Les coureurs qui ont une chance de s'imposer, je n'en vois pas 36.
Pour une liste pour les candidats au podium, j'aurais intégré du Mollema à deux étoiles par exemple mais comme dit Mads Pedersen, n'importe quel cycliste du dimanche le battrait au sprint, et il n'a aucune grosse qualité pour finir tout seul.
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Alaphilippe, Simon Yates, Valverde
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Roglic, Kwiatkowski
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Poels, Adam Yates, Kreuziger
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Uran, Fuglsang, Moscon, Woods, Schachmann, Jungels
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Valgren, Pinot, Bardet, Benoot, Dumoulin
- Alaphilippe, un métal autre que l'or ou l'argent à condition que ce soit Valverde l'ayant battu au sprint, et il n'y aura pas à rougir, serait une grosse déception.
Sa seule crainte, c'est d’être piégé par un marquage avec Valverde et de se retrouver isolé.
Je ne pense pas du tout que le parcours soit trop dur pour lui, c'est une course d'un jour, les cols font moins de 8 km, c'est parfait pour lui, au contraire, sa capacité de résistance et sa grosse endurance lui permettra d'émerger parmi les tous meilleurs avec une course d'usure (mais pas trop tout de même). Je pense qu'il est un cran au-dessus de son niveau d'il y a un an où sur le Tour de Lombardie où il était scotché dans le Civiglio sur l'attaque de Nibali.
- Valverde, lui, je pense qu'il lui faut vraiment une course d'attente, à chaque fois, il se fait avoir quand la course est lancée de loin, pas étonnant car tout le monde s'attende à ce qu'il aille chercher les offensives et il essaie souvent de jouer au plus malin comme Sagan et se fait piéger.
- Simon Yates devrait perdre son avantage explosivité qu'il a lors des courses par étapes par rapport à un Valverde ou à un Alaphilippe. C'est un des seuls grands favoris pour qui la course doit être lancée de loin afin qu'il puisse se défaire des Alaphilippe et Valverde émoussés dans la dernière difficulté et creuser un trou suffisant au sommet pour que ça ne revienne pas sur lui.
- Roglic, la démonstration faite lors de l'ascension d'Eikano Gaina lors du premier jour de course du Tour du PB, m'incite à croire qu'il peut très bien se débrouiller lors des courses d'un jour à la différence d'un Froome, Porte voire Dumoulin.
Il est bon descendeur et rapide au sprint donc, en l'absence de Valverde/Alaphilippe/Kwiatkowski, je ne vois personne de vraiment supérieur au sprint, il peut taper des Uran/Pinot/Schachmann/Moscon.
Cependant, sa préparation a été perturbée par une blessure au coude qui l’empêche d'ailleurs de s'aligner sur le chrono.
- Poels, si la course est un minimum durcie, et s'il est dans un très grands jour, il peut planter tout le monde dans Grammartboden et finir en solitaire. Je pense qu'il devrait vraiment être l'unique leader de l'équipe des PB s'il donne des signes positifs d'une grande forme. Avec un Dumoulin qui contrôle tout seul les 50 derniers km (et il a la possibilité de le faire) jusqu'à la dernière bosse, Poels peut devenir très dangereux.
- Adam Yates, montée en puissance sur la Vuelta, et possibilité qu'il récupère la forme de Simon, c'est souvent comme ça que cela se passe avec les frères rosbifs. On l'a déjà vu finir en solitaire dans le même type de configuration qu'au mondial donc bon...
- Kwiatkowski, coureur imprévisible, je pense que, paradoxalement,il a besoin d'une course durcie, il saute souvent lors des classiques quand la course est lancée d'un coup et qu'une cote est montée au sprint, sur la force pure (Redoute, Vieux Kwaremont où à chaque fois il explose). Il a besoin de faire chauffer le moteur. Coureur qui n'a jamais fait de démonstration sur les courses d'un jour, mais très bon tacticien, il suit les coups, attaque dans les temps faibles et rapide au sprint.
- Kreuziger n'a plus rien montré depuis les ardennaises. Résultats pas terribles sur les canadiennes donc gros point d'interrogation sur son niveau de forme, peut-être a-t-il envoyé la sauce en avril dernier en recherche d'un dernier gros contrat (obtenu chez DDD) et qu'il est en décompression maintenant. Je ne connais sa motivation pour ces championnats du monde, mais je vois qu'à l'instar d'un Spilak, il n'a jamais eu aucun résultat passé le mois d’août dans sa carrière.
S'il est désormais limité sur les courses par étapes, ça reste un redoutable coureur de classiques et la montagne sur les courses d'un jour ne lui fait pas peur (cf. Pro Otztaler 5500 en 2017) même si la concurrence était faiblarde), ce devrait être un gros danger qui privilégiera l'anticipation et ne sera pas marqué.
- ]Uran doit refaire la course de Costa à Florence. S'accrocher aux 3/4 meilleurs puncheurs/grimpeurs, puis rescinder le groupe et régler du Fuglsang/Bardet sur un sprint à 2/3 s'il fait attention à regarder du bon coté.
- Fuglsang, on attend pour lui aussi des signes de forme, mais je pense que ces championnats constitue son objectif de la saison, lui qui reste sur une médaillle d'argent sur un parcours similaire à Rio. La combinaison course d'un jour+ longue course d'usure pourrait en faire un des 3 plus costauds du jour à Innsbruck. Il devra s'appliquer dans les descentes.
C'est le coureur à avoir avec soi dans une échappée vu que dans un sprint à deux, il est battu 4 fois sur 5.
Il lui faudra arriver seul ou bien arriver avec des pas plus rapides que Porte, Dumoulin, Lopez... pour rééditer son sprint improbable du Dauphiné 2017 à la Motte-Servolex.
- Moscon, il a affûté depuis deux mois ses deux majeurs pour les lever, poings fermés, devant les caméras du monde entier, en guise de célébration. Il va sans doute calquer sa course sur celle d'Alaphilippe pour tenter de reproduire le final de l'an dernier. Cette année, il n'aura pas le chrono individuel dans les jambes contrairement à l'an dernier.
- Woods monte en puissance, peut aligner au sprint pas mal de coureurs après une course d'usure même s'il préférerait une arrivée en faux-plat comme à Liège où Bardet ne pouvait rien faire contre lui dans la dernière ligne droite.
Il a souvent du mal à digérer le premier gros à-coup dans les courses et peut vite perdre toute illusion, mais si ça accélère crescendo au fur et à mesure des km, il sera au RDV des meilleurs.
- Valgren, coureur qui bénéficie du bonus course d'un jour et qui, sur le dernier Dauphiné, a montré qu'il pouvait se surprendre dans les cols. Ce ne serait complètement improbable de le retrouver encore parmi les rescapés après Grammartboden suivant le schéma de course surtout si les prévisions météos se confirme avec le retour du froid.
Coureur que je vois anticiper en passant à l'attaque à 60 km de l'arrivée comme lors de la dernière étape du dernier Tour du Bénélux pour se retrouver avec les meilleurs une fois la dernière difficulté franchie.
- Schachmann, on ne connait pas ses limites et après nous avoir surpris sur la Flèche dans les forts pourcentages, il a vraiment le profil pour briller sur cette course avec la montée de Igls qui lui convient aussi. Sur le Giro, il a accusé le coup dans la haute-montagne mais après plusieurs jours de course, ce qui ne sera pas le cas à Innsbruck. Il devrait être le leader ou coleader chez les Allemands en plus.
Peut résister à un groupe en rouleur et régler plusieurs coureurs au sprint.
- Pinot, grande forme, coureur qu'on n'a seulement vu briller sur une seule classique, le Tour de Lombardie.
Il semble avoir presque tous les atouts pour s'imposer mais régler un groupe de grimpeurs au sprint lors d'une course par étapes après un long col ou après quelques km sur un plateau qui n'offre pas de temps de récup donc avec des fibres musculaires rapides fatiguées est différent d'un sprint après une descente et une portion de plat sur une course d'un jour face à des profils parfois plus complets.
Et pour l'instant, on ne l'a encore jamais vu prendre avantage de son sprint face à des coureurs de classiques sur un final plat, donc grosse interrogation.
Je ne pense pas que Bardet par exemple soit systématiquement battu par Pinot sur un final plat au sprint.
Bardet est un coureur qui monte avec un très gros braquet, quand Pinot adopte un braquet plus souple donc sollicite moins la force et les fibres rapides. Bardet, après un effort de plus de 30 min au seuil sur un gros braquet, n'est plus en mesure de sortir un gros sprint en haut des cols contrairement à Pinot. Mais après un temps de récupération, les capacités de sprint de Bardet remontent en flèche. Ce phénomène se produit chez pas mal de coureurs qui montent en force et qui ne peuvent plus sprinter ensuite (Valverde est à part). Pierre Roland est dans ce cas aussi.
Mais Thibaut et Romain vont devoir mettre leur ambition de coté et attendre que Alaphilippe ait un gros coup de moins bien pour jouer leur carte, il faut qu'ils restent avec Alaf le plus longtemps possible et interdiction d'anticiper tant que Alaf est encore dans le coup sinon on va se retrouver dans la situation de Valverde l'autre jour tout seul alors que Quintana est à l'avant et le temps qu'il se laisse décrocher, l'écart était devenu trop grand.
Ils doivent servir à rouler s'il y a le feu sinon ils sont protégés.
Il y a le feu : - si un groupe prend du champ et que aucune autre équipe n'arrive à boucher le trou dans les 50 derniers km
- si un gros favori comme Yates, Roglic, Poels sort dès le pied de Grammartboden et que Alaphilippe désire, comme à son habitude d'attendre le dernier km pour produire son effort, là il faudra que Pinot et/ou Bardet se mette en tete du peloton pour faire l'effort et s'assure que l'écart ne prenne pas de trop grandes proportions. Mais jamais ils ne doivent partir avec les attaquants.
- Dumoulin aurait eu une chance de titre mondial sur la course en ligne s'il n'avait préparé que cette course là.
Ce n'est pas tellement le fait d'enchainer le TTT, le ITT et la course en ligne qui va l'émousser car il a de grosses capacités de récup mais c'est toute la préparation en aval pour la course en ligne qui est compromise et non optimisée. Sa dernière grosse sortie d'entrainement en endurance, ça va être mercredi ou jeudi soit 10 jours avant la course en ligne pour pouvoir être frais pour le TTT de dimanche alors qu'un Alaphilippe la calera 3/4 jours avant la course.
Dumoulin manque clairement d'explosivité sur une course d'un jour comme LBL, on le voit depuis deux ans faire son attaque dans La Roche aux Faucons avant d’être facilement maîtrisé. A voir sur une course plus montagneuse...
- Jungels, bonus coureur de classique lui aussi qui ne passerait pas les mêmes difficultés avec les meilleurs sur un GT, il a sans doute du répéter sa préparation gagnante de LBL où il était sacrément costaud dans la Roche-aux-Faucons qui affiche quand même du pourcentage.
).
2 bémols: je remplace Kwiat (qui va bien finir par fatiguer un jour..) par Uran, et j'y rajoute le frangin Yates, qui est clairement monté en puissance en fin de Vuelta.
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