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Par charlix
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Le guide des classiques Flandriennes 2018
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De mi-février à début avril, du Het Nieuwsblad à Paris-Roubaix la saison cycliste vit une de ses périodes les plus excitantes avec la campagne des classiques flandriennes. Des classiques qui fascinent et émerveillent car courues sur des routes d’un autre temps et dans une atmosphère unique au monde. L’occasion d’une revue générale sur ces huit semaines de courses communes à aucune autre.


Le programme de courses



Het Nieuwsblad (cat 1.UWT) – samedi 24 février

Diffusion française : La Chaîne Lequipe

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La course que les amoureux des classiques ont l’habitude de considérer comme le vrai début de saison. Le retour du peloton sur les routes cabossées des Flandres est toujours un événement. Cette année la course fait peau neuve avec un changement de parcours radical. Plutôt allégé en monts les années précédentes, celle-ci est largement durcie cette année avec un parcours qui s’apparente désormais à un mini Tour des Flandres. Deux bonnes nouvelles à ce bouleversement : la course ne se jouera plus dans la rigole du Taaienberg et le retour de l’enchaînement mythique Mur de Grammont / Bosberg. Le bémol, l'épreuve pourrait perdre en personnalité et devenir un E3-bis. Néanmoins l’enchaînement terrible de 30 km du Wolvenberg au Valkenberg devrait, si tôt dans la saison, éclater la course et assurer un déroulement spectaculaire.



Podium 2017 :

1 – Greg Van Avermaet

2 – Peter Sagan

3 – Sep Vanmarcke



Kuurne-Bruxelles-Kuurne (cat 1.HC) – dimanche 24 février

Diffusion française : Eurosport

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Deuxième acte du diptyque d’ouverture, Kuurne-Bruxelles-Kuurne est souvent considérée comme la séance de rattrapage du Het Nieuwsblad. Moins difficile que la course de la veille, elle est aussi une classique qui sourit plus souvent aux sprinteurs. Le seul enchaînement vraiment difficile (Kanarieberg, Kruisberg, Knokteberg, Kwaremont, Kluisberg) se situe ainsi relativement loin de l’arrivée. Il permet à la course de proposer plusieurs scénarios possibles et bien souvent un bras de fer intéressant de plusieurs dizaines de kilomètres entre hommes forts et équipes de sprinteurs.



Podium 2017 :

1 – Peter Sagan

2 – Jasper Stuyven

3 – Luke Rowe



Le Samyn (cat 1.1) – mardi 27 février

Diffusion française : Eurosport

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Traditionnellement couru le mercredi suivant le week-end d’ouverture, le Samyn a été avancé d’une journée cette année, l’idée étant de rapprocher la course des deux précédentes, afin d’y attirer de plus grands noms et de densifier le plateau. Le parcours ne devrait pas varier cette année et se terminer sur le traditionnel circuit de 25 km à parcourir quatre fois. Un circuit exigeant avec secteurs pavés et côtes qui s’enchaînent rapidement. Si Le Samyn est moins médiatisé que d’autres classiques flandriennes il n’en reste pas moins une course toujours spectaculaire et très plaisante à suivre.



Podium 2017 :

1 – Guillaume Van Keirsbulck

2 – Alex Kirsch

3 – Iljo Keisse



Danilith-Nokere Koerse (cat 1.1) – mercredi 14 mars

Diffusion française : Eurosport

Disputé autour de Nokere dans la Flandre occidentale la Danilith-Nokere Koerse est le plus souvent réservée aux sprinteurs. Elle propose en effet un parcours quasiment dénué de difficultés, à l’exception du Nokerebrg et de l’Herigemstraat qu’elle emprunte à plusieurs reprises mais qui restent faciles à aborder et à franchir.

Podium 2017 :

1 – Nacer Bouhanni

2 – Adam Blythe

3 – Joeri Stallaert



Handzame Classic (cat 1.1) – vendredi 16 mars

Diffusion française : Eurosport

Comme la Nokere Koerse, la Handzame Classic se déroule en Flandre Occidentale et se voit être la chasse gardée des sprinteurs. Disputée la veille de Milan – San Remo, cette jeune manche de Coupe de Belgique en est à sa 8ème édition et une nouvelle arrivée massive semble être le scénario le plus convenu.

Podium 2017 :

1 – Kristoffer Halvorsen

2 – Adam Blythe

3 – Kenny Dehaes



Grand Prix de Denain (cat 1.HC) – dimanche 18 mars

Diffusion française : Eurosport et France 3 Hauts de France

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Traditionnellement placée au mois d’avril, la course se déroulera le lendemain de Milan – San Remo et en concordance avec le calendrier Belge qui amène les coureurs jusqu’aux deux monuments pavés. Mieux, le Grand Prix de Denain 2018 est, après le Het Nieuwsblad, la deuxième course pavée à voir son parcours complètement évoluer. En effet la course, toujours courue en circuit, proposera désormais 12 secteurs qui totaliseront 21,4 kms de pavés. Un changement radical qui devrait donc rendre la tâche des sprinteurs –d’habitude maîtres de la course- plus difficile. D’autant que les meilleurs d’entre eux devraient se retrouver la veille sur Milan – San Remo. Il y a donc fort à parier que ce nouveau parcours rendra l'épreuve et le plateau spectaculaires. Les flahutes pourraient ainsi y trouver une variante intéressante à la Classicissima dans l’approche de leurs futurs grands objectifs.



Podium 2017 :

1 – Arnaud Démare

2 – Nacer Bouhanni

3 – Sebastian Molano



Trois Jours de Bruges - La Panne - Coxyde (cat 1.HC) – du 20 au 22 mars

Diffusion française : Eurosport (pour la classique Hommes du 21 mars)

Changement de décor et changement de programme pour les 3 jours de la Panne, la course déménage et change de format. Ainsi si les deux premières journées restent consacrées aux hommes la troisième sera désormais dédiée aux Femmes, avec une manche du World Tour féminin autour de Bruges. Chez les hommes la première journée sera un sprint challenge à Coxyde et ne comptera pas dans le calendrier UCI. La seconde, par contre, sera une vraie classique partant de Bruges pour se terminer à La Panne. Si le parcours exact de la classique n’est pas encore connu, on sait qu’elle évitera la zone des bergs autour d’Oudenaarde (trop distante de La Panne) mais devrait mettre en avant le célèbre Mont Kemmel, difficulté principale de Gand Wevelgem. Pour les professionnels hommes c’est donc un changement majeur dans le calendrier des courses flandriennes puisque les 3 Jours de la Panne étaient historiquement la dernière épreuve de préparation, la semaine précédant le Tour des Flandres. Réduite à une journée, avancée d’une semaine et donc courue deux jours avant l’E3 et quatre jours avant Gand Wevelgem, gardera-t-elle la même aura ?

Podium 2017 :

1 – Philippe Gilbert

2 – Luke Durbridge

3 – Simone Consonni



GP E3 Harelbeke (cat 1.UWT) –23 mars

Diffusion française : Eurosport

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Le GP E3 est LA grande répétition avant le Tour des Flandres. A un peu plus d’une semaine du Monument Flandrien, le GP E3 s’est taillé une part de lion dans le calendrier des classiques Belges. Et pour cause, elle est devenue l’une des courses les plus spectaculaires de l’année. Avec pas moins de 15 monts classés et répertoriés le parcours est un des plus terribles de la campagne. Surtout il permet à la course de se lancer très loin de l’arrivée dans un enchaînement terrible de monts à environ 70 km d’Harelbeke. Puis l’enchaînement Paterberg / Oude Kwaremont (dans le sens inverse du Tour des Flandres donc) permet bien souvent de faire la dernière sélection et propulse les plus forts à l’avant. Un scénario qui devrait se renouveler en 2018 puisque le parcours sera identique dans les grandes lignes aux années précédentes à l’exception de quelques variantes en début de course qui n’affecteront pas son déroulement.

(profil 2017)



Podium 2017 :

1 – Greg Van Avermaet

2 – Philippe Gilbert

3 – Oliver Naesen



Gand – Wevelgem (cat 1.UWT) –25 mars

Diffusion française : La Chaîne Lequipe

A l’image de Kuurne-Bruxelles-Kuurne plus tôt, Gand-Wevelgem est une classique ouverte et sur laquelle les sprinteurs peuvent fonder des espoirs. Pour cela ils devront dompter la double ascension du mythique Mont Kemmel, point culminant de la Flandre Occidentale présent sur le parcours depuis 1955 et devenu juge de paix depuis. Si les puncheurs et autres flandriens veulent durcir la course c’est ici qu’ils doivent le faire, sur ces pentes pavées à deux chiffres.

Des Plugstreets –portions de route en terre- ont été inaugurés l’an dernier sur le parcours. Se voulant d’abord un hommage historique aux soldats de la première Guerre Mondiale, ils ont trouvé leur place sportivement et ont permis de dynamiser encore un peu plus la course. Satisfaits de leur apport, les organisateurs les ont de nouveau remis au programme cette année.

Podium 2017 :

1 – Greg Van Avermaet

2 – Jens Keukeleire

3 – Peter Sagan



A Travers les Flandres (cat 1.UWT) –28 mars

Diffusion française : La Chaîne Lequipe

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Nouvellement promue en WT, A Travers les Flandres évolue. En plus de changer de place dans le calendrier (elle se retrouve désormais comme la dernière classique avant le Ronde) elle subit un gros lifting. Plus courte de 20 km que les dernières éditions elle sera également plus intense avec treize monts et deux secteurs pavés répertoriés. Un peu à l’image du Het Nieuwsblad ce nouveau parcours la rapproche dans l’esprit de l’E3 avec des monts qui s’enchaînent plus rapidement. On notera ainsi que le Knokteberg sera franchi trois fois et qu’un dernier secteur pavé à moins de 10 km de l’arrivée offre une ultime possibilité de faire la différence.



Podium 2017 :

1 – Yves Lampaert

2 – Philippe Gilbert

3 – Alexei Lutsenko



Tour des Flandres (cat 1.UWT) – 1er avril

Diffusion française : France TV / Eurosport

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« Le Tour des Flandres est une des courses les plus dures à disputer, mais une des plus belles à gagner » s’exprima un jour Sean Kelly. L’ironie est qu’il ne l’a jamais gagné. Le Tour des Flandres est la grande messe du cyclisme, le jour que tout un peuple attend et pour lequel il se prépare pendant les sept semaines qui le séparent du Het Nieuwsblad. Nulle autre course n’atteint la ferveur qui s’empare des Flandres chaque premier dimanche d’avril. Et l’édition 2018 n’échappera pas à la règle.

Le parcours devrait reprendre quasi intégralement celui de l’an dernier. L’édition 2017 avait ainsi ré-instauré sur son parcours le Mur de Grammont, absent depuis le changement d’arrivée en 2012. Mais à près de 100km de l’arrivée, une place que le Tour des Flandres ne lui connaissait pas. Et son retour fut fracassant. Puisque c’est précisément ici que Tom Boonen porta une première violente accélération qui eut pour conséquence de piéger les deux favoris de l’épreuve, Peter Sagan et Greg Van Avermaet, les obligeant à courir tout le reste de la course à contre temps. La suite, articulée autour du double enchaînement Vieux Quaremont / Paterberg auquel se rajoute le franchissement de l’effrayant Koppenberg et son passage à plus de 20%, est terrible et constitue sans contestation le final le plus dur de l’histoire de la course.

Un choix qui avait tendance à bloquer la course sur les précédentes éditions, mais l’introduction du Mur de Grammont a changé la donne l’an dernier, avec une course lancée très tôt comme elle put l’être précédemment dans le Vieux Quaremont. Cette édition confirmera-t-elle ce constat ? Il faut l’espérer. Dans tous les cas, les grosses armadas, type Sky ou Etixx ont tout intérêt à ne pas l’escamoter pour profiter ensuite d’un éventuel surnombre.



Podium 2017 :

1 – Philippe Gilbert

2 – Greg Van Avermaet

3 – Nicki Terpstra



Grand Prix de l’Escaut (cat 1.UWT) –4 avril

Diffusion française : La Chaîne Lequipe

Certains protagonistes viennent y tourner les jambes pour ne pas perdre le rythme, mais elle reste bien souvent l’apanage des sprinteurs. Avec 5 succès, Kittel détient le record de victoires. Il semble difficile d’y voir un autre scénario alors qu’aucune modification au parcours n’est prévue.

Podium 2017 :

1 – Marcel Kittel

2 – Elia Viviani

3 – Nacer Bouhanni



Paris – Roubaix (cat 1.UWT) – 8 avril

Diffusion française : France TV / Eurosport

La Reine des Classiques revient pour sa 116ème édition en ce dimanche 8 avril. Course unique s’il en est, Paris-Roubaix ne cesse de défier le temps au fil des ans et des éditions. Au programme des coureurs, 257 kms entre Compiègne et Roubaix sur lesquels seront répartis 28 secteurs pavés qui totaliseront ainsi 54,5 km de route non asphaltée. Arenberg, Orchies, Mons en Pévèle, Carrefour de l’Arbre, des noms qui respirent la légende et qui suscitent l’excitation de tout amoureux de cyclisme.

Si Fabian Cancellara et Tom Boonen se sont partagés les lauriers pendant dix ans (7 victoires à eux deux) la course se cherche désormais un nouveau patron. Avec quatre vainqueurs différents lors des quatre dernières éditions elle semble plus ouverte que jamais. Van Avermaet tentera d’y conserver son titre et de s’affirmer comme le grand coureur flandrien de sa génération, Gilbert s’y alignera quant à lui dans sa quête de victoires sur les cinq monuments, alors que Sagan rêve de succéder à Bernard Hinault en tant que vainqueur au maillot irisé.

Podium 2017 :

1 – Greg Van Avermaet

2 – Zdenek Stybar

3 – Sebastian Langeveld


Les protagonistes


Ce qui va changer en 2018

Fabian Cancellara a pris sa retraite en 2016 et Tom Boonen l’a suivi un an plus tard. Le départ de ces deux champions marquent un tournant dans l’histoire des flandriennes et par ricochet dans la façon dont elles vont être abordées. Pour la première fois, depuis plus de quinze ans, une campagne de classique va démarrer sans eux. Les deux cannibales de ce début de siècle s’étaient partagés les lauriers pendant dix ans remportant à eux deux treize des vingt monuments pavés disputés. Et si depuis 2014 aucun n’avait réussi à en rajouter une à son palmarès, leur influence dans ces courses était toujours aussi importante. En atteste les dernières éditions du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix où ils restaient encore et toujours au centre de toutes les stratégies et de tous les mouvements de course.

Qui va donc prendre le costume de patron du peloton cette année et assumer le poids de la course ?

Ils ont déjà gagné un monument pavé

Le premier élément de réponse se trouve certainement dans la liste des coureurs ayant déjà remporté un monument pavé. Ils seront sept dans ce cas en début de campagne.

On imagine difficilement Matthew Hayman revivre une journée aussi faste que lors de Paris-Roubaix 2016. Sauf grosse surprise il ne devrait pas prendre la course à son compte. Les autres ont déjà plus d’arguments. Alexander Kristoff et John Degenkolb ont pour eux leur pointe de vitesse qui leur permet de courir de manière plus opportuniste. Pour autant les deux pourraient ne pas s’illustrer sur la même classique. En effet le Norvégien fait preuve d’une exceptionnelle régularité sur le Tour des Flandres, où il n’a pas quitté le Top 5 depuis 2013 alors qu’il semble plus en difficulté sur Paris-Roubaix. Constat inverse pour l’Allemand, toujours à l’aise sur les pavés plats du nord de la France mais moins à l’aise sur les bergs.

Philippe Gilbert quant à lui sera en mission. Celle qu’il s’est fixée après sa victoire sur le Tour des Flandres 2017 : remporter les cinq monuments. Et ce jour il lui en manque deux, Milan San Remo et Paris Roubaix. Si son passif de puncheur pouvait laisser penser qu’il était plus à même de remporter la Classicissima, sa saison 2017 va plutôt dans le sens inverse. Moins puncheur et plus endurant il semble avoir les capacités pour briller sur la Reine des Classiques. Il a l’expérience et le panache pour lui. Il devrait de nouveau être un dynamiteur de ces courses. Il y partagera le leadership avec Nicki Terpstra. Le Néerlandais ne gagne pas souvent, la faute à une pointe de vitesse inférieure à beaucoup de ses concurrents directs, mais lui aussi fait preuve d’une régularité impressionnante depuis qu’il est arrivée chez Lefevere en 2012. Sans Boonen dans l’équipe il devrait monter d’un cran dans la hiérarchie Etixx et se positionner comme co-leader.

Reste donc Greg Van Avermaet et Peter Sagan qui se sont bien souvent affrontés directement ces dernières saisons. Chacun a glané un monument, le Tour des Flandres pour Sagan, Paris-Roubaix pour Van Avermaet. Le Belge sort d’une année pléthorique et affiche sur la saison 2017 des classiques pavés un palmarès que les plus grands ne renieraient pas. Du Het Nieuwsblad à Paris-Roubaix il gagné quasiment partout, échouant seulement sur le Tour des Flandres en raison d’un fait de course imprévisible et improbable. Longtemps abonné au rôle du perdant magnifique il doit confirmer cette année de cannibale en 2018. Le Slovaque est, lui, certainement le coureur le plus doué de sa génération. Pour autant il doit encore garnir son palmarès sur les classiques. Si beaucoup se contenteraient de victoires à Gand Wevelgem, Kuurne-Bruxelles-Kuurne et au Tour des Flandres, on peut attendre de lui qu’il gagne encore plus sur ce terrain. Peut-être moins fort que les tous meilleurs sur les pavés de Paris-Roubaix il reste redoutable sur les bergs flammands. Il devrait se sentir moins isolé que les saisons précédentes, puisque son équipe a enregistré l’arrivée de Daniel Oss à ses côtés. Un renfort de poids.

Ils en rêvent

Fin 2013 on pouvait légitimement penser que Sep Vanmarcke avait tout pour devenir un ogre des pavés. Sur les deux saisons écoulées il venait en effet de battre Tom Bonnen au sprint sur le Het Nieuwsblad, puis surtout de pousser Fabian Cancellara dans ses retranchements sur les pavés de Roubaix. Cinq ans plus tard son palmarès n’a pas évolué. Toujours placé, rarement gagnant, souvent malchanceux et pas toujours très juste tactiquement, Vanmarcke n’arrive pas à concrétiser par une victoire de prestige. Si bien que son Het Nieuwsblad 2012 reste encore comme sa plus belle victoire. Un comble pour celui qui a si souvent été impressionnant. Mais il arrive dans la trentaine, un âge qui a souvent souri aux flandriens. Alors pourquoi pas cette année ? Dans le même profil et dans le même constat Zdenek Stybar se place également. Deux fois deuxième de Paris-Roubaix notamment et auteur d’une très grosse série de places d’honneur depuis 2013, il n’arrive pas à concrétiser sur les pavés qu’il affectionne. Malgré des victoires de prestige sur les Strade Bianche et sur le Tour de France il lui manque toujours ce petit quelque chose qui pourrait le faire changer de dimension. Il a 32 ans, c’est le moment.

Michal Kwiatkowski est l’autre grand bonhomme de 2017 pour les courses d’un jour. Si Van Avermaet s’est gavé de pavés et de flandriennes, lui a fait le plein sur les courses de puncheurs : Vainqueur de Milan – San Remo, des Strade Bianche et de la Classica San Sebastian, deuxième de l’Amstel, troisième de Liège-Bastogne-Liège. Difficile de faire mieux. S’il ne devrait pas participer à toutesla saison des classiques il sera bien là sur le Tour des Flandres, qu’il rêve de gagner. S’il n’y a obtenu aucun résultat notable lors de ses trois premières participations il avait tout de même été un acteur de la course. Avec une saison pleine et de la confiance à revendre, il sera un des prétendants très sérieux à la victoire finale au sein d’une équipe Sky très homogène. Oliver Naesen a aussi fait le plein de confiance en 2017. Pas en gagnant, mais en se révélant de manière très régulière parmi les tous meilleurs flandriens du peloton. Très en vue sur le Het Nieuwsblad, le GPE3 puis le Tour des Flandres il est tombé sur un Greg Van Avermaet. Mais il a impressionné et donné des garanties. Une bénédiction pour Ag2r qui n’avait jamais brillé sur ce terrain.

Les jeunes surdoués

On le sait, les Flandriennes sourient souvent aux coureurs d’expérience, Paris-Roubaix en tête. Pourtant ils ont beau avoir mois de 28 ans, ils ont déjà montré l’étendue de leur talent. Ils ne représentent pas que l’avenir de ces courses mais aussi son présent. Jasper Stuyven et Gianni Moscon ont éclaboussé Paris-Roubaix 2017 de leur talent. Un talent que l’on connaissant, Stuyven avait enlevé Kuurne-Bruxelles-Kuurne de manière impressionnante la saison précédente, il a confirmé au plus haut niveau avec une prestation XXL. Moscon était arrivé chez les pros avec une réputation et un palmarès solides. Sa saison de néo-pro couru sur tous les fronts avait validé sa réputation, son Paris-Roubaix 2017 de haute volée a validé qu’il était armé pour faire mal sur les pavés. Tiesj Benoot avait également rapidement validé ses pré-requis en terminant cinquième du Tour des Flandres à tout juste 21 ans. Depuis il n’a pas réussi à renouveler cette performance. Malchanceux en 2016 alors qu’il était très impressionnant sur les premières classiques, il a été moins en vue l’année dernière malgré une présence dans des classements de courses de haut niveau (7ème d’A Travers les Flandres, 8ème des Strade Bianche, 9ème de le Classica). Mais pas d’inquiétude, Tiesj Benoot a le temps, il n’aura que 24 ans début mars. Intéressant, il a participé à son premier Tour de France l’an dernier (brillamment terminé à la 20ème place). Or on sait que c’est un passage important pour prendre de la caisse et de l’endurance. Le Het Nieuwsblad, où il s’est bien comporté il y a deux ans, devrait être un premier indicateur de son niveau.

Les Français

Le contingent Français ne sera pas en reste. Longtemps désintéressés et débordés par les courses pavés ils sont de plus en plus à s’y fixer des objectifs. En premier lieu Arnaud Démare, qui ne se cache pas de faire de Paris-Roubaix un objectif de carrière. Brillant douzième de l’édition 2014 à 23 ans il a ensuite connue deux campagnes marqués par le sceau de la malchance. Sa sixième place sur l’édition 2017 de Paris-Roubaix marquait donc son retour au premier plan. En difficulté dans les enchaînements de bergs flandriens il est plus à l’aise sur les secteurs plats de Roubaix. Même s’il évolue encore en second rideau dans les moments chauds, il a pour lui une pointe de vitesse redoutable après une journée éprouvante. A son avantage également, Paris-Roubaix est de plus en plus serrée. Depuis 2013 (2016 mis à part) la tendance est assez forte et les vingt premiers se tiennent en peu de temps. La perspective de voir un petit groupe se jouer la gagne n’est pas exclu. Et s’il y est, il sera redoutable. Mais son évolution passe aussi par des résultats dans les semi-classiques. Kuurne-Bruxelles-Kuurne et Gand Wevelgem en tête.

Ancien coéquipier de Démare, Yoann Offredo ne pourra pas défendre ses chances sur Paris-Roubaix, son équipe n’y étant pas invitée. Tous ses espoirs se reportent donc sur les classiques belges, sur lesquelles il s’était illustré en début de carrière. Moins en lumière depuis son retour de suspension, il a repris confiance l’an dernier chez Wanty au terme d’un Tour des Flandres rondement mené. Repris dans les derniers kilomètres il était en lice pour un top 5 dans le dernier enchaînement Kwaremont / Paterberg.

Autre amoureux des classiques du Nord, Florian Sénéchal a fait le grand saut l’an dernier en rejoignant les rangs d’Etixx. 17ème de Paris-Roubaix à 21 ans, 12ème l’an dernier mais également 3ème du Samyn, il semble taillé pour ces classiques, Enfer du Nord en tête. Mais avant d’y tenter sa chance dans un rôle de coureur protégé, il devra faire ses preuves au sein de la plus grande équipe du peloton. Un choix pour l’avenir ? C’est certainement ce que lui dira Sylvain Chavanel, qui avait lui aussi franchi le pas en 2009, mais plus tard dans sa carrière. Passé tout près de la timbale sur le Tour des Flandres 2011, il n’a jamais réellement pu s’exprimer depuis son départ d’Etixx. Tout de même neuvième du dernier Tour des Flandres et dans le coup sur Paris-Roubaix il a retrouvé un niveau intéressant. Il partagera le leadership de l’équipe avec Adrien Petit, qui devrait surtout ambitionner Paris-Roubaix.

Autre duo français intéressant, Alexis Gougeard et Tony Gallopin seront les lieutenants d’Oliver Naesen. Plutôt dans un rôle de baroudeur pour le premier et de franc-tireur pour le second qui pourrait profiter de la présence d’un grand leader dans l’équipe pour courir libérer. Un temps consacré aux ardennaises, il a semble-t-il fait le choix d’être plus présent sur les flandriennes depuis l’an dernier. Ses quelques accessits dans le domaine et son début de saison solide laisse espérer d’un bon comportement au printemps.

Curiosité : les coureurs de GT au cœur de la mêlée

Le Tour de France se gagnera en montagne. Mais il peut se perdre sur les 21 km pavés de la neuvième étape vers Roubaix. Les favoris le savent et l’ont bien inculqué. Ainsi certains d’entre eux ont déjà annoncé s’aligner sur certaines courses pour se familiariser à ces difficultés. A l’image de Nairo Quintana en 2015, Romain Bardet devrait prendre part à A Travers les Flandres le 28 mars. Une première pour lui, comme pour Vincenzo Nibali. L’Italien qui avait commencé à construire sa victoire sur le Tour 2014 sur les pavés détrempés du Nord de la France a fait le choix de courir le Tour des Flandres. Pour le Tour ou pour le plaisir ? Peut-être un peu des deux puisqu’il a souvent annoncé vouloir un jour tenter sa chance sur les classiques. Geraint Thomas les aime, lui, les pavés. Il en a fait plusieurs fois la démonstration. Le vainqueur du GPE3 2015 a des ambitions pour le prochain Tour. Et ça tombe bien, l’emprunt des secteurs pavés de Paris-Roubaix lui fait une bonne excuse pour revenir à ses premiers amours. Il a ainsi annoncé être au départ de l’Enfer du Nord le dimanche 8 avril. Sans une préparation spéciale via les semi classiques il sera certainement difficile d’y briller. Mais quand on a le talent…

Par Liam (http://www.velo-club.net/post/le-guide- ... ennes-2018)
Avatar de l’utilisateur
Par Liam
#2753579
jobijoba21 a écrit :
20 févr. 2018, 23:20
Bravo, du très beau boulot, j'ai lu d'une traite et j'ai hâte d'y être
(il manque peut-être Laporte voire Damien Gaudin dans les Français à suivre)
Oui il manque des coureurs, même internationaux, mais fallait faire des choix sinon je faisais 30 pages. :green:

Laporte j'y avais pensé mais moins de références que les autres. Par contre Gaudin aurait mérité un3 ligne en effet.

J'ai surtout zappé une course. :sweat:
J'ai un peu moins de temps à partir d'aujourd'hui mais je vais essayer de corriger ça dans la journée.

Sinon merci à tous. :smile:
#2753606
Liam a écrit :
21 févr. 2018, 07:34
jobijoba21 a écrit :
20 févr. 2018, 23:20
Bravo, du très beau boulot, j'ai lu d'une traite et j'ai hâte d'y être
(il manque peut-être Laporte voire Damien Gaudin dans les Français à suivre)
...

J'ai surtout zappé une course. :sweat:
...
Oui, le Tro Bro :pascontent:

:jesors:

Je m'associe au concert de louanges :agenou:
#2753712
Je hume ces lignesqui regorgent de saveurs toutes particulières, et je ne peux m'empêcher d'y voir la classe d'une volée revers digne du grand Federer.

Pour parler de la SKY et de son groupe classique, je trouve l'équipe très homogène, mais je pense qu'il manque le client capable de jouer sur la même ligne que les 4 grands.

Je m'explique, j'ai toujours dit que l'ancien parcours du Ronde correspondait mieux aux profils Alaf, Valverde, Kwiato et aux coureurs polyvalents, que l'actuel qui se compose dans sa finale du fameux OK, un mont très spécial dans sa topologie.
Le OK est spécial, et au niveau du village il s'apparente à un secteur pavés roubaisien, ce qui correspond mieux au profil typé puissant, capable d'envoyer et d'enrouler la. Braquasse sans subir les secousses du pavé.
Si tu subis là, mais que tu parviens à t'accrocher, tu paieras l'addition dans le Paterberg (Sagan en 201? Face à Cancellara).

Et donc dans cette equipe2 SKY si on prend un à un les profils des coureurs engagés sur ces courses, on retrouve comme G en son temps 2 coureurs aux formats proches en la personne de Kwiato qui devra éviter la confrontation directe avec les 4 gros dans le OK et donc comme semble l'indiquer le contenu jouer de ses talents pour anticiper la phase finale.
L'autre coureur ce nomme Moscon, mais comme l'avait fait remarquer Bradounet, il manque de puissance sur le pavé et subi trop les mouvements de terrain, ce qui lui aussi le mène à jouer l'anticipation si il veut être acteur et non spectateur.
?)
Après j'occulte les présences de Stannard et Rowe( Quid deson retour ?).

Et si finalement la meilleure carte se nommerVan Baarle, voici u. Coureur taillé pour ce genre de course, qui progresse saison après saison, le seul hic, le changement d'environnement, sa nouvelle équipe et ses méthodes différentes de travail en prévision des classiques.
Dernière édition par pascualito le 21 févr. 2018, 11:49, édité 1 fois.

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