d’aller de l’avant, pour ne pas subir la course et continuer d’apprendre au sein de l’élite mondiale, il s’échappe lors de l’étape menant à Catalgirone en Sicile, avec une arrivée pour puncheur et un profil accidenté qui pourrait le mettre en lumière En effet les étapes précédentes en Israël convenaient au sprinteur maison Jakub Mareczko et il n'avait pas de bon de sortie. Il subit par la suite une méforme qui va l’obliger à faire le dos rond pendant une semaine. On le retrouve donc à l’attaque lors de l’étape menant à Imola, une semaine plus tard avec son équipier Zhupa pour une échappée 100 % contis italiennes Il résistera avec Maestri avant d’être repris à 20kms de l’arrivée par le peloton. Il retente de nouveau à l’étape menant au Monte Zoncolan, mais le profil est trop difficile pour lui, il tiendra jusqu’au Passo Duron avant de se faire reprendre 20kms plus loin par le peloton


J'ai dû mal à retrouver le contexte des photos des échappées de Mosca, mais c'était sur le Giro celle-là

Pour la dernière semaine montagneuse, il évolue à domicile, dans le Piémont, et tient à cœur de se tester en restant dans le peloton Lors des 4 étapes suivant le CLM, il aura une belle régularité, finissant toujours tel un Maxime Monfort du pauvre autour de la soixantième place Il prendra part enfin à l’échappée sur le critérium de Rome pour conclure ce Giro intéressant, même s’il est passé à côté d’un bon début de Giro où il aurait pu rivaliser avec Ballerini pour le maillot des sprints intermédiaires

Après ce Giro mi-figue mi-raisin, il se fait plaisir sur les chemins boueux et caillouteux d’à travers le Hageland en Belgique où il termine à une honnête 42ème place. En juillet, il retrouve une course qui lui avait réussi l’an passé : le tour du lac Qinghai en Chine, pour débuter sa tournée asiatique. Après des étapes plates où il a certainement travaillé pour son sprinteur Pacioni, il perd toute chance au général lors de la quatrième étape. Il part donc à l’attaque le lendemain sur une étape de 230kms avec trois autres coureurs mais sans succès. Il termine néanmoins ce tour à la 33ème place



Il continue sa tournée asiatique, en tant que leader de la Willier sur le Tour de Chine I. Lors de la seconde étape, il réalise un très bon sprint semi-massif sur une arrivée en bosse pour accrocher une 5ème place. Deux jours plus tard, il s’impose lors d'un sprint privé des meilleurs sprinteurs, lui permettant de se replacer à la seconde place du général . Il se fait au cours des dernières étapes arrivant au sprint subtiliser sa deuxième place par Cima et fini ce tour de Chine I 3ème

Au tour de Chine II, fin septembre, il est de nouveau en forme mais chute (ou est ralenti) avec Mareczko lors de la préparation du sprint de la deuxième étape. Il part dans une échappée à 9 le lendemain mais se fera piéger par Seid Lizde et terminera 3ème juste devant le peloton réglé par Mareczko. Il réalise le lendemain un chrono correct (14ème) qui lui permet de terminer 15ème de ce tour de Chine II. Il échoue à prendre le maillot de la montagne pour 2pts … Il termine en octobre sur le tour du lac Tai où il peut sprinter lorsque Mareczko n’est pas parvenu à passer les difficultés, ce qui lui permet de grappiller un top 10 d’étape


En vadrouille quelque part entre Milan et Sanremo

Sur le tour du Hainan, où il est vainqueur sortant, il se montre très offensif lors de l’étape 5, tentant de s’échapper à 20kms de l’arrivée avec Orrico et Tonelli mais ils sont repris. Le lendemain, il perd un peu de temps et se retrouve à la 15ème place du général. Il réattaque lors de l’étape reine pour anticiper la grande bagarre, mais ne pourra rien faire dans une montée finale bien plus dure que l’an passé, échouant ainsi à la 26ème place finale

En somme, un profil de baroudeur tout terrain qui continue sa progression chez les professionnels. D’un tempérament offensif, il est capable de limiter la casse en contre-la-montre et de faire de belles performances sur les courses de niveau continental. En espérant le voir continuer de progresser pour viser des victoires d’étapes sur les étapes de moyenne montagne du Giro 

[Le sucre sportif]

16ème Alexis Gougeard (25 ans, Ag2r La Mondiale )

- 9 échappées sur le WT

Spoiler : :

On attendait beaucoup du rouleur/baroudeur cauchois qui avait réalisé un honnête contre la montre aux championnats du monde de Bergen. Il débute ainsi sur l’étoile de Bessèges avec un très fort collectif Ag2r dont le leader est Gallopin. Il s’échappe lors de la dernière étape en ligne pour neutraliser Calméjane, puisque son équipe fait le tempo derrière et seront repris 10kms plus tard. Le lendemain il fait un top 10 sur le chrono et fini donc 7ème de cette étoile de Bessèges

Il fait sa première échappée de la saison au tour d’Andalousie en compagnie de Diego Rubio et de Pascal Eenkhoorn sur une étape se terminant en côte et il se fait lâcher par Rubio dans la montée finale à cause de crampes mais se montrant satisfait de sa condition en vu des classiques. Il conclut par une 4ème place du chrono final à Barbate


A l'attaque sur le Tour de Romandie

Il débute les classiques flandriennes au Het Nieuwsblad en attaquant à deux reprises dans le Leberg à 30kms d’intervalle, sans succès puis ne parvient pas à terminer la course. Il est de nouveau à l’offensive lors du Samyn quelques jours plus tard, à contre temps et ne parvient pas à revenir sur l’échappée. Après 20kms de chasse patate il se fait reprendre par le peloton puis bâche peu de temps après

Début mars il se montre discret à Tirreno, terminant le CLM final seulement 32ème. Il participe ensuite à Milan Sanrémo qu’il termine sans éclats puis il rate les classiques printanières à cause d’une blessure au pied. Il effectue sa reprise Paris-Camembert où il jour le rôle d’équipier modèle mais abandonne comme au Finistère et au Tro Bro. Dix jours plus tard, il retrouve meilleure forme en Romandie, avec un prologue correct. Il s’échappe le lendemain avec de bons rouleurs puis part seul à 15kms de l’arrivée , mais ne tiendra que 10kms. Il se prend un tir au CLM puis retente sa chance lors de l’étape 6, se faisant reprendre à 13kms de l’arrivée.


Regain de forme en mai à Dunkerque

Il s’élance pour son grand objectif de ce début de saison, les 4 jours de Dunkerque . Il se montre offensif lors de la seconde étape promise au sprint en attaquant avec Sarreau dans la roue Il réussit une belle 5ème place sur l’étape du mont Cassel et fait parti des 5 favoris pour le général à la veille de la dernière étape. Au cours de la dernière étape, la course est parfaitement durcie par ses équipiers et il est mis sur orbite pour aller chercher les échappées, dont Greipel le leader. Il remonte alors les échelons de la course en faisant exploser tout le monde de sa roue, sauf Madouas qui arrive à lui recoller dans un second temps . Mais il ne parvient pas à reprendre les leaders et échoue à 4’’ des échappés, à 12’’ du vainqueur final

Fin mai, il effectue un bon travail d’équipier au GP de Plumelec puis se montre offensif au GP de l’Aulne, se retrouvant dans le groupe de costaud à 50kms de l’arrivée. Il tente de sortir à 5kms de l’arrivée avec Vichot, Martin et Le Cunff mais finira finalement 14ème et avant-dernier des échappées. Sur le Dauphiné, il ne se montre cependant pas à son avantage, ne s’échappant que lors de la 5ème étape menant à Valmorel, sur un terrain qu’il n’apprécie guère. Il fera ensuite un championnat de France du contre la montre catastrophique qui scelle son sort : il ne participera pas au Tour de France

Très déçu et affecté de cette décision, compréhensible vu son inconstance en début de saison, il repart à l’attaque sur la classique de Londres en prenant l’échappée matinale avec Caleb Ewan et 4autres coureurs qui seront tous repris à 40kms de l’arrivée. Il s’échappe de nouveau lors de la 5ème étape du BinkBankTour et refait son grand classique : je roule sans compter pour être sûr de finir dans le top 10, tel un Nils Politt des grands jours. Son équipier de circonstances Cort Nielsen s’impose ainsi au sprint . Le lendemain, pour l’étape reine, il récidive avec de bons rouleurs Brändle, Van Der Lijke et Backaert mais il ne pourront résister très longtemps aux favoris.


La tactique payante du "roule toujours" pour assurer un podium d'étape

Il participe finalement à la Vuelta, course qui l’avait révélée avec une victoire d’étape en 2015 et s’échappe dès la première étape en compagnie des meilleurs baroudeurs en lice : De Gendt, Rolland, Maté Des 7 échappées il ne restera plus que Rolland et lui-même avant de se faire reprendre à l’entame du murito final. Après plusieurs échappées allant au bout, il décide de retenter sa chance lors de l’étape menant à Pozo Alcon. Il sera repris à 20kms de l’arrivée avec le reste de l’échappée, pour une victoire en solitaire de son équipier Gallopin ! Il abandonne, malade, en début de 2ème semaine. Il conclut sa saison début octobre avec deux classiques qu’il ne termine pas

Jeune rouleur prometteur, Gougeard semble stagner ces deux dernières années. Ayant souvent des pépins physiques, et malgré une forme inconstante, il a su se montrer utile en temps qu’équipier et à a de nombreuses reprises tenter d’animer les courses WT cette année. Il est auteur d’un très bon 4 jours de Dunkerque et se montre à l’aise sur les contre la montre court. Il est difficile de savoir s’il va réussir à repartir de l’avant l’an prochain, tant son potentiel nous fait espérer une belle campagne de classiques flandriennes 2019 de sa part, toujours au sein de la structure de Vincent Lavenu

[Le sucre sportif]

15ème Jérome Cousin (29 ans, Direct Energie )

5 échappées en WT
1 victoire (Etape 5 de Paris-Nice)

Spoiler : :

A l’aube de cette saison 2017, Jérôme Cousin est un coureur polyvalent qui est souvent passé autour de la gagne, sans jamais parvenir à toucher le graal chez les professionnels, à par le Tour de Normandie en début de carrière en 2012. Fidèle à la bande à Bernaudeau depuis 2011, il a fait une pige de 2 ans chez Cofidis avant de revenir au bercail

Il débute la saison au GP de Bessèges, où il travaille pour ses leaders Chavanel, Hivert et Calmejane. Après un passage en Espagne on le revoit au départ de Paris Nice. Après trois premier jours discrets, il fait un contre-la-montre honorable (35ème) montrant qu’il est en forme. Le lendemain, il s’échappe en compagnie de Nils Politt, Nicolas Edet et El Farès. Dans le final, les échappés ont peu d’écart sur le peloton mais le coup est jouable Nils Politt, au profil de rouleur flandrien tente d’anticiper la dernière côte en attaquant et se faisant une vingtaine seconde d’avance. Derrière Edet et Cousin continuent de se relayer puis dans la côte, Cousin revient sur Politt, tente de prendre l’avantage, mais les deux hommes restent ensemble avec une avance d’une minute à 10kms de l’arrivée.

C’est alors que Cousin, prétextant que Politt est bien plus fort que lui, et qu’étant cramé d’être allé chercher les points au sommet de chaque GPM, décide de ne plus relayer, mettant la pression sur le jeune rouleur de la Katusha-Alpecin. Les commentaires sur le forum en ont été que plus savoureux : viewtopic.php?f=3&t=68191&start=1340
Politt, ne souhaitant pas être repris par le peloton, décide de continuer à rouler bien que manifestant un fort mécontentement. Cousin joue le coup à fond et reste impassible puis s’impose au sprint, Politt sauve sa seconde place



Cousin argumentera qu’il a fait sa part de travail en début de course, et qu’il s’est tellement fait avoir au cours de sa carrière qu’il a tout misé sur cette stratégie suicidaire, qui a fonctionnée grâce à un Nils Politt particulièrement peu inspiré quand il dû se confronter tactiquement à Cousin, cédant à la rage et roulant sans compter pour donner la victoire à son adversaire sur un plateau

Il se montre ensuite offensif sur la route Adélie de Vitré en prenant part à l’échappée matinale, et particulièrement inspiré puisque cette deuxième échappée de sa saison ira également au bout ! Mais tandis que Dilier résiste au peloton, il se retrouve repris dans les 10 derniers kms. Il termine cette première partie de saison au circuit de la Sarthe.

Il reprend en Aragon pour son deuxième objectif de la saison, le Tour de France. Et se retrouve de nouveau à l’avant sur la route d’Occitanie, lors de l’étape 2, résistant très bien au sein d’une belle échappée, mais seront repris dans la dernière bosse à 5kms de l’arrivée. Seuls Madouas et Le Bon résisteront un peu plus longtemps avac d’être eux aussi repris.


Ici lors de la route Adélie

Le voilà en juillet sur la grande boucle, avec pour objectif d’aller dans les échappées, et pourquoi pas tenter de renouveler l’exploit sur une étape . Il s’échappe dès la première étape en Vendée en compagnie d’Offredo et de Ledanois mais ratera le maillot à pois. Ils seront repris dans les 20 derniers kilomètres malgré une belle résistance en compagnie d’Offredo. Laissant son équipier Chavanel faire un festival, seul le lendemain, on le retrouve à nouveau juste après le contre-la-montre par équipe pour faire 195kms à l’avant en compagnie de Van Keirsbulck, Claeys et Perez

Il passe d’ailleurs dans le village de ses débuts, à Ponchâteau en Loire Atlantique en tête. Derrière De Gendt tente de reprendre en main la chasse avec les Quick Step car il y a encore 3’ d’avance à 30kms de l’arrivée ! De plus, une chute massive désorganise le peloton à 5kms de l’arrivée, les fuyards peuvent y croire ! Ils seront repris malheureusement dans le dernier kilomètre en étant partie depuis le km 0

En fin de première semaine, on le retrouve à l’avant sur l’étape menant à Roubaix après une longue lutte, il se retrouve dans un groupe de 10 coureurs avec 2 de ses coéquipiers mais explosera à l’entame du secteur de Mons en Pévèle, l’un des secteurs 5 étoiles de l’énfer du Nord . Il est vrai qu’il est peu habitué aux secteurs pavés même si c’est un excellent rouleur. On le retrouve encore deux fois à l’avant : sur l’étape vallonnée menant à Mende sanctionnée par la côte de la croix neuve, après un épisode de bordures il se retrouve dans un groupe de 30 à l’avant qui se dispute la victoire finale, mais ne pourra rien face aux puncheurs comme Alaphilippe et Fraile. Il continue en attaquant un jour sur deux en troisième semaine : tout d’abord vers Bagnères de Luchon puis à l’étape menant à Pau où il terminera 23ème. On notera enfin qu’il termine 25ème au sprint sur les champs, tentant certainement de placer Boudat au mieux dans les derniers kms.


Passage en tête à domicile sur le tdf

Il effectue sa reprise de fin de saison au tour du Poitou-Charentes, en tant qu’équipier de Sylvain Chavanel. Après le CLM, où son leader échoue à la seconde place, il part à l’attaque en tentant d’aller chercher, sans succès Kangert dans le final de la dernière étape. Il termine sa saison sur de très discrètes classiques françaises et belges pendant le mois de septembre, symbolisant le manque de réussite de son équipe en cette fin de saison

En conclusion, on peut se demander si Cousin méritait d’intégrer ce classement. Mais sa victoire à Paris-Nice restera un moment fort de ce début de saison, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, loin du cyclisme aseptisé auquel nous sommes habitué Il a souvent eu un rôle d’équipier, et bien qu’honnête rouleur, se met très rarement à l’avant. On notera tout de même un Tour de France très offensif de sa part sur les étapes plates et un peu vallonnées, ce qui est primordial pour ne pas nous ennuyer en premier semaine Il continuera au sein de la Direct Energie en 2019 au grand désespoir de ses détracteurs, au plus grand plaisir de ceux qui regrettent la décadence de Rui Costa

[Noé]

Jérôme Cousin, quel coureur modèle

[Miki69]

Merci pour ce travail superbement documenté.

[Le sucre sportif]

14ème Bauke Mollema (32 ans, Trek-Segafredo )

10 fois échappé en WT (3 sur le TDF dont une 3ème place; 7 fois sur la Vuelta dont deux 2ème place ; 2ème au GPM)

Spoiler : :

Bauke Mollema est un grimpeur habitué des échappées sur les Grand Tours, et également excellent dans les courses d’un jour. Il a d’ailleurs remporté ses plus belles victoires de la sorte : Clasica San Sebastian, 1 étape du Tour de France, 1 étape de la Vuelta

Cette année commença bien pour Bauke puisqu’il débuta avec une 4ème place en Algarve, puis surtout une victoire d’étape à la Semaine Coppi e Bartali à Sogliano al Rubicone en patron même s’il échoue à remporter le général. On le verra ensuite faire un top 10 au CG du tour du Pays Basque puis terminer 6ème de la flèche Wallonne

Sur le tour de France, il réalise un top 10 sur l’étape de Mûr de Bretagne mais fut surtout à l’attaque plusieurs fois en dernière semaine, tout d’abord entre Millau et Carcassonne où sein d'un groupe d'une vingtaine de coureurs. Alors qu’ils sont 8 dans le final après avoir franchi les montagnes noires, il attaque pour s’isoler en tête avec Cort et Izagirre . Moins bon sprinteur, et avec son équipier Skujins en embuscade réputé rapide, il décide tout de même de collaborer dans ce coup à 3 mais craque dans les derniers hectomètres pour finir sur le podium


Derrière Cort Nielsen sur le Tour de France

Le lendemain, sur l’étape menant à Bagnères de Luchon, il est de nouveau dans le coup pour la gagne mais se fera à nouveau battre, cette fois-ci par l’injouable Alaphillipe, terminant même 4ème à cause de sa piètre pointe de vitesse . Il tentera à nouveau entre Lourdes et Laruns sans succès. En cochant ses étapes, et montant en puissance tout au long de ce Tour de France, il s’est préparé convenablement en vue de sa classique fétiche, la Clasica San Sebastian, où il échoue à nouveau face à Alaphilippe, mais cette fois-ci au sprint, se contentant de la seconde place.


Derrière Alaphilippe à la Clasica San Sebastian

Après une coupure de 3 semaines, on le retrouve sur la Vuelta, avec de nouveau un rôle de baroudeur/chasseur d’étape, mais avec de meilleures performance : échappé vers Roquetas de Mar dès la première semaine, au sein d’un groupe de 12 coureurs, il sont repris et repart quelques kms plus tard dans un groupe plus conséquent de 25 coureurs. L’étape est très nerveuse et l’on voit des coureurs tenter de s’isoler du groupe d’échappés. Etant isolé, il tente sa chance à 57kms de l’arrivée pour revenir sur De Marchi, et compagnie de Simon Clarke et les trois creusent avec 1’ sur le reste de la poursuite, mais bien loin de l’arrivée  Malgré une crevaison, il revient sur la tête de course à 30kms de la fin et continue de collaborer avec des baroudeurs chevronnés. Dans le final, De Marchi attaque puis Clarke mais sans faire de différence Au sprint, il échoue derrière Clarke


Déjà vu

Rebelotte 4 jours plus tard, vers La Covatilla, où il fait parti d’une échappée à 11 sur un profil montagneux à sa convenance Il est accompagné notamment de De Gendt, Teuns et Ben King qui vont tous s’isoler avec Hollenstein et Mas, sous l’impulsion de De Gendt qui fait le ménage Au 20kms, c’est Lluis Mas qui attaque suivi par King. Les autres se regardent puis dans la montée de Candelario, Mas craque. Le groupe Mollema, favori de cette échappée, se retrouve à 40’’ puis creuse son avance à 1’ à l’entame de la montée finale. Mollema attaque dès le pied va se rapprocher jusqu’à 20’’ mais plafonne dans les deux derniers kms, et se retrouve à nouveau 2ème, piégé par l’audace de Ben King, qui a su lui résister jusqu’au bout

Après la journée de repos, on le verra un jour sur deux à l’avant, mais à cause d’une forme déclinante, il ne pèse plus à l’avant et échoue également à prendre le maillot de la montagne face à De Gendt, pour une nouvelle 2ème place ... Au sortir de la Vuelta, on le retrouve sur les championnats du monde où il travaille pour son leader Dumoulin et termine à une belle 12ème place dans le groupe Alaphilippe/Pinot

Il arrive enfin à s’imposer lors du GP Beghelli, après avoir attaqué dans le final pour former tout d’abord un groupe de 8 coureurs dans les 20 derniers kms qui seront repris puis profite d’une cassure dans la dernière descente pour se retrouver dans un groupe de 11 qu’il attaque en costaud à 2kms de l’arrivée. Il s’impose en costaud, après avoir été très offensif dans le final, en terminant avec sa série de place d’honneurs frustrantes 



Une saison pleine pour Mollema, tout d’abord en temps que leader de son équipe sur les courses d’une semaine WT et les ardennaises, puis un Tour de France plutôt décevant, oublié très vite grâce à une belle Clasica. Il est tombé sur plus fort en juillet. A la Vuelta, il fut bien plus remuant, et continua de collectionner les secondes places : la première à cause de son sprint rédhibitoire, la seconde à cause d’une hésitation tactique dans le final (c’est le jeu ), la troisième car il était peut-être moins motivé par le GPM que De Gendt, ou que son pic de forme était dépassé sur cette fin de Vuelta Il termine la saison en beauté avec une victoire qui lui permettra de retrouver la confiance, pas évident de scorer avec une telle vitesse de pointe, mais cela ne le rend que plus offensif encore 

[veji2]

Purée le boulot Le Sucre, bravo.

[Gino Bartali]

Oui, énorme travail. A chaque bio, j'ai l'impression de revivre toute la saison (et à mon âge, j'ai oublié 99% de ce que j'ai vu). Mais évite le verbe "échouer", ça donne l'impression d'une bande de naufragés qui échouent à des deuxièmes, troisièmes, quatrièmes places/plages.

[Le sucre sportif]

Oui, énorme travail. A chaque bio, j'ai l'impression de revivre toute la saison (et à mon âge, j'ai oublié 99% de ce que j'ai vu). Mais évite le verbe "échouer", ça donne l'impression d'une bande de naufragés qui échouent à des deuxièmes, troisièmes, quatrièmes places/plages.

Merci, j'aime bien ce côté galère/naufragé mais c'est vrai que c'est pas très positif comme mot. Et j'en ai peut-être trop abusé pour Mollema ... je vais tenter de modifier certains verbes pour qu'ils collent plus à la réalité

[Orodreth]

Je n'ai toujours rien lu. Quand j'aurais le temps. Par contre ayant suivi toute la saison, je n'ai aucun problème à savoir pour quelles raisons tu as pris ces coureurs.

[Le sucre sportif]

Je n'ai toujours rien lu. Quand j'aurais le temps. Par contre ayant suivi toute la saison, je n'ai aucun problème à savoir pour quelles raisons tu as pris ces coureurs.

En même temps c'est toi qui donnais les compositions d'échappées donc tu connais le sujet mieux que moi, qui recopie et synthétise tes posts de la saison

[Le sucre sportif]

13ème Jelle Wallays (29 ans, Lotto Soudal )

3 échappées en WT
2 victoires (Etape 4 du tour de San Juan, Etape 18 de la Vuelta)

Spoiler : :

Le coureur flandrien de la Lotto est au sein d’une équipe de baroudeurs et en a bien profité cette année ! Entamant sa huitième saison chez les pros, 3ème au sein de la Lotto Soudal, il a gagné précédemment des classiques comme Paris Tours et A travers la Flandre au sein de la Topsport Vlaanderen

Il articule son année autour des classiques et de la Vuelta. Débutant son année en Argentine, au tour de San Juan, il s’échappe le lendemain de l’arrivée au sommet l’ayant éloigné du général en compagnie d’une vingtaine de coureurs . Ils ne prennent pas plus de 3’ d’avance mais gèrent bien leur écart. Alors que le peloton allaient les reprendre, il relance avec Masnada à 12kms de l’arrivée, alors que tout semblait perdu  Masnada se fait reprendre quelques kilomètres plus loin, et Wallays doit résister avec une vingtaine de secondes d’avance dans les 10 derniers kms, Bora roulant derrière pour Pelucchi. Et il s’impose de peu devant Oyola sorti un peu tard, le peloton étant battu 



Revenu en Europe, il subit la course sur le tour d’Algarve, malgré à nouveau un CLM honnête. Au weekend d’ouverture des flandriennes, il se retrouve dans le bon groupe à 70kms de l’arrivée mais son groupe est repris par le peloton à 40kms du but. Il participe ensuite à Paris Nice mais y est très discret. Fin mars, il reprend du pavé, en ayant des résultats constants mais un peu en retrait. Il termine ainsi 82ème du Ronde . Vient l’Enfer du Nord, où l’échappée est dure à prendre car pouvant donner un bel avantage tactique. Après une heure de lutte intense, Jelle Wallays est à l’initiative de l’échappée qui sera la bonne, et en compagnie de très bons coureurs 

Il reste en tête à l’issue de la trouée d’Arenberg qui a fait le tri dans l’échappée , en compagnie de Soler, Bystrom et Dillier. A 54kms de l’arrivée, Sagan attaque et part seul en contre à l’entrée de Bersée avec 1’ de retard sur l’échappée puis fait la jonction en quelques kms. A Mons en Pévèle (5 étoiles ), il se retrouve avec Sagan et Dillier, et s’accroche comme il peut aux roues du champion du monde. Derrière l’écart est mince avec les autres leaders (moins d’une minute). A 25kms de l’arrivée, Wallays craque mais ne se désunit pas. Il est repris par les favoris au carrefour de l’Arbre et tiendra dans le groupe Naesen/Van Aert jusqu’au vélodrome pour aller chercher ne belle 14ème place



Il fait une longue pause pendant les mois d’avril/mai et reprend au tour de Belgique fin mai. Etant dans l’équipe à battre, il doit certainement faire le boulot pour ses équipiers Keukeleire et Vanendert qui font 1 et 2. Auteur d’un CLM honorable et d’une bonne étape autour de Wanze malgré des écarts monstres, il termine 30ème de cette édition. On le retrouve ensuite sur le Dauphiné, avec un parcours qui n’est pas à son avantage mais participe à la belle perf’ de son équipe sur le CLMPE. Il joue le ruot le reste du temps

Il est à l’attaque sur le GP Cerami en fin juillet, qu’il avait déjà gagné en 2016 et initie la bonne, dans un groupe conséquent sous une météo pluvieuse. Alors que le peloton revient à ses trousses, il attaque à 20kms de l’arrivée, puis reforme un groupe de 11 à 3kms de l’arrivée. Tandis que son compagnon d’échappée Kennaugh s’en va vers la gagne, il paie ses efforts et se relève dans le final.

Son grand objectif de cette fin de saison est la vuelta et le voilà faisant un prometteur prologue dans les rues de Malaga (26ème) montrant sa forme. Il s’échappe lors de l’étape 4 menant à la Sierra de la Alfaguara, sur un profil vallonné avec une montée finale qui le convient guère. Au sein d’une échappée d’une dizaine de coureur, il doit se résoudre à voir la victoire s’envoler dans le dernier murito, mais va chercher un premier top 10

Après avoir passer de nombreuses journées au fin du peloton, il est aux portes du pot 10, en troisième semaine. Il reprend l’échappée sur l’étape de transition menant à Lleida, au pied des Pyrénées. Il est accompagné de Jetse Bol et Sven Bystrom. Tout les 3 feront 180kms en tête. Dans les 10 derniers kms, le peloton est lancé à vive allure dans un faux-plat descendant, vent de dos, favorable aux échappées. Bol se fait lâché à 7kms de l’arrivée et les deux survivants gardent 15’’ à la flamme rouge. Wallays décide de rester intelligemment dans la roue, Bystrom garde une bonne cadence et lance le sprint aux 300m. Wallays le déborde dans les 100 derniers mètres et remporte une belle victoire  Sa seconde victoire de la saison. Ses cris de joies à l’arrivée sont à la hauteur des interrogations d’autres équipes qui pensaient que l’échappée étaient injouable sur ce type de parcours, le vent de dos dans le final et les qualités de rouleur de Bystrom et Wallays ont permis de les démentir


Un baroudeur gagne peu, mais quand il gagne

Il continue sur sa lancée en fin de saison, reprenant en Belgique en étant bien placé dans le final de Binche Chimay Binche avait de se faire reprendre, à l’image de sa course à Kuurne. Sur Paris Tours, course qu’il affectionne, il est parmi les meilleurs dans le final mais crève avec Greipel peu après le 3ème secteur. Il réussira à revenir dans le groupe Démare en compagnie de Gilbert, il est l’un des grands perdants de l’introduction des chemins dans cette édition

En conclusion, on voit là un gros moteur du peloton WT, dans une équipe offensive où il a ses libertés, et malgré son peu de tentatives d’échappées, il a un ratio de victoires très élevés, gagnant dès sa première en Argentine, top 20 à Roubaix, et 50 % de réussite sur la Vuelta  Un coureur qu’il faudra continuer de suivre à l’avenir sur les échappées des étapes de transition, pour continuer de mettre du suspense face aux équipiers de sprinteurs trop sûrs de leurs forces

[Nopik]

La vache je viens de découvrir les dernières pages du topic. Enorme boulot, et c'est vraiment sympa pour tous ces coureurs ! Et ca rappelle de bons souvenirs. Bravo

[Miki69]

J aurais aimé que tu sois là du temps de Jens Voigt, t'aurais eu du boulot

[stereoking69]

Incroyable boulot encore une fois Le Sucre Sportif !

[Le sucre sportif]

12ème Toms Skujiņš  (27 ans, Trek Segafredo, Letton)

- 6 échappées WT
- 2 victoires (Trofeo Lloseta-Andratx ; Etape 3 du Tour de Californie)
- Grand Prix de la Montagne du Tour de Californie

Spoiler : :

Squouyignche ? Squouine-ch ? Malgré un nom compliqué à prononcer et à écrire, Toms a su faire sa place dans le peloton professionnel et s’est révélé cette année avec son tempérament offensif, ses facéties, et ses victoires 

Le coureur letton avait débuté sa carrière professionnelle à La Pomme Marseille, avant un bref retour à domicile puis d’entamer une carrière aux Etats-Unis. Après deux ans dans la structure d’Hincapie, il fit 2 ans chez Cannondale puis rentra en Europe signer à la Trek. Ce globe-trotteur apprécie particulièrement les courses nord-américaines et a un profil passe-partout qui le fait briller sur les courses d’un jour. Il a d’ailleurs à l’entame de cette saison 2018 deux victoires d’étapes sur le Tour de Californie

Il débute par les trophées de Majorque et à Lloseta-Andratx, où il profite de l’échappée de son équipier Gogl pour se faire discret. Dans les 10 derniers kms, il fait partie du groupe de 11 en poursuite, qui fondent sur Gogl. Alors que son équipier se fait reprendre, il contre-attaque de suite, à 7kms de l’arrivée Il prend une petite avance, mais est sur le point de fait reprendre par Pöstlberger et Ligthart. C’est chaud, le peloton est revenu à moins de 30’’ à 4kms de l’arrivée mais Skujins reprend un peu de champs dans ce final vallonné et s’impose avec 25’’ d’avance sur Mühlberger, récompensant ainsi une belle course d’équipe de la part de la Trek 



Il part ensuite aux Emirats, tout d’abord à Dubaï où il bosse pour Degenkolb puis à Abu Dhabi où il s’échappe dès la première étape mais se faisant reprendre dans les 20 derniers kms sous la pression des équipes de sprinteurs. Il tentera par la suite d’avoir le meilleur classement général sur les étapes suivantes et terminera ainsi 26ème du CG . En mars rebelote, il a la bougeotte, et s’échappe sur le tour de Catalogne, lors de l’étape menant à La Molina après deux top 11 sur des étapes plus plates lui convenant mieux, montrant ainsi qu’il a une bonne pointe de vitesse pour des sprints semi-massifs. Il termine avec un top 20 à Barcelone. Au tour du Pays Basque, il se fait plus discret malgré un CLM honnête (26ème)

Il entame alors le tryptique ardennais, et après une Amstel Gold Race prometteuse, il rentre dans le rang à La Flèche et à La Doyenne. En mai, il part sur l’une des sa course fétiche, le Tour de Californie, avec de grosses ambitions. Il s’échappe lors de la troisième étape menant à Laguna Seca, s’emploie à prendre les points aux sommets des GPM en concurrence avec des coureurs de contis etatsuniennes Il attaque dans le faux-plat montant du célèbre circuit et s’envole vers la victoire, devant Sean Bennett et le peloton réglé par Caleb Ewan. Il en profite pour faire une célébration délirante, qui a bien dû énerver son dauphin, qui s’employait alors à résister au peloton



On le voit peu sur le Dauphiné, mais il montre à nouveau qu’il a une pointe de vitesse intéressante sur les finaux pour costauds, terminant 9ème du sprint semi-massif de l’étape 2 dans le Beaujolais. Il a ainsi conquis sa participation pour le tour de France, son deuxième GT après une Vuelta l’an passé Il remporte le championnat de Lettonie du contre-la-montre mais passe à côté sur route, s’appliquant cependant à terminer (8ème sur 9).

Après les premières étapes plates comme la main, il s’échappe sur l’étape finistérienne, dont le profil lui convient et profite de sa pointe de vitesse et de sa bonne gestion de la tactique de Direct Energie pour neutraliser Calmejane et Chavanel, allant chercher le maillot à pois. C'est le premier maillot distinctif pour un coureur letton sur la Grande Boucle Le lendemain, il va chercher 2pts supplémentaires pour se mettre à l’abri. Il y aura quelques jours plus tard une polémique sur le fait qu’en se relevant d’une chute, sa roue tourne seule Rumeurs d’un moteur électrique, bien à la mode, s’expliquant par le fait qu’il remettait sa chaîne et que donc, il a fait tourner sa pédale… Il conserve son maillot à pois jusqu’aux Alpes, soit 5 jours avant de le perdre au profit du futur vainqueur Alaphilippe.



Il se montre en suite très discret jusqu’à l’étape entre Millau et Carcassonne, où l’échappée-fleuve de 23 coureurs explose dans la montagne noire. 8 coureurs peuvent alors se disputer la victoire dont 2 Astana, 2 Trek et 2 Bahrain. Parvenant à en faire partie, il est piégé par son équipier Mollema, qui s’échappe avec Cort et Izagirre. Pourtant moins bon sprinter, il aurait pu prétexter d’avoir Skujins, plus rapide dans le groupe de chasse pour se réserver et ne pas collaborer. Il n’en fut rien, et derrière, l’agacement de Calmejane accentua la mésentente, tout le monde ayant un coéquipier à l'avant sauf Majka et le coureur français . Un final tactique comme de coutume pour ses étapes de transition, et une victoire du plus rapide Cort, tandis que Mollema, complètement cuit de ses efforts, termine 3ème. Skujins échoue à la 5ème place, Astana étant de toute façon injouable en échappée

Après un tour de France plutôt réussi, on le retrouve à la clasica San Sebastian, course qui convient à ses qualités. Il fait une course solide et termine 13ème, peu après le deuxième groupe de costauds. En août, il se montre à l’aise sur la Colorado Classic, terminant dans le top 10 du premier et du dernier sprint semi-massif, et du CLM, lui permettant d’aller chercher un top 10 au CG final. Il s’en suit une tournée au Québec, où il se montra plus à l’aise à Montréal, terminant 13ème


Ici échappé en début de saison à Abu Dhabi

En septembre, on le revoit à l’attaque avec Taco Van Der Hoorn et Dries De Bondt au GP Jef Scherens mais se feront reprendre à 8kms de la fin. Skiujins parvient à chercher un top 10 au sprint Il participe aux championnats du monde avec la Trek puis au CLM et sur la course en ligne, qu’il s’appliquent à terminer. Il termine sa saison en Italie et se montre à nouveau en forme sur le GP Beghelli, se retrouvant en tête avec 7 autres coureurs à 20kms de la fin. Ils se font reprendre dans la dernière difficulté mais se retrouve à nouveau à l’avant avec Mollema, qui part de nouveau en tête, cette fois-ci pour la gagne 

Deux jours plus tard, aux trois vallées varésines, il attaque avec Power et Fränk à 25kms de l’arrivée puis se font rejoindre par Kennaugh et Kelderman. Tandis que Kennaugh attaque, Uran revient de l’arrière et c’est Pinot qui ramène Woods et Skujins sur la tête Dans les 2 derniers kms, les EF ont le feu aux jambes mais Skujins, sur de sa force au sprint, laisse Pinot lancer de loin pour le coiffer sur la ligne, c’est sa troisième victoire de la saison, cette fois-ci en costaud  Il termine au Lombardie où il prend une anecdotique 44ème place.



Une bien belle saison de Skujins, qui a montré son aptitude à passer les bosses, sprinter correctement et être bon rouleur. Il est capable de briller sur des classiques un peu vallonnées, comme à Québec, l’Amstel, la Clasica et les étapes de transition des GT. Un coureur (presque) complet et offensif qui peut continuer de nous éblouir l’an prochain, toujours au sein de la Trek