Le Challenge, l'un des classiques de Velo-Club.

Modérateur : Modos jeux

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Par Booze
#2738617
UNE MATIN DANS LA VIE DE……



Le réveil sonne. J’étais éveillé. Pas réveillé, non. Eveillé. En veille permanente comme au chevet d’un rêve évanescent aux chevilles duquel je m’accroche désespérément. Il glisse entre mes doigts et passe sur ma peau. Juste le retenir encore un peu. Le ressentir. Bientôt, le frisson s’évanouira; regrets et déceptions le remplaceront. Ca a déjà commencé.

Il est l’heure. Je m’étire. Le ballet motorisé du dehors accompagne le brouhaha de mes pensées. C’est fou comme une absence peut se faire bruyante. La lumière perce entre mur et volet, mais échoue à allumer la flamme. Tout est fracas, pénombre et collision. Je me redresse. La maison est calme. Les cloisons vibrent de l’écho de la circulation. Mes muscles tremblent du chaos de la colère. Je pose un pied au sol comme on touche le fond. Je détaille mes jambes. Elles sont toujours là. Je n’y suis plus.

Mon regard s’arrête sur un petit carnet. Il me suivait partout. Une vie chiffrée. Des semaines que je ne l’ai pas ouvert. Oublié sur un rebord; une fenêtre sur le passé. Un caillou dans mes souliers; une pierre à mon cou. Il faudrait rouler pour advenir. J’ai trop peur de trébucher sur mes souvenirs. Enfin debout, ma respiration s’accélère. Je me retiens de crier. A quoi bon ? Le train a déraillé. Je suis seul au milieu des wagons vides. Je ne bouge plus. C’est le tunnel qui vient à moi. Des idées, noires comme le pétrole, parsèment sa voûte. Surtout ne rien faire. Ne pas les provoquer. Se contenter de glisser. Une étincelle, et elles assaillent. Une envie, et elles enflamment des débris de vie. Il en reste déjà peu.

Le ciel ne pèse rien. Il peut bien s’effondrer. Une âme ne pèse rien. Pourtant, quels dégâts lorsqu’elle s’effondre ! Il ne reste rien. Une enveloppe à la dérive sur une intranquillité enchainée. La brutalité des passions sans le mouvement des corps. Un avenir sans présent. L’instant n’existe plus. Je suis suspendu dans la mort sans décès. Le devenir est impossible. Pouvais-je imaginer ? Sans m’en rendre compte, je quitte la pièce, suivant mes pas. Sur les flots déchainés d’une mer d’illusions fracassées, je m’agrippe à des lambeaux d’espoir. La lueur des mirages, que la privation de sommeil peint en phares. Les sirènes à l’accent chantant me caressant de mots doux. Je veux y croire. Je navigue entre folie et désespoir. Le téléphone va sonner. Forcément. La vaisselle sale s’étale chaque jour davantage. Je déniche un bol presque propre et me surprend à éprouver de la satisfaction. Ca faisait longtemps. Ni café ni thé. Aux peines et à l’eau.

Il pleut sur ma vie. Mes pensées ruissellent. A mes pieds, la flaque reflète le bois mort d’une carrière. Elle craque sous les assauts des vents contraires. Chaque jour emporte son lot. Chaque jour contribue au charnier. J’assiste impuissant au bucher. Mes larmes attisent la flamme. Je déglutis péniblement. L’eau me brûle, comme une lame tourmentée dans une chair. Mes pores hurlent. Choeurs et armes se déchirent dans mes frayeurs décharnées. Le voile s’assombrit. Encore un matin.

J’allume l’ordinateur. Le brouillard emplit mes yeux. Mon pyjama en suaire colle à ma peau. Le désir s’efface dans le brumeux. Les formes se confondent dans l’irréel des éléments. Je clique. Je m’enfuie dans l’ailleurs du Cloud. Je clique. J’esquisse un sourire. Il n’est peut-être pas trop tard. Je suis toujours en vie. J’ai été choisi. Ce n’est qu’un jeu. C’est déjà un je.

Je ne boude pas ce menu plaisir.
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