Wald a écrit : ↑22 mai 2018, 23:38
Richard a écrit : ↑22 mai 2018, 23:04
On sous-estime l'écrasement (de carrière, de mental, de perspective) par le Tour.
Ils ont été obligés de faire les choses "à l'envers" en s'attaquant d'abord au Tour, à cause de leur nationalité, de leur sponsor, de leur place dans leur équipe.
Puis quand Pinot s'attaque enfin au Giro il y trouve contrairement aux années précédentes une concurrence du niveau...du Tour.
La trajectoire d'Aru ou de Dumoulin montre bien qu'il y a quand même une sacrée marche entre batailler pour la gagne sur une Vuelta, un Giro, et sur le Tour.
Bardet et Pinot n'ont pourtant rien à leur envier sur l'ensemble des qualités intrinsèques de coureur de GT.
Tu es vraiment sérieux?
C’est sûr qu’il y a une question d’opportunité. Mais de la à dire que c’est le TDF qui a condamné les ambitions des coureurs français. Le meilleur exemple est le Giro de l’année passée, Dumoulin signe sa première victoire en GT alors que Pinot fait quatre. Ce n’est pas dû au fait que le pauvre Pinot a gâché sa carrière à faire des TDF.
Maintenant, Bardet qui lui se concentre sur le TDF, alors que Pinot faisait quatre sur le Giro, il signe un deuxième podium sur le TDF.
Nuisible d’être condamné à faire des TDF pour un coureur français dans une équipe française ?
Ben oui je suis sérieux.
Ce n'est pas le seul facteur bien sûr mais ça joue.
S'attaquer à une barre très, trop haute n'est pas le plus sûr moyen de progresser.
Pour le dernier Giro : le Pinot 2017, un peu paumé sur son aptitude aux classements généraux suite à ses deux échecs au Tour se pointe donc en Italie (donc déjà pas dans les meilleures dispositions sur le plan de la confiance en GT), course présumée plus ouverte, très dure mais un peu plus accessible pour un coureur comme lui,
et paf pas de bol le Giro de l'année passée était d'un niveau très proche du Tour...
Ok ce n'est pas la même course, la même tension... je sais, mais disons que de top 5 à top 5, pour autant que l'on puisse comparer, c'était a priori équivalent en niveau physique.
Ce qui n'était pas forcément le cas les années précédentes...
Et ça semble être parti pour la même chose cette année.
Ce n'est pas une "excuse" hein, mais quand il feinte son ancienne logique focalisée sur le Tour, le timing ne s'avère pas optimal et l'intérêt de l'opération diminue (un peu).
Pas de bol par rapport à Nibali par exemple qui a toujours bien "choisi" ses grands tours sur ce point, qui n'a commencé à jouer le podium du Tour qu'à maturité, et la gagne que l'année de ses 30 ans, en ayant les deux autres grands tours déjà en poche.
Pareil Aru (même génération que Pinot-Bardet) a fait deux ans de suite Giro-Vuelta pendant que ces nos deux Français enquillaient places d'honneur, premières désillusions, gifles, étapes et autres, mais ne jouaient jamais la gagne de façon constante...
Aru est à chaque fois dans le top 5 au général, et va chercher une victoire donc avant de débarquer sur le Tour à 26 ans.
Ses déboires ont ensuite commencé et ce n'est pas le propos, mais le gars a quand même gagné un grand tour, il l'a en poche, et même si on peut relativiser un peu sa Vuelta, ça fait une sacrée différence !
Il appartient à une autre caste un peu... Il a ce petit réservoir de confiance en plus au fond de lui "je l'ai déjà fait"...
ça compte ! Et c'est peut-être ce qui lui permettra de remporter le Tour un jour.
(bon là en ce moment j'ai du mal à y croire...)
Je pensais surtout à Pinot en fait, s'il avait pu faire Giro et Vuelta "tranquillement" sans se coltiner le Tour dès 2012 (ok c'était un peu au débotté, pas prévu, alors disons dès 2013 avec la pression de l'Elu... ) il aurait peut-être eu une maturation plus protégée, plus linéaire, avec moins de claques retentissantes...
Bardet jusqu'ici le Tour lui réussit, il se rapproche chaque année, mais peut-être que c'était le plafond de verre l'été dernier et qu'il ne s'approchera plus jamais autant après tout...
Et là il regrettera peut-être de ne pas avoir été se frotter plus tôt au Giro et à la Vuelta pour se faire un palmarès et en avoir le coeur net sur sa capacité à en gagner un... m
Même s'il ne sera pas trop tard pour bien faire - si son équipe le veut bien, on y revient...