- 25 sept. 2017, 18:21
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CHAMPIONNAT DU MONDE SUR ROUTE 2017
La fin de saison approche, et avec elle son lot de trophées et maillots à distribuer. Les objectifs des uns et des autres se sont affûtés, tantôt conformes aux prévisions initiales, mais bien davantage c'est la course aux ultimes lots de consolations : trophées annexes et titres prestigieux. Le Championnat du Monde est une belle vitrine pour bien des déçus, en même temps qu'un des derniers points cruciaux afin de valider ses objectifs au général.
C'est bien entendu la victoire finale au Challenge qui se trame ici. Auteur d'une historique remontada, Tontontrotsko est désormais l'Homme à abattre. Sera-t-il rattrapé par la pression ? Tourdesuisse, désormais dauphin, saura-t-il se ressaisir ? Et après une saison passée à évoluer en deuxième rideau, Tuco trouvera-t-il le jump nécessaire à la quête du titre ? Batman peut-il créer la surprise ? Voilà quelques questions, parmi d'autres. Ce sont ces hommes-là qui sont amenés à jouer le podium.
Bien évidemment, la course se trame à différents échelons, et nous n'oublierons pas les quelques autres points de friction. A commencer par le Lotto-Jumbo Project, autrement dit la lutte acharnée que se livrent pour la 7ème place Kloden, Ray et Kelmeur, rappelant qu'il n'y a pas de sotte consolation. Blouss et Guigui sont à couteaux tirés pour une place dans le top 10. Quant à Booze, c'est l'occasion pour lui de prouver que son projet est peut-être tardif mais cohérent, à moins qu'il ne se soit inscrit pour le simple plaisir de voir son nom dans les journaux. Tout en bas des dernières pages, certes, mais c'est toujours ça de pris. Akaion, lui, ne joue plus grand chose mais se sent confiant : il dit apprécier les courses en circuit, et a toujours bien figuré sur le GP de Plumelec.
Les formes des uns et des autres sont bien évidemment fluctuantes en cette fin de saison, et la semaine elle-même a vu plusieurs Challengeurs jouer dans d'autres catégories. Ainsi Blouss s'est montré assidu au départ de chaque course féminine, tandis que Guigui s'est fait plaisir dans les courses espoirs et juniors, y trouvant sans doute une concurrence bien davantage abordable que celle des cadors challengistes. Kloden et Albator ont, eux, jeté leurs forces dans le chrono, gageons que le jeu en valait la chandelle. Entre volonté de retrouver un peu de moral et jambes essorées, la course du jour nous dira quelle était la stratégie adéquate.
Le départ est donné, et la première échappée nous donne une première indication quant à ceux qui n'attendent pas grand chose de la journée : Guigui, Blaireau et Coalize se sont portés volontaires afin de défricher le terrain. Leur avance passe rapidement à vingt minutes, et Blaireau s'époumone en tête de groupe, ayant certainement en tête qu'il est proche d'obtenir le maillot jaune virtuel. Pêché de jeunesse sans doute, mais n'accablons pas un garçon qui fait preuve d'ambition ! A leur arrivée sur le circuit, pour le premier des 12 tours, l'avance n'est plus toutefois que de 9 minutes, et Blaireau se console en pensant qu'il est actuellement 4ème provisoire au Général. Coalize sprinte à l'arrivée du 1er des 12 tours de circuit, et abandonne aussitôt : il a hâte d'annoncer sur tous les réseaux sociaux qu'il a été le premier à franchir la ligne d'arrivée d'un Championnat du Monde. Si puérile soit son geste, gardons à l'esprit que c'est d'une certaine façon un rêve d'enfant qui se réalise. Blaireau et Guigui sont repris au 4ème tour, sans que la course soit encore réellement lancée. Le rythme se durcit petit à petit, sous l'impulsion d'un Tontontrotsko qui tient à assumer son rang de leader, de Tuco qui a la ferme intention de faire exploser la course, et de Mibe qui rappelle par ce geste qu'il fût autrefois un grand Champion.
Au 6ème tour, ce rythme appuyé fait ses premières victimes : Guigui et Blaireau bien évidemment, ce dernier ayant cessé de calculer quoi que ce soit, ainsi qu'Akaion qui peste contre le kilométrage proposé, donnant rendez-vous à tous au prochain GP de Plumelec . C'est donc un peloton de 11 coureurs qui attaque son 7ème tour de circuit, quand Albator et Booze décident de lancer les hostilités. Aussitôt, grosse sensation : Tourdesuisse est décramponné ! Terribles images que celle du glorieux Alsacien collé au bitume, le regard éteint et les jambes tétanisées ! Il est totalement en perdition, semble avoir perdu l'envie de se battre, c'est une fin de saison placée sous le signe de la souffrance continue pour celui qui survolait les débats durant les premiers mois de course. Ce sont des images qui font mal, très mal, et nous ressentons dans notre chair cette peur qui est sienne à chaque virage, lors qu'il s'approche trop près d'une barrière !
Point sur la course, à 5 tours de l'arrivée : Booze et Albator sont en tête, un premier peloton est situé à une minute ( Tontontrotsko, Tuco, Kelmeur, Ray, Mibe, Kloden, Blouss, Batman ), et un grupetto s'est formé à l'arrière avec un Tourdesuisse démotivé, Akaion, Blaireau et Guigui. Quant à Coalize, dans son stand, il enrage d'avoir perdu son mot de passe Twitter.
Le duo de tête affiche une belle entente, chacun motivant l'autre à l'aide de blagues plus ou moins fines, et c'est avec une belle générosité qu'ils s'échangent l'un l'autre le Grany qui redonnera la force nécessaire d'affronter le prochain tour. A 4 tours de l'arrivée, violente attaque de Tuco ! Blouss et Batman sont aussitôt décrochés, le premier regrettant d'avoir couru toutes les courses féminines, le second le triple McDo de la veille. Ils ne tarderont pas à voir revenir le Grupetto. Tuco imprime un rythme démoniaque, il joue clairement son va-tout ! Tontontrotsko le relaie, trop heureux de pouvoir distancer définitivement Tourdesuisse. Mibe est la victime suivante, il n'a plus ses jambes d'antan, il se contentera de rallier l'arrivée à son rythme. A 3 tours de l'arrivée, c'est la jonction : les voilà désormais 7 à l'avant. Tuco place une nouvelle attaque dans la Salmon Hill, c'est celle de trop pour Kloden et Booze. C'est un Tuco surmotivé qui fait la course, et les 4 autres coureurs sont bien contents de pouvoir tenir sa roue. Le scénario se répète au tour suivant : cette fois, c'est d'abord Albator, qui ne réalisera donc pas le doublé mais peut au moins se satisfaire d'un titre, puis Kelmeur qui craquent. Ce dernier disparait totalement des radars au haut de la bosse, ce qui ne manquera pas de faire jaser un peu plus tard. Nous y reviendrons. C'est donc un trio royal, Tontontrotsko, Ray et Tuco, qui déboule sur la ligne d'arrivée à la sonnerie de la cloche : c'est tout à la fois le titre mondial et le Challenge qui se jouent là. Salmon Hill est franchi pour la dernière fois, et l'ultime attaque de Tuco est la bonne : Tontontrotsko est décroché ! Le Challenge peut-il basculer ? Sans doute pas, l'épicier roubaisien préfère doser son effort, et garde le duo de tête dans la mire. Il sait pouvoir perdre sans grandes conséquences trente secondes ou une minute. Tuco fait le forcing à l'avant avec un étonnant Ray, qui avouera plus tard que la " colline aux saumons " lui avait ouvert l'appétit et qu'il s'était hâté de rejoindre l'arrivée pour déguster quelques sushis.
Le duo s'apprête sans doute à se jouer la victoire quand survint un événement inexplicable : la coupure de toutes les caméras ! C'est la chaos complet du coté des organisateurs, déboussolés, et c'est une caméra fixe postée à la flamme rouge qui va diffuser une image totalement irréelle : Kelmeur déboule en tête, surgi d'on ne sait où, avec 30 secondes d'avance sur Ray et Tuco ! Scénario démentiel, dont l'absence de caméras au moment crucial laissera un goût amer au déroulement régulier de ce Championnat du Monde, mais en l'absence de preuves concrètes il faudra bien admettre que le porteur du maillot ar-en-ciel sera bien l'homme à la casquette, qui lève les bras fièrement. Tuco, fou de rage, remporte le sprint disputé à Ray, et déclare devant toutes les caméras qu'il est le champion du monde moral, que jamais Kelmeur ne l'a dépassé, qu'il s'est sans doute caché dans le public dans l'avant-dernier tour, puis a fait couper toutes les communications au moment de se placer discrètement en tête de course. Nous aurions bien évidemment aimé que le Mondial ne fût point entaché par de telles supputations, mais les commissaires finissent par valider le résultat, malgré quelques soupçons de corruption. Nous nous en tiendrons donc là, et Tuco aura beau s'époumoner en vain, il ne trouvera pas de soutien. En effet, Tontontrotsko est tout heureux d'avoir limité la casse, se rapprochant d'autant plus d'un troisième sacre au Challenge. Ray a profité du chaos pour s'éclipser discrètement, à la recherche de sushis, bientôt rejoint par Batman, pour qui les sushis feront d'excellents en-cas avant ses deux pizzas du soir. Blouss, qui a apprécié sa semaine, fait le siège du jury pour savoir s'il ne reste pas une toute dernière course à disputer, tandis que Tourdesuisse fait le tour des pharmacies de Bergen à la recherche d'antidépresseurs. Enfin, Coalize n'a toujours pas retrouvé ses identifiants Twitter. Ainsi va le Challenge ...
1 KELMEUR
2 TUCO à 00'30"
2 RAY à 00'30"
4 COCOCHTI à 00'55"
5 ALBATOR à 01'20"
6 KLODEN à 01'35"
6 BOOZE à 01'35"
8 MIBE à 02'30"
peloton à 03'20"
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